3° dimanche ordinaire

Année C

C’est aujourd’hui la troisième fois que nous regardons de près le début du ministère de Jésus.
Nous avons célébrer son Baptême le 10 Janvier puis le 17 nous avons célébré les noces de Cana et aujourd’hui sa prédication.
La prédication de Jésus est simple : il annonce la Bonne Nouvelle, une bonne nouvelle qui nous est adressée à nous tous : annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres, aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération ; et surtout porter la bonne nouvelles aux plus pauvres. Mais le comble de tout cela c’est que Jésus nous dit : cette parole de la Bible que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit
Qu’est-ce que c’est donc que cette Bonne Nouvelle :
C'est proclamer à tous : Jésus est ressuscité, il est vivant, et il nous aime.

J’aurais bien envie de rêver, comme Martin Luther King qui disait : j’ai fait un rêve ou tout irait bien et pourtant le monde continue à aller mal. Les pauvres sont de plus en plus pauvres et les riches de plus en plus riche ; les aveugles continuent de marcher lentement avec leur cannes blanches, les prisonniers sont encore enfermés et quelquefois même sans raisons dans les pays ou les Chrétiens sont persécutés et dans les pays ou la liberté s’arrête avec les dictatures. Le pire étant que les opprimés, les plus pauvres les chômeurs les sans papiers continuent non pas à vivre mais à survivre de plus en plus mal.
Et je ne parle pas de d’Haïti ou le drame de la nuit du mercredi 13 Janvier en rajoute à la misère qui déjà était si grande là-bas.
Que veut dire pour nous cet Evangile, cette bonne nouvelle que l’on ne voit pas se réaliser.
Moi aussi quelquefois, j’ai du mal à y croire ….
Et pourtant c’est à nous peut être d’ouvrir les yeux.
Néhémie et le prêtre Esdras nous donnent déjà un aperçu des solutions
Convertissez-vous ; tournez vous vers le Seigneur et le Seigneur vous aidera. …
Apres le retour de Babylone il faut ressouder le peuple, l’unifier, lui donner du courage pour que ce peuple redevienne le témoin du seul vrai Dieu.
Dieu ne veut pas faire le travail à notre place, mais il veut nous aider à réagir.
Vous avez vu à Haïti : ce sont les bénévoles, les secouristes, qui ont fait un travail magnifique, et les dons de plusieurs millions de personnes à travers le monde qui donne espoir aux plus pauvres, la solidarité que ce drame a déclenché dans tous les pays.
Dieu est dans chacune de ces personnes, qu’elles soient blessées, traumatisées, sans-abri, sans nourriture, mais il est aussi dans toutes celles qui agissent auprès d’eux, sur place ou ailleurs dans le monde.
Saint Paul dans sa lettre aux Chrétiens de Corinthe dit bien la même chose. C’est ensemble que nous avons tous quelque chose à faire.
Ni vous, ni moi, ni même toute notre paroisse ne pourrait aider Haïti à se relever ; mais c’est tous ensemble avec les Américains, avec les Européens et le monde entier, et avec toutes les bonnes volontés que ce pays se relèvera.
Il faut des mains, il faut des têtes, il faut des cœurs pour que ensemble nous refassions le corps du Christ. J’aime beaucoup cette image du Corps ou chacun isolément est inutile ou si peu efficace et dès que l’on met toute chose à sa place le corps peut : agir ; travailler ; donner ; servir ; et aimer.
Dans l’Evangile la phrase la plus importante me semble être : c’est aujourd’hui que cette parole s’accomplit pour vous. Le Messie est là, il est présent, et il vous annonce cette Bonne Nouvelle. Je crois que nous tous, comme les juifs de l’Epoque, nous attendons un sauveur qui va nous libérer des contraintes, de toutes nos contraintes : du travail, ou du chômage, de la maladie ou des catastrophes. Non, le Christ vient nous mettre debout, et au travail pour agir en son nom. C’est à nous d’aider Haïti, c’est à nous d’annoncer la bonne nouvelle, c’est à nous de soulager les plus pauvres de l’oppression de la misère.
C’est à nous de rendre présent ce texte qui pourtant a deux mille ans et nous pouvons le faire revivre aujourd’hui, pour le monde qui nous environne. Comme le Christ nous l’a dit c’est aujourd’hui ;
Vous avez entendu Luc l’Evangéliste. Il n’est pas un apôtre, il ne fait pas partie des douze choisis par Jésus, Luc est un compagnon de Saint Paul et un historien sérieux. Il s’est informé auprès des témoins, il a sans doute interrogé Marie pour écrire l’évangile de l’enfance dont il est le spécialiste, il a aussi enquêté auprès des apôtres pour que son texte soit un témoignage sûr et simple qui ne puisse pas être contesté par tous les témoins de son époque, et les gens qui ont connu Jésus.

J’étais comme beaucoup d’entre vous jeudi soir à la veillée de prière œcuménique pour l’unité des Chrétiens qui a eu lieu à la cathédrale. L’homélie du pasteur m’a frappé : Nous sommes chrétiens, ensemble, nous somme témoins ensemble. L’alliance que Dieu a conclu avec nous nous donne une responsabilité : Dieu a besoin de nous (si on peut dire) car être témoins c’est rendre Dieu présent aujourd’hui.

C’est aujourd’hui la fin de la semaine de prière pour l’unité des Chrétiens. Une semaine de prière qui se fait tous les ans depuis presque 100 ans et qui mobilise tous les chrétiens ensemble qu’ils soient orthodoxes, protestants ou catholique …..
Le but de cette semaine de prière œcuménique est de se rassembler pour non pas regarder ce qui nous sépare, mais se réjouir de ce qui nous unit et nous rassemble :
Le règne de Dieu est là. La foi au Christ Jésus ressuscité et vivant aujourd’hui.

Bruno PALLUAT, diacre permanent.

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