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13° dimanche ordinaire


Rois 19, 16b.19-21 ; Ps 15 ; Ga 5, 1. 13-18 ; Lc 9, 51-62

« Suivre Jésus sans condition sur la route de la Croix » : Tel est le titre qui est donné à ce passage de l’évangile de Luc dans le livret « Prions en Eglise » de ce mois de juin.
Avant de parler de cette route de la Croix (nous savons nous aujourd’hui quelle fût cette route pour Jésus), avant donc cette route, j’aurais envie d’évoquer avec vous ce matin les rencontres que fait Jésus en route vers Jérusalem.
Tout d’abord, il envoie des disciples à la rencontre de Samaritains. Ceux-ci refusent catégoriquement d’accueillir Jésus, ce juif qui s’en va à Jérusalem, cité dont nous connaissons la place centrale qu’elle représente dans les religions juives et chrétiennes.
Après cet échec des disciples (ces derniers disparaissent d’ailleurs complètement du récit !), après les disciples, c’est Jésus lui-même qui interpelle et invite. Il y a un premier homme qui vient à sa rencontre et se dit prêt à tout quitter pour le suivre, puis plus loin, Jésus invite encore deux hommes à le suivre ; deux hommes qui ne refusent pas l’invitation mais qui invoquent chacun une raison les empêchant de suivre Jésus tout de suite. On ne sait d’ailleurs pas si ces hommes ont suivi Jésus !

Je relève ainsi dans cet évangile de Luc 3 comportements, 3 manières de répondre à l’invitation de Jésus :
Nous avons d’abord ceux qui refusent catégoriquement et qui ont une bonne raison de le faire : « Mais on refusa de le recevoir parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem »
En deuxième lieu, nous avons l’homme pressé, celui qui désire s’engager de manière certaine, sans conditions : « Je te suivrai où tu iras »  
Enfin, il y a ceux qui hésitent, ceux qui ne sont pas tout à fait prêts, qui ont encore des choses à faire : « Permets-moi d’aller d’abord enterrer mon frère », ou encore : « laisse-moi d’abord faire mes adieux aux gens de ma maison ».

Sur la route qui conduisait Jésus vers sa Croix, vers sa Passion, sur cette route il semble qu’il n’y avait finalement que peu de monde à vouloir le suivre. . . Un peu comme de nos jours où le nombre de disciples et de témoins diminue.

Si nous sommes ici ce matin, c’est sans doute que nous avons à un moment de notre vie fait le choix de suivre Jésus, ce Messie de Dieu venu pour nous sauver.
Avouons qu’il n’est pas plus simple aujourd’hui qu’au temps des disciples d’être disciples et messagers du Christ. Et dans le passage de l’évangile de ce dimanche, Jésus vient nous redire ce que signifie être son disciple, et combien est difficile et tortueux le chemin
Déjà dans l’évangile de dimanche dernier, il nous prévenait : «Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive ».

Ainsi, comme lorsqu’il s’adressait aux disciples et aux hommes qu’il a rencontré pendant sa vie terrestre, Jésus s’adresse à chacun de nous aujourd’hui. Il nous impose les mêmes exigences mais tout d’abord il nous propose la liberté : liberté de l’aimer, liberté d’aimer tout homme, liberté d’aimer tout l’homme dans ce qu’il a de bien et de bon, mais aussi dans ce qu’il a de mauvais.
Suivre Jésus c’est être libre, suivre Jésus nous aide à affronter la vie telle qu’elle est et non pas telle que nous la voudrions.
En se laissant emmener vers la Croix, Jésus s’est laissé enlever du monde. Cela ne veut pas dire qu’il a abandonné le monde, au contraire, par sa Passion Jésus a vaincu la mort et a donné tout son amour pour que nous puissions un jour entrer dans le Royaume.
Chacun à sa juste mesure peut donc profiter pleinement de cette liberté et de l’amour reçu et à partager.

En ce début de période estivale et à la veille des vacances, chacun peut envisager une façon de suivre le Christ, chacun peut imaginer le chemin de baptisé qu’il aura à emprunter.

J’ai moi-même profité de 2 semaines de congés pour partir à la découverte d’un disciple de Jésus, et quel disciple ! St François d’Assise. J’ai donc découvert ce François d’Assise à travers un ouvrage construit comme un roman historique, un ouvrage épais mais passionnant. Il s’agit du livre de Dan Beaurain-Gaël intitulé : « François d’Assise, l’insoumis de Dieu ».
Vous me permettrez de vous partager  un court extrait pris dans le chapitre titré « Pace et Goioia » (Paix et Joie).
S’adressant aux hommes de son temps et évoquant la joie et l’Espérance, François les exhortait ainsi :
 «La joie est plus qu’un sentiment, plus qu’un état d’âme passager, elle est une force qui nous porte, quelles que soient les circonstances de nos vies, ici-bas et aussi bien au-delà de notre existence terrestre. A travers les chagrins, la solitude, la souffrance, la mort, la joie reste inaltérable. On lui donne alors le nom d’espérance. Elle n’est pas, comme le bonheur, dépendante d’un cheminement ou d’un but à atteindre. « Elle est », tout simplement.

Frères et sœurs, soyons donc dans la joie : Joie d’être libres, joie d’être disciples et messagers, joie d’aimer et joie d’être aimés.

Jésus nous demande de ne pas nous décourager devant nos péchés, de lutter contre le mal et tout ce qui attriste nos vies. Pour cela, il n’y a qu’une condition, c’est lui faire vraiment confiance. 

AMEN

Joël MACARIO, diacre permanent
Dimanche 30 juin 2013



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