Année C
Sommaire année C
retour vers l'accueil
3° dimanche ordinaire



       Ne 8, 1-4a.5-6.8-10 ;  Ps 18 ; 1Co 12, 12-30 ; Lc 1, 1-4; 4, 14-21

Et Si c’était Jésus qui faisait l’homélie ce dimanche à (St Luc) Saint Louis ?….
Est-ce que nous serions-nous au premier rang pour le voir et l’entendre ?
Eh bien Il est là (ce soir) ce matin !
St Luc nous dit qu’après avoir voyagé en Galilée, Jésus est de retour dans le village de son enfance, cette petite bourgade ignorée où il avait grandi. Et comme tout bon juif, le samedi matin il va à l’office à la synagogue.
Rien d’étonnant à ce qu’on lui confie une lecture, tout fidèle (laïc) peut lire les écritures. Mais la renommée de Jésus, les discours qu’il a fait ailleurs , font qu’on attend sa parole avec impatience.
Comme nous, Il se lève et monte au pupitre.  Il ouvre le livre déroule le rouleau de la Torah et lit le passage du prophète Isaïe.
On a l’impression qu’il a cherché « ce » passage de manière intentionnelle   
« Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres, et aux aveugles qu'ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. »
Après avoir lu le livre Jésus le rend au servant et s’assoit. Tous ont les yeux fixés sur Lui.  Alors il leur dit:  « Cette parole que vous venez d’entendre… c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit ». Il y a certainement eu un grand silence et on a bien du mal à réaliser aujourd’hui le choc qu’a pu produire une telle affirmation sur l’assemblée. On dirait aujourd’hui que  C’est énoooorme !!!»  ce texte du prophète Isaïe concernait le Messie (celui qui a reçu l’onction, un roi sauveur qui délivrerait de l’occupant romain) et Jésus dit tout tranquillement : c’est moi .le Messie que vous attendez !!!.
Jésus n’a pu qu’agacer…
Il n’a pas fini d’étonner : il est bien le Messie attendu mais tellement différent de ce qu’on attendait…
Et nous…aujourd’hui…,
N’avons-nous pas du mal à croire que l’Esprit  de Jésus est toujours à l’œuvre dans nos vies et en ce monde.
Et… que cette bonne nouvelle nous rejoint et s’écrit aujourd'hui dans notre histoire, dans nos vies.
Et l’homélie que nous entendons chaque dimanche n’a-t-elle pas pour rôle essentiel d’ appliquer la Parole de Jésus, à l’aujourd’hui de tous les hommes ? Demandons au Seigneur qu’il éclaire tous ceux qui ont la responsabilité dans ton Eglise aujourd’hui (nous avons prié pour son unité cette semaine) pour qu’ils sachent vraiment traduire ta Bonne Nouvelle, faire parler Jésus dans le langage de nos contemporains

Et si, moi, aujourd’hui, et à mon humble niveau, j’essayais d’entrevoir l’action du Seigneur dans ma vie de tous les jours. Est-ce que j’ose dire :
« Cette parole de l'Écriture, que je viens de lire ou d'entendre, c'est aujourd'hui qu « elle s ‘accomplit
- Quand j’accueille à l’improviste ma petite fille et ses camarades de  lycée pour déjeuner et que je partage avec eux des questions d’actualité et de leurs vies… l’inattendu de nos vies.
- Quand j’ouvre ma porte à cet ancien collègue de travail dans le besoin financier et que je lui apporte une aide d’urgence.
- Quand je prends le temps d’écouter cette jeune mère qui vit des difficultés dans sa vie familiale.
- Tenez aussi quand j’essaie de discerner l’authenticité d’un appel à une vocation chez ce jeune et que je me mets à l’écoute de ses proches ?

La Parole de Dieu s’accomplit aujourd’hui…
- Quand je vais, à l’occasion des vœux, comme élu, à la rencontre des petits commerçants du quartier pour prendre en compte leurs problèmes et les soutenir dans leurs projets d’animation du quartier.
- Quand je prends gratuitement de mon temps pour visiter cette voisine âgée, seule, qui a des choses à me confier et que je lui propose de petits services. Quand je rends visite à cette amie en maison de retraite qui vient de perdre son mari et qui merveilleusement nous déclare que cette visite la rend plus vivante…
- Quand dans mon association j’accepte aussi de partager une responsabilité et de confier quelques tâches pour donner toute leur place à d’autres et les responsabiliser à leur tour. Quand j’accueille les idées des autres qui ne partagent pas les miennes
- Quand, collectivement on décide un plan d’actions pour mieux accompagner les jeunes dans leur parcours de vie (formation, orientation, emploi, santé, logement…), les soutenir dans leurs difficultés et encourager leurs projets ; considérer qu’ils représentent réellement une chance et un atout, une grande ressource et une source d’espérance.
- Quand ces jeunes du collège viennent animer la messe au Foyer des Noelles et partagent un moment de fête et de convivialité avec les personnes âgées autour de pâtisseries et galettes qu’ils ont eux-mêmes fabriquées…  et puis ce temps de fraternité avec les roms du quartier, aujourd’hui, autour du partage de la galette dans leur camp…
- Quand à Tiss Amitié, à la Pause on se bouge pour ces familles qui vivent de nouvelles précarités. Quand vous dénoncez les manques, les injustices sociales, que vous recherchez des solutions d’urgence, inventez de nouveaux moyens de subvenir à leurs besoins immédiats,
Quand vous créez de nouveaux réseaux de solidarité et de proximité pour mieux coller aux réalités. Quand je permets à chaque homme, à chaque femme de vivre debout en « homme libre » et que je lui offre la possibilité de prendre sa part à la vie citoyenne, à la communauté de vie commune ou paroissiale.

Car AUJOURD’HUI,
- les opprimés ce sont toutes ces personnes en besoin de reconnaissance que la société marginalise ou rejette de bien des façons,
- les captifs ce sont les incarcérés mais également tous celles et ceux qui sont enfermés dans leur territoire de relégation, de réclusion, les prisons de leurs peurs.
- Les aveugles celles et ceux qui ne trouvent pas de sens à leur vie, qui n’ont plus de choix et ne voient pas le bout du tunnel , c’est aussi nous avec tous nos aveuglements.

L'Évangile est un miroir, disait saint Jacques. Nous y lisons parfaitement ce qu'il importe de voir, de juger de notre vie. Ne cassons pas ce miroir, ou ne disons pas trop vite que nous n'avons rien vu .

Nous qui cherchons des critères de discernement, nous voilà servis, car ce qui est dit ici est valable pour tous les baptisés et confirmés que nous sommes, à notre humble mesure, bien sûr…



François CORBINEAU, diacre permanent

27 janvier 2013




Sommaire année C
retour vers l'accueil