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17° dimanche du Temps Ordinaire


Gn 18, 20-32 ; Ps 137 ; Col 2, 12-14 ; Lc 11, 1-13


    « Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière » c’est ainsi que débute l’évangile que vous venez d’entendre. Et nous voici, chers sœurs et frères, au cœur du questionnement de ce jour : questions concernant la prière et que je voudrais évoquer avec vous avec simplement le désir de donner quelques pistes :
1 - Qu’est-ce que la prière ?
2 - Différents types de prières ?
3 - Lieux et manières de la prière ?
    Prier, c’est entrer dans une relation filiale avec Dieu, à l’exemple de Jésus s’adresser à son Père du ciel. Lui parler, lui demander quelque chose, lui confier nos soucis, lui demander pardon pour nos fautes le remercier pour les instants de bonheur vécus, le louer pour les merveilles de la nature, mais aussi lui adresser nos questionnements sur le pourquoi de toutes nos épreuves, voire lui exprimer notre révolte devant la mort d’un enfant ou face à nos tragédies humaines,... Mais avant de nous adresser à lui, il est nécessaire de vider notre cœur et notre esprit de tout ce qui les encombre - brouhaha et soucis quotidiens -  pour laisser son Esprit, sa Parole envahir tout notre être. C’est nous mettre en sa présence, nous laisser imprégner de son Esprit
    Chers sœurs et frères dans le Christ, la Bible nous montre qu’on peut communiquer avec Dieu de différentes façons. Avec vous, je voudrais citer quelques types de prière, de façon non exhaustive.
    « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira  ».  Dans la Prière de demande ou de supplication nous exposons à Dieu nos besoins dans des situations concrètes de nos vies. Elle est la plupart du temps un appel à l’aide, un appel au secours : pour une guérison, pour trouver une solution à une situation inextricable par exemple. Ou plus largement pour retrouver un sens à notre vie. Il vous est sans doute arrivé, comme à moi, de supplier le Seigneur d’éloigner de vous une épreuve, une croix trop lourde à porter. A cette occasion, rappelons-nous Jésus au jardin de Gethsémani : « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe » mais il ajoute  « cependant, que soit faite non pas ma volonté, mais la tienne. »
    La Prière d’intercession est illustrée dans le récit de la Genèse par Abraham.  Sa requête en faveur des habitants de Sodome peut ressembler, à première vue, à du marchandage. Mais cette insistance qu’il met à plaider devant le Seigneur en faveur des habitants de Sodome, à se faire leur avocat, pour que Dieu ne détruise pas la ville, révèle une relation unique entre Abraham, le père des croyants, et le Dieu de l’alliance. Son audace, son culot dirai-je, dénote une confiance totale dans le Seigneur. Nous aussi, lorsque nous demandons à Dieu d’intervenir en faveur d’autrui, nous devenons leurs intercesseurs auprès de Dieu. La Vierge Marie, ou les saints à qui nous demandons d’intervenir auprès de Dieu sont souvent nos intercesseurs privilégiés.
    Mais attention ! Nos prières de demande ressemblent parfois à des « demandes de supermarché » qui semblent prendre Dieu  pour un grand magicien. Faire brûler un cierge pour quelqu’un (geste honorable) n’a de sens que si nous venons à Dieu avec la confiance et l’humilité d’un enfant.
    La prière de louange ou d’adoration proclame la gloire de Dieu. Elle célèbre sa grandeur, sa sainteté, son amour infini pour nous les hommes. Elle exprime l’émerveillement devant les merveilles de la nature, la splendeur de la création. La posture d’adoration affirme avec force que Dieu « est plus grand que notre cœur ».
    Mais là aussi, attention !  Soyons bien conscients, frères et sœurs, que notre Père du ciel n’est pas un super-monarque  avide d’hommages incessants, ni un potentat avide de titres pompeux, de génuflexions excessives ou d’encensements à n’en plus finir ! L’image du Père en prendrait un sacré coup !
    La Prière d’action de grâce ou de remerciement exprime quant à elle la gratitude pour tout ce que Dieu nous offre chaque jour. La préface de la messe commence par ces mots : « Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant ». Nous oublions souvent, reconnaissez-le frères et sœurs, de dire MERCI à notre Père du ciel pour la tendresse qu’il nous manifeste, pour sa miséricorde infinie.
    Les lieux et modalités de la prière peuvent être très différents. On peut aussi bien prier dans le secret de sa chambre, ou bien en marchant sur un sentier forestier, ou même en préparant un repas pour des amis, ou le plus souvent en se recueillant dans le silence d’une église.  On peut prier seul ou en famille. On peut prier avec les psaumes ou initier sa prière par un texte biblique. La récitation du chapelet, plus familière à nos anciens,  est une autre forme de prière. Tantôt prière personnelle, tantôt prière communautaire (par exemple la prière universelle pendant la messe ou la prière litanique au cours d’un baptême).
    Nos actes quotidiens de chrétiens plongent leurs racines dans la prière. Avant d’agir, il est indispensable d’écouter Dieu nous parler à travers les évangiles, à travers les témoins qu’il met sur notre route, à travers de petits signes que nous avons souvent du mal à percevoir. Je vous confie, en toute humilité, qu’avant d’aller visiter une personne âgée, malade, exclue j’adresse à Dieu cette prière de demande ; « Seigneur très bon, donne-moi la patience de prendre le temps d’écouter, donne-moi l’énergie pour planter une petite fleur de ta tendresse de Père dans le cœur de celles et ceux que je vais rencontrer, inspire-moi des paroles de paix et de réconfort, éclaire mon être tout entier pour que mon sourire devienne un reflet de ta bonté. »
    Prier, chers sœurs et frères, N’est-ce pas aller avec confiance vers ce Père qui nous accueille les bras ouverts, tels que nous sommes, avec nos doutes et nos fragilités. Prier n’est-ce pas reprendre avec ferveur la plus belle des prières que Jésus nous a transmise, via les évangiles. Le fait de dire « notre Père » et non pas « mon Père » nous fait réaliser pleinement que nous sommes sœurs et frères, enfants d’un même Père qui est aux cieux.
    Au cours de cette messe, comme en chaque eucharistie, nous avons demandé à Dieu de nous pardonner nos manques d’amour. Nous remercions notre Père, créateur du ciel et de la terre, pour tout ce qui est bien et beau.  Nous déposons devant ce Père très aimant  nos joies, nos peines, nos croix et celles de nos proches. Nous lui confions aussi la détresse de nos sœurs et frères en humanité, blessés de la vie et orphelins de l’amour. Sous le regard de tendresse du Père, nous sommes heureux d’accueillir son Fils Jésus dans la communion et recevoir ainsi force et courage pour répandre la chaleur ou la fraîcheur de son amour sur celles et ceux  que nous allons croiser sur les routes, les chemins ou les sentiers de cet été.

Amen

Arsène BUCHHOLZER, diacre permanent
Oberhaslach – Niederhaslach – Urmatt - Heiligenberg

28 juillet 2019



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