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31° dimanche du Temps Ordinaire

  

Lc 19, 1-10 (Sg 11, 22-12 / 2Th 1, 11-2,2)

 

« Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu »

Une rencontre bouleversante !

Imaginez frères et sœurs que vous soyez à vous promener dans les rues de Châteaubriant, un jour de marché par exemple. Au détour d’une rue, quelqu’un vous interpelle, c’est un voisin, une personne que vous croisez régulièrement dans votre quartier, une personne avec laquelle vous n’avez pas d’attaches particulières, hormis le simple bonjour accompagné parfois de quelques échanges du quotidien. Mais ce mercredi matin, ce voisin vient spontanément vers vous, il vous salue et vous dit : « aujourd’hui, il faut que j’aille chez toi, j’ai besoin de te parler. »

Bien sûr, vous êtes surpris et étonné par cette interpellation – c’est aujourd’hui et maintenant qu’il faut que j’aille. Qu’est-ce que cela veut dire ; pourquoi une telle insistance ?

Alors vous vous dites que si il ose vous interpeller ainsi, c’est parce que c’est important, qu’il y a urgence ; aussi en tant que voisin, je me dois d’être à son écoute.

 

Il ne s’agit pas ici de Zachée, et vous ne vous appelez pas Jésus ! Vous n’avez pas la réputation naissante de celui qui fait des miracles et vient en aide aux plus défavorisés.

Mais sans doute ce voisin vous connaît-il comme étant un fidèle paroissien ; il sait que vous allez à la messe chaque dimanche, il vous reconnait ainsi comme une bonne personne, quelqu’un qui sûrement saura écouter et aider.

Parce que nous sommes chrétiens, disciples du Christ, nous pouvons nous reconnaitre dans sa manière d’aller vers les plus fragiles, les éclopés de la vie, ceux qu’on ne veut pas voir ni même entendre !

 

Lorsqu’il s’en va à la rencontre d’un paralysé, Jésus ne vient pas seulement le relever mais il vient lui parler comme à un ami ; lorsqu’il demande de l’eau à la Samaritaine, il ne fait pas l’aumône, il s’adresse à une amie. Jésus n’a jamais d’autre urgence que celle d’être reçu en ami, en frère, en humanité.

Nous-mêmes, nous nous efforçons de vivre en frère et en ami. Nous avons le souci de nos prochains, qu’ils soient ou non dans le besoin, c’est une partie de notre mission en tant que disciples.

 

« Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. »

On peut penser que Jésus connaît cet homme, du moins par sa réputation de collecteur d’impôts à la solde de l’occupant romain. Mais ici, il vient s’adresser à l’ami, au frère car il sait que Zachée n’est pas grimpé dans l’arbre pour prendre de la hauteur – celle qui nous met au-dessus des autres – Non, Zachée s’est posté là pour voir Jésus, car il est intrigué par celui qu’on dit Fils de Dieu !

Ici lorsqu’il descend du sycomore, Zachée devient plus fréquentable, il devient un homme parmi les hommes, parmi ceux que Jésus vient rencontrer. On pourrait ainsi dire qu’ici 2 amis se rencontrent. Non seulement, ils se rencontrent mais ils s’accueillent mutuellement comme 2 amis de longue date.

Que demande Jésus à Zachée ? on ne le sait pas vraiment mais sans doute rien de particulier. Seulement il veut demeurer chez lui comme il demeure chez nous, pour signifier son amour, puisque Dieu est amour et qu’il est lui le Fils de Dieu.

 

« Voilà Seigneur, je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. »

Notez que Zachée ne dit pas je vais faire don de la moitié de mes biens, mais il le fait dès à présent ; sa conversion est immédiate. Alors oui, cette réaction de Zachée peut surprendre mais je dirais qu’elle précise ici la réussite de la rencontre, une rencontre qui manifeste ce qu’est l’homme dans le regard de Dieu à travers son Fils.

 

« Seigneur, tu as pitié de tous les hommes. . . tu épargnes tous les êtres parce qu’ils sont à toi » (dans le Livre de la Sagesse dans la première lecture).

Oui Dieu a envoyé son Fils Unique par amour pour tous les hommes.

Comme Zachée qui accueille Dieu à travers Jésus, comme lui il nous faut accueillir Dieu qui est amour, cet amour que nous devons porter aux autres, à tous les autres y compris nos ennemis.

Si je dis que j’aime Dieu que je ne vois pas sans aimer mes frères et sœurs que je vois, je suis un menteur, je ne mets pas en pratique son message d’amour et de paix ; Je ne réponds pas non plus à l’appel d’amour fraternel qui fait de nous des frères et sœurs en Christ.

 

« Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent, il redresse tous les accablés » (dans le psaume de ce dimanche)

Imaginons frères et soeurs que Zachée soit tombé de l’arbre au passage de Jésus ; que serait-il advenu de leur rencontre ?

Je ne pense pas que Jésus l’aurait laissé ainsi sur le sol, il se serait très certainement arrêté pour le relever. Il doit en être de même pour nous face à une situation de détresse, d’abandon ou de solitude. Alors oui, sûrement que Jésus serait venu l’aider à se relever, quitte à provoquer un malaise parmi ceux qui le suivaient ce jour-là, eux qui haïssent ce Zachée !

De même qu’il redresse les pauvres et les paralytiques ou qu’il guérit les lépreux, de même Jésus relève et sauve quiconque vient à sa rencontre.

 

Pour Zachée, cette rencontre est bouleversante, elle vient comme faire chavirer sa vie. Zachée est transformé et pour toujours il devient autre. Pour chacun de nous, la rencontre peut être sans cesse renouvelée, sans cesse enrichie par nos prières et dans nos actes.

 

Frères et sœurs, amis paroissiens, en cette fin du mois d’octobre dédié à la mission universelle dans l’Eglise, nous nous remémorons aussi que nous sommes tous appelés à répandre la Bonne Nouvelle, à témoigner de l’Evangile : c’est notre mission à chacune et à chacun.

Si pour Zachée la mission a commencé avec le Christ dans sa maison, pour chacun de nous elle peut se poursuivre au seuil de notre porte. Jésus ne nous demande rien si ce n’est que l’accueillir dans notre propre maison, au plus profond de notre cœur.

Frères et sœurs, amis paroissiens, à l’image de Zachée qui découvre la grandeur de l’amour de Dieu, redécouvrons nous-mêmes cette infinie grandeur d’amour, prenons le temps de l’accueillir et goûtons dans la foi à l’intimité du Christ qui sans cesse s’offre à nous, lui Le Fils de l’homme qui est venu chercher et sauver ce qui était perdu »

 

    Amen


    Joël MACARIO, diacre permanent

    le 30 octobre 2022

 

 

 

 

 

 


 
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