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32° dimanche du Temps Ordinaire

Avez vous remarqué des têtes de mort dans votre environnement ? Vous savez des décorations, des bijoux , des motifs sur des tee shirts, sur des sacs à main ? Chez les jeunes, mais pas seulement.
La mort devient un motif décoratif. Il y a longtemps, c’était plutôt le drapeau noir des pirates qui semaient la mort et la désolation. Les mêmes motifs seraient-ils devenus agréables et positifs ?

Je n’en suis pas sûr. Et la mort est toujours une barrière qui semble infranchissable.
Une barrière infranchissable et pourtant c’est quelque chose que l’on banalise : si vous êtes un peu attentifs, vous aurez remarqué l’évolution des législations sur l’euthanasie. Aux Pays Bas on commence à réfléchir à une loi permettant de mettre fins à ses jours quand on estime que sa vie « est accomplie ». Vous savez, vieillir mais sans les inconvénients du grand âge. Un film récent (Avant toi) met en scène un homme cloué dans un fauteuil roulant après un accident. Malgré l’amour de sa famille et de son amie, il demande l’euthanasie dans un établissement spécialisé en Suisse car il estime que ne plus pouvoir vivre comme avant est indigne de lui.
Mais les sept frères dont il est question dans la première lecture, texte qui prend sa place dans le récit de la persécution grecque contre Israël, 2 siècles avant la naissance du Christ ne sont pas dans la même attitude : ils ne choisissent pas de mourir.
Préférez-vous vivre et vous renier, ou mettez-vous votre Foi avant tout, même avant votre propre vie ?
Et dans la controverse qui oppose Jésus aux sadducéens, ces derniers ne croyant pas à la résurrection essayent de montrer que la Loi juive ne mène à rien et que la mort sera bien la plus forte.
Jésus ne leur répond pas sur le fond de leur histoire ridicule.
De même si vous relisez avec attention ce chapitre 7 du deuxième livre des Martyrs d’Israël, vous y verrez de nombreuses fois l’expression de la foi des juifs en la résurrection, bien avant la résurrection du Christ.

En fait je pense que la Foi en la résurrection doit nous aider à changer de perspective, à regarder la vie que nous menons avec un autre regard.
Par exemple, si je vous pose la question : Est ce que les Evangiles ont été écrits du vivant de Jésus ? Les 4 évangélistes ont bien tous écrits leurs récits après la mort de Jésus.
Pourtant ces récits n’auraient aucun intérêt si Jésus n’avaient pas été vu vivant, ressuscité, par ses apôtres ; car c’est la résurrection qui a donné un sens à leur foi.
En fait si les Evangiles ont été écrits après la Mort de Jésus, Il était tout de même bien vivant, ressuscité.

Dans sa lettre aux Corinthiens, écoutons St Paul : « si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans valeur, [...]  En effet, de même que tous les hommes meurent en Adam, de même c’est dans le Christ que tous recevront la vie,[...]Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons. »

St Irénée, le 2 ème évêque de Lyon nous dit : « À cause de son amour infini, le Christ est devenu ce que nous sommes, afin de faire de nous pleinement ce qu’il est. » C’est ce que Jésus dit à ses contradicteurs : « [Mon Père] n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. »
Et St Irénée continue : « La vie en l’homme est la gloire de Dieu, la vie de l’homme est la vision de Dieu. » que l’on pourrait traduire ainsi : « La gloire de Dieu c’est l’homme vivant ; la vie de l’homme, c’est de contempler Dieu. » (C.H., livre 4, 20:7). Chaque être humain a le désir d’une vie en plénitude et en vérité. Si on parle souvent aujourd’hui d’« aliénation » ou d’« absurdité », c’est précisément à cause de cette prise de conscience que quelque chose d’important manque à notre vie, quelque chose à chercher au-delà ou au lieu des satisfactions immédiates des sociétés de consommation. Nous sommes invités à entrer dans une vie qui est simplement l’amour que Dieu désire partager avec nous.
Par le Baptême nous traversons la mort avec le Christ qui nous entraîne vers la Vie éternelle avec Lui, pour vivre avec Lui. Pour que notre vie ne semble pas s’arrêter avec le mur de la mort ; il s’agit non d’un mur mais d’un portail qui nous ouvre une réalité que notre cœur attend même si nous ne pouvons pas mettre des mots sur cette Vie dans l’amour de Dieu.
Pour Dieu,  la résurrection fait partie de son projet de salut pour l’humanité : bien sûr tout homme est mortel, mais tout homme est appelé à ressusciter en Jésus, comme Jésus, avec Jésus. Si Jésus est mort pour nous, «pour nos péchés », il est aussi ressuscité pour nous.
N’est ce pas ce que nous avons fêté cette semaine ? La Fête de tous les Saints et la célébration de tous nos défunts pour qui nous prions, espérant partager cette vie sans fin avec eux.
Rappelons nous notre Baptême, notre plongée avec le Christ pour une traversée en confiance, car c’est Lui qui nous tient la main, c’est Lui le chemin, c’est Lui la Vie.
Jésus nous redit : « la volonté de mon Père : ( c’est ) que celui qui voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »( Jean 6, 37-40)


Philippe ARRIVÉ, diacre permanent
Vertou, 6 Novembre 2016


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