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32° dimanche du Temps Ordinaire


2 Macc. 7, 1-2.9-14 ; 2 Thess. 2, 16-3,5 ; Lc 20, 27-38.


Premier novembre : la Toussaint ... Deux novembre : commémoration des fidèles défunts. La semaine a commencé sous le signe du souvenir et,  dans une visée lointaine, pleine d’espérance d’une vie renouvelée, une vie de ressuscité.

Bien sûr, tout cela n’est pas sans poser question. La vie, la mort, et l’après… !
Cette question taraude l’humanité depuis les origines.  Les premières tombes sont perçues, par les anthropologues, comme un signe d’humanité. Au cours des âges, des réponses variées ont été apportées en fonction du développement de la pensée humaine. Jusqu’à cette affirmation des martyrs juifs, première allusion à la résurrection, dans la Bible : « mieux vaut mourir par la main des hommes, quand on attend la résurrection promise par Dieu. »

Que devenons-nous après notre mort terrestre ? De nos jours persistent diverses réponses à cette question fondamentale. Si certains pensent que tout est fini, d’autres, échafaudent des réponses. Pour les uns c’est l’âme qui est immortelle, le corps disparaît à tout jamais. Pour d’autres, c’est la réincarnation de l’âme, celle-ci pouvant ainsi habiter successivement plusieurs corps. Pour beaucoup, c’est très confus, « on meurt, après on ne sait plus, et pourtant, de nous il ne reste pas qu’un souvenir ! »

Pour nous chrétiens, nous affirmons la résurrection de la chair. Nous le répétons à chaque credo.
Qu’est-ce que cela veut dire ? Et quelle conséquence pour nous aujourd’hui ?

Ce que cela veut dire.
Nous sommes entrés dans la vie par un acte d’amour. Celui de nos parents. Nous sommes entrés dans la vie de Dieu par notre baptême. Plongés dans la mort et la résurrection du Christ nous construisons peu à peu notre propre résurrection. Et pas seulement de l’âme, ne sommes-nous pas à la fois corps et esprit ?  C’est ce que signifie l’expression résurrection de la chair. Car selon la tradition biblique, la chair n’est pas que notre composé organique ; elle est notre être dans sa totalité, dans notre relation aux autres.
Le Christ est ressuscité, corps et esprit. Les apôtres en furent les témoins. D’eux, nous tenons cette foi en la résurrection.

Ce qui est au départ, c’est l’amour de Dieu. Amour qui donne vie. Amour sans limite, puisque comme nous le dit St Jean, « Dieu a tellement aimé le monde qu’il lui a donné son Fils. »
Jésus a vécu cet amour, tout au long de sa vie terrestre : il l’a signifié à ses frères humains.  C’est parce qu’il a vécu cet amour, dans les moindres gestes de son humanité que Dieu l’a ressuscité. Rappelez-vous sa disponibilité, son regard vivifiant, sa tendresse, ses paroles de vie. Tout l’Evangile en est pétri ! Oui, la vie éternelle naît d’un d’amour, celui de Dieu, révélé en Jésus. Il y a quelques instants, on a entendu la réplique de Jésus aux Sadducéens qui voulaient l’entraîner dans une mauvaise casuistique : « Ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. Car Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. » C’est parce que Jésus a vécu cet amour, dans les moindres gestes de son humanité que Dieu l’a ressuscité.



Les conséquences pour nous aujourd’hui.

Nous sommes entrés dans notre vie terrestre par un acte d’amour. Nous entrons dans la vie éternelle par des actes d’amour. Et pas simplement au terme de notre vie terrestre. C’est l’amour qui est créateur de vie. Pas un amour qui ne serait qu’élan affectif, si généreux soit-il ! Mais l’amour qui se distille dans les moindres gestes de l’existence, tel que l’a vécu le Christ.

C’est le regard chargé d’attention sur ceux que nous côtoyons. C’est le geste qui soutient, qui aide dans les moments difficiles. C’est la parole qui réconforte. C’est l’accueil fait aux plus démunis, aux exilés. C’est le sourire à celui qui est dans la peine. C’est la visite faite au malade isolé. C’est le don de son temps, le partage de ses moyens pour aider ceux qui sont dans le désarroi. On pourrait poursuivre cette énumération. C’est tout cela qui est créateur de vie éternelle.
Ainsi, la résurrection n’est pas qu’un mot, contenu dans notre credo. Elle n’est pas qu’une adhésion à une affirmation théologique. Elle est une réalité qui se construit à chaque acte d’amour de notre vie, aussi simple soit-il.
Rappelez-vous : Dieu est amour. Il nous envoie Jésus pour nous le signifier. Si nous mettons nos pas dans les siens, nous ensemençons en nous la vie éternelle.

Pour terminer, je reprendrai les mots de Paul, entendus tout à l’heure : « Que le Seigneur conduise vos cœurs dans l’amour de Dieu et l’endurance du Christ ».
Alors, avec le psaume de ce jour, nous pouvons dire : « Par ta justice, je verrai ta face : au réveil, je me rassasierai de ton visage. »

Ainsi soit-il !


Georges AILLET, prêtre diocésain
6 Novembre 2016


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