Année C
Sommaire année C
retour vers l'accueil29° dimanche du Temps Ordinaire
Lc 18,1-8
A votre avis, quelle est l'activité humaine la plus importante ? Celle
qui est la plus haute que nous puissions réaliser ? Aller sur Mars ?
Devenir président de la république ? Soigner les malades ? Mais ces
activités, aussi belles soient-elles nous mettent toutes en relation
avec le monde créé. Une seule nous met en relation avec Dieu, notre
créateur : c'est la prière. Pourtant, la prière n'est pas réservée aux
chrétiens : tous les hommes prient. Mais, à quoi ça sert de prier ?
Dans les rencontres avec les jeunes qui se préparent au mariage, ou
avec les jeunes parents qui préparent le baptême de leur enfant, la
plupart ont fait l'expérience d'une prière presque spontanée de louange
devant les merveilles de la création. Devant un coucher de soeil sur la
mer, ou lors d'une ballade en montagne, ou devant le petit bébé qui
vient d'aggrandir la famille, on se sent bien et on a envie de dire
merci à Dieu qui a créé une telle splendeur. Beaucoup prient dans des
épreuves, et demandent au Seigneur de les aider à sortir de là. On prie
aussi pour des personnes de l'entourage qui connaissent des
difficultés. Mais l'expérience concrète des croyants, c'est aussi que
Dieu semble parfois sourd à leurs appels.
Vous avez entendu l'évangile : « Jésus disait à ses disciples une
parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se
décourager. » Pourtant, la veuve de la parabole avait de bonnes
raisons de se décourager devant ce juge sans foi ni loi, car elle était
trop pauvre pour le payer comme le faisaient les gens riches, mais elle
était sûre de son bon droit et savait que la décision du juge lui était
indispensable. Alors, elle s'est entêtée et lui a cassé les pieds
jusqu'à ce qu'il cède pour avoir la paix. Vous, les enfants quand vous
voulez quelque chose, les premiers refus de vos parents ne vous
découragent pas. Vous revenez inlassablement à la charge et il est rare
que vous ne parveniez pas à vos fins. Si vos parents cèdent parfois
pour avoir la paix, ils le font aussi parce que c'est tellement bon de
faire plaisir à son enfant... Il nous faut apprendre à prier avec la
même insistance que la veuve devant son juge, que l'enfant devant
ses parents. Mais Dieu ne cèdera pas pour avoir la paix. Au contraire,
il est là, les bras pleins de cadeaux pour le bonheur des hommes.
L'image de Moïse, priant les bras levés pendant que le peuple se défend
des Amalécites sous la conduite de Josué, est un bel exemple de
persévérance. Chaque fois que Moïse baisse les bras, le peuple perd la
bataille, et chaque fois qu'il les tient en l'air, le peuple est
vainqueur. Preuve que c'est Dieu qui donne la victoire, mais qu'il faut
que les hommes y participent. Il ne faut jamais baisser les bras ; il
faut faire confiance. La prière est une énergie nucléaire. Elle nous
place sous le regard aimant de Dieu qui nous donne la vie et nous
comble de son amour paternel. Il nous arrive d'avoir peur de perdre
notre temps à prier, mais c'est le contraire qui se passe. Toutes nos
actions humaines ne peuvent trouver leur fécondité que dans la prière
parce que c'est l'Esprit Saint qui agit en nous à ce moment-là pour
nous faire ressembler au Christ. Combien de passages de l'Evangile nous
montrent Jésus en prière ? avant d'appeler ses disciples, après une
journée éreintante, à l'heure de sa passion... A chaque instant, il se
tenait en présence de son Père, pour accomplir sa volonté.
Dieu ne se lasse pas d'écouter la prière, de l'entendre et de
l'exaucer, même quand nous n'entendons que son silence. Il nous invite
à ne pas nous laisser décourager, et souvent nous attendons une réponse
qu'il nous a déjà donnée dans la Bible. St Paul nous encourage à être
fermes : à partir des Ecritures, nous découvrons jour après jour la
sagesse que nous pouvons vivre dans la foi. La foi, vous le savez,
c'est la confiance. Dire à Dieu qu'on attend tout de lui, c'est une
belle façon, simple et concrète, de le reconnaître comme Père. Nous
comprenons pourquoi Jésus termine sa parabole par cette question : «
Mais le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la
terre ? » Sans la prière, notre foi finit par disparaître, notre
confiance s'étiole et meurt.
En ce dimanche des missions, nous pouvons nous souvenir que la patronne
des missions est une petite jeune fille qui n'a jamais quitté le carmel
de Lisieux où elle a vécu et prié de 16 à 24 ans : Ste Thérèse de
l'enfant Jésus. Elle nous montre que la prière des enfants a une force
inouîe pour transformer le monde. Lorsque j'étais enfant, je me
souviens qu'un prêtre nous avait dit : « Aujourd'hui, la France envoie
des prêtres en Afrique pour être missionnaires. Demain c'est l'Afrique
qui enverra des prêtres en France pour nous porter l'Evangile. » C'est
bien ce qui se passe aujourd'hui avec les prêtres « Fidei Donum. » Nous
sommes heureux d'accueillir le Père Dalvit que son évêque du Congo a
envoyé en France pour quelques années pour servir nos paroisses. Nous
pouvons rendre grâce à Dieu au cours de cette Eucharistie, pour lui et
pour tous les prêtres envoyés en mission hors de leur pays pour rendre
l'Eglise vraiment Universelle et Missionnaire.
Jean-Jacques BOURGOIS,
St Michel et Pornic
Le 20 octobre 2019
Sommaire année C
retour vers l'accueil