Année C
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33° dimanche du Temps Ordinaire


Ml 3, 19-20 ; Ps 97 ; 2 Th 3, 7-12 ; Lc 21, 5-19

    Mercredi dernier, je suis passé avec une amie devant le château des ducs de Bretagne et à proximité de la cathédrale de Nantes. Elle était émerveillée par la beauté des bâtiments. Elle s’interrogeait sur le travail que cela avait dû représenter à l’époque de la construction. D’une certaine manière, elle avait la même réflexion que les disciples de Jésus il y a 2000 ans, eux qui contemplaient le temple de Jérusalem, ses pierres de taille et ses décorations. C’est ce que nous rapporte Luc dans l’évangile que nous venons d’entendre. Et voilà que Jésus leur déclare : « Des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre ». Puis il leur annonce toute une série de calamités… faite de catastrophes naturelles et d’actes de violence dus aux hommes. N’est-ce pas ce que nous vivons aujourd’hui encore ? On entend partout parler des dangers que court notre planète, des pays en guerre sur tous les continents, de la pauvreté et des injustices qui augmentent les écarts entre riches et pauvres… Les journalistes sont-ils les faux prophètes de notre époque ? Dans ce contexte, la Parole de Dieu peut-elle encore être pour nous un message d’espérance ?

    Oui. C’est déjà ce que proclame le prophète Malachie.
470 ans avant la venue du Christ, il combat le découragement des Juifs. Il secoue les arrogants qui commettent l’impiété et seront brûlés comme de la paille. Le message peut paraître dur et inquiétant. Mais à ceux qui respectent le nom du Seigneur, il annonce qu’ils verront se lever un soleil de justice qui apportera la guérison dans son rayonnement. C’est bien l’espérance qui a le dernier mot !
Paul n’est pas plus tendre pour ceux qui mènent une vie déréglée, affairés sans rien faire. Aujourd’hui, ce n’est pas seulement le travail, mais aussi la recherche d’un emploi qui sont souvent pénibles et fatigants… douloureux même ! Faut-il donc vraiment accepter une certaine souffrance pour accéder au droit d’être heureux ?
Dans l’évangile, face aux risques et aux menaces qui se profilent, Jésus nous propose plusieurs chemins de vie :
-    Le chemin du discernement pour repérer les faux prophètes, ceux qui se présentent comme des sauveurs de l’humanité. Ils avancent sous une fausse identité qui masque leur recherche de pouvoir, de richesse ou de plaisir immédiat. Ne marchez pas derrière eux ! nous dit Jésus.
-    Le chemin de la confiance. Jésus nous annonce des vérités dures à entendre, mais il se veut rassurant. Il nous met en garde contre les dangers, mais il nous invite à chasser nos peurs. C’est ce qui le démarque des faux prophètes qui utilisent nos peurs… Il nous dit : Ne soyez pas terrifiés !
-    Le chemin du témoignage. Jésus ne nous invite pas à rester inactifs. Pour nous permettre de résister et de rendre témoignage à son nom, il nous donne un langage pour la parole et une sagesse pour l’action.
-    Le chemin de la persévérance… C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie, nous dit encore Jésus.

    Au milieu des malheurs annoncés, le voilà donc le chemin de l’espérance ! Il se manifeste déjà autour de nous de différentes manières à travers des événements et des actions.
-    En octobre dernier par exemple, nous avons vécu une fête de la solidarité internationale au cours de deux repas successifs : le repas eucharistique du dimanche, célébré dans l’église de Carquefou, et un repas convivial de 500 personnes rassemblées dans l’école voisine.
-    Le 12 novembre, plus de 120 personnes de nationalités, de religions et de cultures différentes se sont retrouvées à la Maison diocésaine Saint Clair pour une soirée de recueillement et de consolation en pensant à ceux qui avaient perdu la vie dans leur entourage dans des conditions parfois difficiles.
-    Aujourd’hui, nous entrons dans la campagne annuelle du Secours Catholique. Dans notre département, ils sont près de 1500 les acteurs de l’association qui s’engagent dans l’accompagnement des familles en précarité. Ils sont les témoins persévérants de l’amour vécu au quotidien auprès des gens démunis. Témoins de l’amour reçu et témoins de l’amour donné, ils sont les acteurs discrets mais efficaces de la construction d’un monde de fraternité universelle. Ils ont besoin de notre participation, de notre prière, de nos dons matériels ou financiers.
-    Ils ne sont pas seuls, bien sûr. De nombreuses autres associations vivent l'entraide, ici ou ailleurs dans le monde. Comme tous ceux qui parlent et vivent un amour fraternel désintéressé ils sont parfois incompris jusque dans leur propre famille, leur ville ou leur paroisse. Mais l'amour fraternel ne connait pas de limite, pas de frontière, pas de race ni de couleur…

    Finalement, face aux menaces qui pèsent sur lui, oui, le monde actuel est peut-être appelé à disparaître. Mais Jésus nous invite à participer dès maintenant à la construction du monde nouveau, un monde juste et fraternel qu’il nomme le Royaume de Dieu. Oui, il est venu le temps de l’espérance et il n’est pas pour nous le moment de rester affairés sans rien faire.

Hubert PLOQUIN, diacre permanent
Eglise Saint Léger et Sainte Bernadette d’Orvault
17 novembre 2019