Année C
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Lc 16,19-31
Que dit l’Evangile ?
- qu’un homme riche vit dans le luxe il est vêtu de pourpre et de lin ;
- qu’un pauvre vit devant chez lui, couvert d’ulcères ;
- le pauvre meurt, le riche aussi. que la mort renverse les situations.
Nous ne savons pas grand chose du riche, il n’a pas de nom, par contre
l’on sait qu’il est vêtu de pourpre et de lin. On ne dit pas qu’il est
méchant. On dit simplement qu’il est dans son monde, dans son confort,
dans sa tour d’ivoire. Avez-vous déjà observé la maison d’une personne
fortunée? Plus elle est riche et moins elle peut voir les autres
dehors. Des haies, des arbres, des murs, des portails, des chiens, des
gardes, etc. et ça l’enferme dans son confort en oubliant celui qui a
faim juste devant la porte, ce pauvre devient invisible, ce pauvre qui
éventuellement voudrait bien manger, voire faire les poubelles.
Oui ce pauvre, dont on connaît le nom : Lazare, cas unique ou l’on
donne un nom à un personnage fictif, ce nom qui a été choisi peut-être
en raison de sa signification (ce qui veut dire Dieu aide) vaste
programme !!! non pas que Lazare soit vertueux, mais il est pauvre.
Qui est ce pauvre ? celui qui vient d’un autre pays ; celui qui sort de
prison ; qui fait la manche à la sortie de nos églises ? celui est
porteur d’un handicap ? celui qui frappe à ma porte et à qui je ne
réponds pas ?
Et ce pauvre aurait bien voulu avoir quelques miettes, quelques restes, quelques offrandes.
Si ce riche pieux s’était donné la peine d’ouvrir son portail, de
sortir de sa suffisance, peut-être aurait-il été choqué de voir l’état
de cet être humain, peut-être aurait-il poseé son regard, sur ce pauvre
dont les plaies sont léchées par les chiens ?
Parfois dans la rue le riche ne connaît pas le pauvre.
Dans l’Eglise, le riche connaît le pauvre et l’appelle par son prénom : "bonjour Lazare !"
Lazare « Dieu aide » est surement pour nous une remise en question, et
c’est ce pauvre qui nous remet en question. J’ai besoin du pauvre pour
apprendre à aimer en vérité. Et quelle Richesse alors possède ce pauvre.
Entre le riche et Lazare il y a un fossé, un fossé infranchissable, soi-disant infranchissable.
Pourquoi cet être humain en est arrivé là ? Pourquoi refuser d’avoir
une rencontre qui donne, qui redonne vie ? Qui relève l’autre ?
Il en est de même pour ce riche, cet être humain lui aussi, avons-nous
pris du temps pour l’écouter ? S’il en est arrivé à ce point, quelle
éducation a-t-il reçu ? Dans quel piège de l’argent facile est-il tombé
?
Comme Jésus relève chacun d’entre nous : « tu es plus beau que tu n’oses le croire. »
Et puis voilà que le pauvre meurt. Le riche aussi. Le riche
voudrait être accueilli par Dieu, il ne comprend pas le cœur de Dieu.
Il crie « Père Abraham prend pitié de moi... » Peut-être qu’à ce
moment-là il se souvient qu’un pauvre aussi l’appelait : -toi l’homme
dans ta tour d’ivoire, prend pitié de moi »
L’autre sent la bonté et la miséricorde de Dieu, il sent la relation d’amour avec Dieu.
Parce que Dieu a soif d’accueillir, d’ouvrir la porte et cela pour chacun d’entre nous.
Frères et sœurs, attardons-nous sur cet Autel.
Nous voyons que l’Autel est vide. Pas besoin de richesses sur l’Autel.
Après la prière universelle, qu’est ce qu’il y a ? - nous avons
l’offertoire – offrande – don – générosité. Moment où l’on reçoit.
Moment très court et sobre et plein de significations. Ce moment de la
célébration est mis en valeur par ce qui va suivre : l’offrande
parfaite du Christ.
Dieu donne et se donne, il s’offre totalement. Dieu ne s’enferme pas
dans sa tour d’ivoire et pourtant il est riche : riche d’Amour et de
Miséricorde et quand un pauvre se trouve à sa porte il lui ouvre grand
ses bras et son cœur. Ce moment de la Messe, ce n’est pas seulement
l’offrande de la quête – de la collecte des pièces jaunes - Il va y
avoir la procession des offrandes. L’offrande ce sont les fleurs, les
cierges, la Patène, le ciboire, le calice, l’eau. Et c’est surtout le
pain et le vin. Et c’est cela la vraie Richesse, la Richesse de Dieu
qui donne son Fils.
Pendant ce temps de procession, soyons attentifs à la position élevée
des mains des personnes qui portent l’offrande, et vous comprendrez
qu’elles ne font pas la livraison d’un colis quelconque, mais une
offrande.
Soyons aussi attentifs, au célébrant qui élève le pain et le vin, pour les offrir à Dieu.
"Tu es béni, Dieu de l’univers, toi qui nous donnes ce pain fruit de la
terre et du travail des hommes ; nous te le présentons : il deviendra
le pain de la vie"
"toi qui nous donnes ce vin, fruit de la vigne et du travail des hommes ; il deviendra le vin du Royaume éternel".
Ces paroles, ces gestes, ne sont pas inutiles. Soyons contemplatifs de
cette procession et quoi de plus significatif que tout cela, car ce
pain et ce vin, le Corps et le Sang du Christ vont être redonnés à
chacun d’entre nous.
Oui toute l’eucharistie est centreée sur l’offrande.
Dans ce récit, Lazare a soif de richesses, il frappe à la porte de celui qui est riche.
Nous aussi, ayons soif des Richesses, non pas de richesses inutiles,
mais des richesses de Dieu, qui nous aident à préparer le Royaume de
Dieu.
Et pour cela commençons par rassasier l’affamé et avec ce qui nous restera, nous pourrons alors orner l’autel de nos églises.
J’orne les églises avec des coupes en or et je ne donne pas de verre d’eau à un pauvre ?
Amen.
Jean CARLES, diacre permanent
25 septembre 2016
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