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Avez vous remarqué des têtes de mort
dans votre environnement ? Vous savez des décorations, des bijoux , des
motifs sur des tee shirts, sur des sacs à main ? Chez les jeunes, mais
pas seulement.
La mort devient un motif décoratif. Il y a longtemps, c’était plutôt le
drapeau noir des pirates qui semaient la mort et la désolation. Les
mêmes motifs seraient-ils devenus agréables et positifs ?
Je n’en suis pas sûr. Et la mort est toujours une barrière qui semble infranchissable.
Une barrière infranchissable et pourtant c’est quelque chose que l’on
banalise : si vous êtes un peu attentifs, vous aurez remarqué
l’évolution des législations sur l’euthanasie. Aux Pays Bas on commence
à réfléchir à une loi permettant de mettre fins à ses jours quand on
estime que sa vie « est accomplie ». Vous savez, vieillir mais sans les
inconvénients du grand âge. Un film récent (Avant toi) met en scène un
homme cloué dans un fauteuil roulant après un accident. Malgré l’amour
de sa famille et de son amie, il demande l’euthanasie dans un
établissement spécialisé en Suisse car il estime que ne plus pouvoir
vivre comme avant est indigne de lui.
Mais les sept frères dont il est question dans la première lecture,
texte qui prend sa place dans le récit de la persécution grecque contre
Israël, 2 siècles avant la naissance du Christ ne sont pas dans la même
attitude : ils ne choisissent pas de mourir.
Préférez-vous vivre et vous renier, ou mettez-vous votre Foi avant tout, même avant votre propre vie ?
Et dans la controverse qui oppose Jésus aux sadducéens, ces derniers ne
croyant pas à la résurrection essayent de montrer que la Loi juive ne
mène à rien et que la mort sera bien la plus forte.
Jésus ne leur répond pas sur le fond de leur histoire ridicule.
De même si vous relisez avec attention ce chapitre 7 du deuxième livre
des Martyrs d’Israël, vous y verrez de nombreuses fois l’expression de
la foi des juifs en la résurrection, bien avant la résurrection du
Christ.
En fait je pense que la Foi en la résurrection doit nous aider à
changer de perspective, à regarder la vie que nous menons avec un autre
regard.
Par exemple, si je vous pose la question : Est ce que les Evangiles ont
été écrits du vivant de Jésus ? Les 4 évangélistes ont bien tous écrits
leurs récits après la mort de Jésus.
Pourtant ces récits n’auraient aucun intérêt si Jésus n’avaient pas été
vu vivant, ressuscité, par ses apôtres ; car c’est la résurrection qui
a donné un sens à leur foi.
En fait si les Evangiles ont été écrits après la Mort de Jésus, Il était tout de même bien vivant, ressuscité.
Dans sa lettre aux Corinthiens, écoutons St Paul : « si les morts ne
ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le
Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans valeur, [...] En
effet, de même que tous les hommes meurent en Adam, de même c’est dans
le Christ que tous recevront la vie,[...]Si les morts ne ressuscitent
pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons. »
St Irénée, le 2 ème évêque de Lyon nous dit : « À cause de son amour
infini, le Christ est devenu ce que nous sommes, afin de faire de nous
pleinement ce qu’il est. » C’est ce que Jésus dit à ses contradicteurs
: « [Mon Père] n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en
effet, vivent pour lui. »
Et St Irénée continue : « La vie en l’homme est la gloire de Dieu, la
vie de l’homme est la vision de Dieu. » que l’on pourrait traduire
ainsi : « La gloire de Dieu c’est l’homme vivant ; la vie de l’homme,
c’est de contempler Dieu. » (C.H., livre 4, 20:7). Chaque être humain a
le désir d’une vie en plénitude et en vérité. Si on parle souvent
aujourd’hui d’« aliénation » ou d’« absurdité », c’est précisément à
cause de cette prise de conscience que quelque chose d’important manque
à notre vie, quelque chose à chercher au-delà ou au lieu des
satisfactions immédiates des sociétés de consommation. Nous sommes
invités à entrer dans une vie qui est simplement l’amour que Dieu
désire partager avec nous.
Par le Baptême nous traversons la mort avec le Christ qui nous entraîne
vers la Vie éternelle avec Lui, pour vivre avec Lui. Pour que notre vie
ne semble pas s’arrêter avec le mur de la mort ; il s’agit non d’un mur
mais d’un portail qui nous ouvre une réalité que notre cœur attend même
si nous ne pouvons pas mettre des mots sur cette Vie dans l’amour de
Dieu.
Pour Dieu, la résurrection fait partie de son projet de salut
pour l’humanité : bien sûr tout homme est mortel, mais tout homme est
appelé à ressusciter en Jésus, comme Jésus, avec Jésus. Si Jésus est
mort pour nous, «pour nos péchés », il est aussi ressuscité pour nous.
N’est ce pas ce que nous avons fêté cette semaine ? La Fête de tous les
Saints et la célébration de tous nos défunts pour qui nous prions,
espérant partager cette vie sans fin avec eux.
Rappelons nous notre Baptême, notre plongée avec le Christ pour une
traversée en confiance, car c’est Lui qui nous tient la main, c’est Lui
le chemin, c’est Lui la Vie.
Jésus nous redit : « la volonté de mon Père : ( c’est ) que celui qui
voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et moi, je le
ressusciterai au dernier jour. »( Jean 6, 37-40)
Philippe ARRIVÉ, diacre permanent
Vertou, 6 Novembre 2016
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