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        «  Malheur à ceux qui vivent bien tranquilles » « ils seront les premiers des déportés ; et la bande des vautrés n’existera plus »
Amos n’y va pas avec le dos de la cuiller comme on dit ! Mais rappelez-vous : dimanche dernier c’était le même prophète qui étrillait ceux qui écrasent les pauvres et font de l’argent de tout. On voit bien que cette difficulté à choisir entre Dieu et l’argent ne date pas d’hier !
Jésus dans la parabole du pauvre Lazare met le doigt aussi sur ce qui fait mal : On ne sait rien du riche : on ne sait qu’une seule chose : il est riche ! Pourtant, si Jésus a mis en garde ses disciples contre le risque de devenir esclave du dieu « argent » (c’était l’Evangile de dimanche dernier) Il veut nous amener à réfléchir plus profondément sur le regard que nous portons sur notre monde et sur notre prochain.
        Je viens de lire un recueil de conférence et d’homélie du Pape François intitulé « seul l’amour nous sauvera ».
Il cite à plusieurs reprises la question de Dieu à Caïn qui venait de tuer son frère dans le livre de la genèse : «  Où est ton frère Abel ? » Caïn répondit : « Je ne sais pas. Est-ce que je suis le gardien de mon frère ? » (Ge 4,9)
        C'est ainsi que répond bien souvent notre [société] ! « Que m'importe, devrais-je m'occuper de tout? » Mais c'est ton frère, c'est ta chair, ton sang!... Nous nous sommes endurcis, nous avons perdu notre cœur.
        L'un de vous pourrait dire : Bon, le prêtre va nous dire de prier. Je ne vous dis qu'une chose, c'est de nous regarder en face aujourd'hui, de reconnaître la dignité de notre frère et de lutter pour que cette dignité perdure. Et ouvrons en notre cœur un passage aux larmes, à ces larmes qui implorent pardon pour ce crime de la traite d'êtres humains. Je n'invente rien, mais j'ai écouté ce que l'on m'a dit : [le chômage, les emplois précaires], les ateliers clandestins, les [jeunes] soumis à la prostitution, le trafic de drogue... […]
Aussi frères et sœurs, restons tous unis les uns aux autres. Chacun de nous a quelque chose à offrir aux autres. Luttons ensemble pour que [notre société] comprenne jusqu'où elle est tombée... et qu'elle pleure, et se reprenne... et qu'il y ait de la justice. Ensemble, affirmons que cela vaut la peine, de lutter pour qu'il n'y ait plus d'esclavage dans [notre monde]... […] c'est ce que Dieu nous demande aujourd'hui : « Crie à pleine gorge ! Ne te retiens pas ! (Buenos Aires 04-09-2009)

        Ce que Jésus reproche au riche de la parabole, ce n’est pas d’abord d’être riche mais c’est de ne pas avoir vu le pauvre Lazare couché, blessé devant sa porte.
Le Pape François ne veut pas non plus nous faire culpabiliser de notre richesse. Il veut nous aider à ouvrir les yeux sur notre monde.
        « Je voudrais faire appel à celui qui possède plus de ressources, aux autorités publiques et à tous les hommes de bonne volonté engagés pour la justice sociale : ne vous lassez pas de travailler pour un monde plus juste et plus solidaire ! », a-t-il encore insisté, prônant une « culture de la solidarité qui voit dans l’autre non un concurrent ou un numéro mais un frère. » (JMJ Rio 25-07-2013)
        Et il emploie des mots très forts :
        "Dieu a voulu qu'au centre du monde il n'y ait pas une idole mais l'homme, l'homme et la femme qui portent en avant le monde, avec leur travail. Mais maintenant, dans ce système sans éthique, au centre, il y a une idole et le monde est devenu idolâtre de ce dieu-argent. C'est l'argent qui commande! […] Pour défendre cette idole, […] les extrêmes tombent, les personnes âgées tombent parce que dans ce monde il n'y a pas de place pour elles! […] Et les jeunes qui ne trouvent pas de travail et de dignité tombent aussi. Mais réfléchissez. Dans un monde où les jeunes, deux générations de jeunes, n'ont pas de travail, ce monde n'a pas d'avenir. Pourquoi? Parce qu'ils n'ont pas de dignité! Il est difficile d'avoir une dignité si l'on ne travaille pas. Voilà quelle est votre souffrance ici.( Ici c’était à Cagliari en Sardaigne, dimanche dernier), Voilà quelle est la prière que vous criez ici: du travail, du travail, du travail! C'est une prière nécessaire. Le travail c'est la dignité, le travail c'est ramener le pain à la maison, le travail c'est aimer! […] Nous devons dire non à cette culture du rebut. Nous devons dire: Nous voulons un système juste, un système qui nous permette à tous d'aller de l'avant. Nous devons dire: Nous ne voulons pas de ce système économique globalisé qui nous fait tant de mal! Au centre doivent se trouver l'homme et la femme, comme Dieu veut, et non l'argent!".
        Tout à l’heure nous allons nous approcher de l’autel pour communier. Rappelons-nous que ce geste de tendre les mains est le geste du mendiant.
Venons-nous communier avec nos certitudes, notre fierté, nos richesses ? Ou venons-nous comme des pauvres qui attendent tout de Dieu ?
        A ce propos, le Saint-Père a rappelé combien Marie enseigne à avoir confiance en Dieu et dans sa miséricorde..., Le Pape poursuit : A l'exemple de la Vierge, cherchons à accueillir, à accompagner et à protéger l'autre, celui qu'on aurait tendance à moins voir et qui le plus besoin de secours, c'est à dire les plus délaissés, les plus malades, tous ceux qui n'ont pas de quoi vivre, ou qui ne connaissent pas le Christ, des jeunes en difficulté ou qui ne trouvent pas d'emploi. N'ayons pas peur d'aller regarder nos frères et sœurs avec le regard de Marie, qui nous invite à vraiment agir en frères".
        "En regardant Jésus nous voyons qu'il a choisi la voie de l'humilité et du service...il n'a pas été indécis ou indifférent. Il a fait un choix et il l'a porté en avant jusqu'au bout. Il a choisi de se faire homme, et comme homme serviteur, jusqu'à la mort sur une croix. Voilà quelle est la voie de l'amour, il n'y en a pas d'autre. C'est pourquoi nous voyons que la charité n'est pas simplement de l'assistanat, et encore moins de l'assistanat pour tranquilliser les consciences. Non, ceci n'est pas de l'amour, c'est du commerce... L'amour est gratuit. La charité, l'amour est un choix de vie... Il n'y a pas d'autres voies pour cet amour: être humbles et solidaires. […] Le mot solidarité risque d'être effacé du dictionnaire parce que c'est un mot qui dérange...parce qu'il t'oblige à regarder l'autre et à te donner à l'autre avec amour". Mais, a ajouté le Pape, […] Attention, ce n'est pas une idéologie! C'est une façon d'être et de vivre qui part de l'amour, qui part du cœur de Dieu".(22-09-2013 Cagliari en Sardaigne)
        Dans quelques minutes nous allons ensemble prier avec les mots de Jésus : Notre Père. Nous appelons Dieu à venir et à nous donner, du pain, son pardon. Remarquez bien que cette demande n’est pas pour moi tout seul mais pour tous, en frères : NOTRE Père, Donnes NOUS, pardonne NOUS.
              

Philippe ARRIVE
28-29 Septembre 2013
Château Thebaud - Vertou  


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