Année C
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23° dimanche ordinaire


Cette semaine les enfants ou les jeunes, les étudiants et souvent leurs parents ont repris le chemin de l’école, du lycée, du bureau ou de l’atelier.
Chacun a bien préparé sa trousse, son sac ou sa gamelle pour être prêt à travailler jusqu’au soir.
C’est aussi la rentrée de la communauté paroissiale ! Alors qu’avons-nous mis dans notre cartable ?
Les enseignants proposent une liste de fournitures pour les élèves ; Je voudrais ce matin (ce soir) vous en proposez une aussi !

Tout d’abord nous aurons besoin d’une chaise, plutôt confortable, sinon nous n’y resterons pas assis longtemps !
Ensuite une bougie, pas trop petite pour durer, mais pas trop grosse pour ne pas prendre trop de place !
Et puis votre agenda ! Pas un agenda trop neuf, l’agenda de votre cœur sur lequel tout est inscrit : les leçons et les devoirs ou les rendez vous, mais aussi les joies et les peines, les rencontres et les moments de solitudes. Enfin une Bible avec la Parole de Dieu, une belle Bible qui tienne dans le creux de la main, un peu usagée, celle que l’on aime bien ouvrir sans peur de l’abîmer un peu !
Ca y est nous sommes prêts !

Nous sommes prêts à nous lancer dans une nouvelle année : il n’y a plus qu’à trouver l’endroit ou poser tout cela : un lieu tranquille et apaisant, un lieu où le silence nous permettra de mieux converser avec Dieu.
Nous nous asseyons, la bougie est allumée. Alors Dieu peut parler.

Dans l’Evangile de ce jour Il nous invite : « Quel est celui d’entre vous qui veut bâtir une tour, et qui ne commence pas par s’asseoir […]? Quel est le roi qui part en guerre contre un autre roi, et qui ne commence pas par s’asseoir ?».
La vie actuelle , la télé , les affaires politiques, la crise, tout le monde court pour avoir tout, tout de suite, finir avant d’avoir commencer et…au risque de se casser la figure. Si l’on ne relit pas son sujet plusieurs fois avant un devoir de math ou de philo…on risque d’être hors sujet !
Alors que veut on faire de notre année ? Partir au triple galop comme d’habitude ?
Comme dirait Bison Futé : en début d’année une pause s’impose !
Ou bien s’asseoir, un petit moment chaque jour et ouvrir notre agenda à la lumière de la bougie. Eclairer notre agenda, celui de toute notre vie à la lumière de l’amour.

« Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais !
Tu sais quand je m'assois, quand je me lève ; de très loin, tu pénètres mes pensées.
Que je marche ou me repose, tu le vois, tous mes chemins te sont familiers.
Avant qu'un mot ne parvienne à mes lèvres, déjà, Seigneur, tu le sais.[…]
Scrute-moi, mon Dieu, tu sauras ma pensée  éprouve-moi, tu connaîtras mon coeur.
Vois si je prends le chemin des idoles, et conduis-moi sur le chemin d'éternité » Il s’agit du psaume 138.
Prendre du temps, s’asseoir pour regarder le chemin parcouru et celui qui reste à faire.
Prendre du temps pour choisir de se laisser entraîner par le flot de la vie ou de nager à contre courant.

Prendre du temps pour faire des choix :
« Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et soeurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. »
Comment Jésus qui prêche l’amour de son prochain et le respect de la loi, rappelez vous : «  tu honoreras ton père et ta mère », comment Jésus peut il nous dire cela ?

Il ne nous dit pas de compter les liens familiaux pour rien ; cela veut sans doute dire : ces liens sont bons, mais ils ne doivent pas être des entraves ; un lien qui nous empêcherait de suivre le Christ ne serait pas un lien d’amour. Désormais, le lien qui nous unit au Christ par le Baptême est plus fort que tout autre lien terrestre.
Certains suivront ce conseil à la lettre ; regardez St François qui se dépouille même de ses vêtements ! Mais on peut prendre le vocabulaire de nos économistes : On est dans une optique de risque calculé. Pour suivre Jésus, il nous dit les risques : savoir tout quitter, accepter l'incompréhension et parfois la persécution, accepter de renoncer à la rentabilité immédiate. Pour être chrétien, le vrai calcul, la vraie sagesse, c'est de ne compter sur aucune de nos sécurités de la terre ; c'est un peu comme s'il nous disait : acceptez de n'avoir pas de sécurités ; ma grâce vous suffit.

Que signifie demander le baptême pour son bébé ?
C’est faire le choix de semer l’amour et la lumière dans son cœur, c’est s’engager à lui apprendre à s’asseoir, à écouter la Parole de Dieu et à en vivre même si parfois cela pousse à faire des choix ou à renoncer à autre chose.
Dans quelques minutes Jésus sera présent sur l’autel sous la forme du pain et du vin.
Ce pain fait de toutes nos vies d’enfants, de jeunes ou d’adultes ; Ce vin fait de tous les grains de nos joies, de nos peines, d’amertume ou de colère que Jésus offre pour nous à son Père.
En remettant tout au pieds de Jésus nous apprendront que tout seul nous n’avançons pas beaucoup. Nous ne comprenons pas tout : « Et qui aurait connu ta volonté, si tu n’avais pas donné la Sagesse et envoyé d’en haut ton Esprit Saint ? »
Car c’est seulement en nous laissant approcher doucement par ce Dieu si discret, aimer par le Fils, emplir de cet Esprit de Force que nous pourrons comprendre et vivre cet appel de Jésus : « « De même, celui d’entre vous qui ne renonce pas à tous ses biens, ne peut pas être mon disciple. »

Alors asseyons nous et offrons l’agenda de notre cœur au feu de cet amour pour que lui nous guide et nous allège de tous nos fardeaux.

Philippe ARRIVE, diacre permanent.
VERTOU                   
04-05 Septembre 2010    


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