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32° dimanche du Temps Ordinaire
   

        A chaque Eucharistie, le dimanche, nous professons notre foi en disant:''Je crois à la résurrection de la chair, à la vie éternelle''
        Comme nous tous, sans doute, cette affirmation ne m'empêche pas de me poser des questions. Comment cela sera-t-il ? En suis-je vraiment convaincu ? Est-ce que je me contente d'une folle espérance de survie ? Sont-ils heureux là-haut ? Nous retrouverons-nous avec ceux que nous avons tant aimés ?
        Nous savons que nous n'échapperons pas à la mort. Nous ne pouvons pas échapper aux questions sur l'après. Tous les hommes se les posent de tous temps.
       
        La réflexion qui nous est donnée de faire est centrée sur:
        - Une expérience, celle de la relation d'amour entre un Dieu, qui montre sa fidélité, et  les hommes.
        - L'annonce d'un Dieu qui est le Dieu des vivants et non des morts.
        - Une promesse faite à tous au-delà de l'espace et du temps de notre humanité terrestre.

    Une expérience : dans une rencontre, celle d'une relation d'amour.
               
        En regardant leur histoire, ces croyants ont vérifié la fidélité de Dieu envers l'homme, malgré ses reniements, son péché. Ils en sont venus à  affirmer que: « si nous sommes infidèles, Dieu lui, restera fidèle, car il ne peut se rejeter lui-même »
        Dans la première lecture, nous sommes vers 165 ans avant Jésus Christ. Le roi Antiochus Epiphane déclenche une terrible persécution, car il veut être vénéré comme un dieu. De nombreux juifs sont conduits au martyre par fidélité à la loi de Moïse, la Loi de Dieu. De cette fidélité naît le paradoxe : la foi en la résurrection.
        « Puisque nous mourons par fidélité à la loi de Dieu, lui qui est fidèle, nous rendra la vie. » Cela devient une évidence. C'est peu à peu, parce qu'on sait que Dieu est le Dieu de la vie, qu'on commence à espérer que l'humanité sera délivrée de la mort.
        Isaïe écrit: « Dieu fera disparaître la mort pour toujours . Le Seigneur Dieu essuiera les larmes sur tous les visages... Il l'a dit, lui, le Seigneur. »(Is 25,6)

        Pour Isaïe, Dieu ne peut manquer à sa promesse pour le peuple élu.
        Plus tard, avec ces martyrs d'Israël, c'est la résurrection de la chair qui s'affirme : « C'est du ciel que je tiens ces membres... et c'est par lui que j'espère les retrouver. »
        Aujourd'hui, dans le Symbole de Nicée, nous le proclamons ainsi : « J'attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir. »
        La résurrection que Jésus nous annonce est une rencontre avec Dieu, celui qui est tout amour. Et Saint Paul nous redit que ''Seul l'amour ne passera jamais''
        Dieu a fait le premier pas de la rencontre en scellant son alliance avec les hommes, cette alliance nouvelle et éternelle affirmée par les paroles mêmes du Christ.
        Ce lien dans une relation d'amour entre Dieu et l'homme est fondamental, car nous croyons et nous vivons de cette vie d'amour entre le Père et le Fils dans l'Esprit. Et nous sommes frères dans le Christ, enfants du Père par le baptême.

        L'annonce d'un Dieu qui est le Dieu des vivants et non des morts.

        Dieu est toujours présenté comme le Dieu en relation personnelle : « Il est le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob »
        Il est le Dieu de tous ceux que nous avons aimés, l'époux, l'épouse, l'enfant parti si tôt, les parents, et tant d'amis !
        Nous sommes face à ces ruptures qui nous sont si douloureuses, mais également pour ceux qui partent et qui nous le disent souvent avant de mourir.
        Nous n'avons dans la foi qu'un seul recours mais combien important: faire confiance ! Et ce qu'implique totalement le fait de croire. Faire confiance à ce Dieu des vivants dans cette certitude de la communion des saints.
        Nos morts sont en Dieu, ils sont à Dieu.

        Une promesse faite à tous au-delà de l'espace et du temps.

        Jésus nous dit : « Ceux qui ont été jugés dignes d'avoir part au monde à venir et à la résurrection d'entre les morts ne peuvent plus mourir. Ils sont fils de Dieu, en étant héritiers de la résurrection. »
        Nous avons du mal à accepter de ne pas pouvoir nous en faire une représentation.
        Il nous faut, par conséquent, prendre la mesure d'une intemporalité. Cette vie promise est hors de notre espace et de nos comptes en heures et en jours.
        Le Christ ressuscité, dans l'évangile, n'est plus reconnu par son aspect mais par des signes.
        Comme l'écrit Véronique MARGRON, théologienne: « Lire notre histoire présente, tissée d'injustice et de souffrance, c'est rendre possible un récit de résurrection en distinguant le jour qui pointe dans nos nuits. »
        Jésus, interpellé par les sadducéens, renvoie les caricatures dos à dos.
        Il laisse seulement entendre que l'au-delà est inédit et que la résurrection se construit dès notre aujourd'hui.
        Quelle vie ai-je tenté de mettre au monde ? Quel a été mon partage du verre d'eau ? Quelle nudité ai-je revêtue ?
        La résurrection n'est pas une répétition de notre passage sur terre, elle est création, inauguration d'une nouveauté qui nous dépasse !
        Qu'importe alors le nombre de maris ou leur absence !
        Ressusciter affirme que mon histoire me déborde, que ma croissance continue.
        Nous sommes appelés à la persévérance dans l'affirmation vécue de ces mots : ''Je crois''.
        Comme nous le rappelle le message des chrétiens d'orient:
''Notre calvaire est lourd, nous perdons la patience, mais nous ne perdons pas la foi et l'espérance''

                          
Jean François NEAU, Diacre permanent
le 7 novembre 2010



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