Année C
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retour vers l'accueil3° dimanche ordinaire
Ne 8, 1-4a.5-6.8-10 ; Ps 18 ; 1Co 12, 12-30 ; Lc 1, 1-4; 4, 14-21
« L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction.
Il m’a envoyé porter la Bonne nouvelle aux pauvres, annoncer aux
prisonniers qu’ils sont libres et aux aveugles qu’ils verront la
lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de
bienfaits accordée par le Seigneur. » « Cette parole de l’Ecriture, que
vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. » Ah non
! Seigneur quand on voit ce qui se passe aujourd’hui au Mali, comment
peut on dire une chose pareille !
Quelle bonne nouvelle ? Quelle liberté ? Quels bienfaits ? Et quand je
fais un retour sur moi-même, quel bazar ! Mon égoïsme, est ce que j’en
suis sorti ? Ne suis je pas toujours prisonnier, opprimé par quelque
chose malgré moi ; mon angoisse, ma paresse, mes manies ? Ne suis je
pas aveugle à mes plus proches, que j’oublie d’aimer ? Quelle bonne
nouvelle ? Quelle issue ?
La prophétie d’Isaïe, c’est ta
carte de visite, Jésus. Tu la laisses dans la synagogue de Nazareth
pour la terre entière. Tu y révèles ton identité en creux : celle du
Messie. Quelle audace tranquille ? Pour les juifs, contemporains de
Jésus, seul le roi Messie, quand il viendrait, pouvait se permettre de
dire :
« L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce que le Seigneur m’a consacré
par l’onction… » Cette onction était vraiment le signe que Dieu
lui-même inspirait le roi en permanence pour qu’il soit capable
d’accomplir sa mission de sauver le peuple. On disait alors que le roi
était « mashiah » en hébreu, ce qui signifie frotté d’huile et qui se
traduit par messie en français, christos en grec. Ta Mission, Seigneur,
ta bonne nouvelle contre vents et marées, c’est notre salut par Toi.
Croire que tu nous sauves non pas à la manière d’un roi avec son armée,
en pays occupé, mais comme le Messie en croix, ressuscitant le
troisième jour.
Il y a 15 jours, lors de ton baptême dans le Jourdain, on entendait la
Parole de Ton Père : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis
tout mon Amour. Ecoutez-le. » La semaine dernière, Marie, ta mère te
remettait au monde, au cours des noces de Cana. « Faites tout ce qu’Il
vous dira » et Tu changeas l’eau en vin, la tristesse en une espérance.
Aujourd’hui Tu te révèles par cette parole d’Isaïe qui attend notre Foi.
Oui, il n’est pas facile de
croire qu’aujourd’hui nous sommes libérés de nos emprisonnements, cela
appelle à la conversion. Cela appelle à la prière, à croire que Ta
Parole est force de Vie. Ta Parole est force de Vie. J’en ai fait
l’expérience personnellement. Il y a 10 jours nous étions réunis,
Mathurin, Maryvonne, Marie-Paule, Chantal, Monique, Sophie, Mireille,
François et moi. La semaine avait été lourde pour moi et nous nous
retrouvions en équipe liturgique pour partager la Parole. Notre cœur
n’était il pas tout brûlant en chemin ? Oui, quand nous nous sommes
séparés le soir, quelque chose de vivant, d’heureux habitait mon cœur :
Ta Parole vivante partagée entre frères.
Mes amis, je vous encourage à
venir puiser à cette source vivante : la Parole de Dieu, en solitaire,
par la contemplation de l’Evangile ou en groupe, en équipe liturgique
ou en partage d’Evangile. Saint Ignace nous encourage à goûter la
Parole, comme un fruit savoureux, sans modération ! Il nous invite à
nous transporter par nos sens et notre imagination dans la scène
évangélique, pour sentir, voir et entendre Jésus et ses contemporains.
Alors la Parole prendra vie pour moi, elle prendra sens et le Seigneur
se livrera à moi, comme un ami à son ami. Oui, mes amis, nous pouvons
rentrer dans ce cœur à cœur avec Dieu en préparant chacun ou à
plusieurs l’écoute de la Parole de chaque dimanche. La Parole est venue
dans ce monde, Lumière qui éclaire tout homme.
Comme au temps du livre de
Néhémie… Nous sommes en 450 avant Jésus-Christ et le peuple d’Israël
redécouvre la Parole, après un long exil à Babylone de 50 années. C’est
un peuple éprouvé, qui a perdu son espérance.
Ce peuple se rassemble et retrouve son unité autour du livre de la Loi
de Moïse. La Parole est lue en hébreu, traduite et expliquée en
araméen, la langue de l’époque. La liturgie est forte. Le peuple est
remué dans ses entrailles. « Ce jour est consacré au Seigneur, votre
Dieu ! Ils pleuraient tous en entendant les paroles de la Loi. » Et le
miracle se produit, le peuple retrouve une espérance. « Allez, mangez
des viandes savoureuses, buvez des boissons aromatisées et envoyez une
part à celui qui n’a rien de prêt.
Ne vous affligez pas. La joie du
Seigneur est votre rempart. » La Parole est force, la Parole est joie.
Certains dans notre communauté paroissiale lui ont consacré leur vie,
ce sont des phares pour nous. Comme le témoignage de cette sœur âgée,
contemplant le visage du Christ Serviteur à travers les traits d’une
jeune aide-soignante, à genoux auprès d’une résidente. La Parole nous
transforme de l’intérieur, elle nous rend sensible aux signes de Dieu
autour de nous. La Parole nous fait aimer le monde. La Parole est
force, la Parole est joie, la Parole nous fait aimer le monde. A nous
de devenir serviteurs de la Parole à la suite de Luc, à la suite du
Christ. Dans ce monde tourmenté où les hommes peuvent se dresser les
uns contre les autres, puisons dans la Parole la force et la joie de
l’unité, dans l’écoute et le respect de nos différences.
Comment accueillir nos frères et sœurs homosexuels, dans le respect, au sein de nos communautés ?
Comment préserver l’institution du mariage et le respect du droit de l’enfant ?
Seigneur nous te prions. La joie du Seigneur est notre rempart.
Pierre FALALA, diacre permanent
27 janvier 2013
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