Aujourd’hui, la Parole de Dieu
nous parle d’appels et de réponses. Nous savons bien ce que ces mots
veulent
dire et nous en avons tous l’expérience… celle d’appeler ou d’être
appelé…
celle de répondre, de ne pas répondre… ou de répondre de travers. Nous
connaissons aussi l’écart qui peut exister
entre un appel reçu et la réponse donnée, que ce soit en famille, au
travail,
dans la société ou dans le monde. Les
textes
que nous avons entendus à l’instant nous en donnent quelques exemples.
En
les lisant, les collégiens et les lycéens qui préparaient cette
célébration ont
remarqué que les appels aussi bien que les réponses étaient parsemées de
la
conjonction : « mais » - M.A.I.S. – qui fait apparaître
la
difficulté de compréhension entre l’appelant et l’appelé, entre l’appel
et la
réponse.
Dans la première lecture, nous
découvrons le prophète Elie qui a reçu une mission : celle
d’appeler
Elisée comme prophète. Il le cherche et il le trouve en train de
labourer. Il
lui jette son manteau. C’est le signe de l’appel ! Elisée comprend
ce signe.
Il accepte de suivre Elie… MAIS
à condition de pouvoir d’abord dire au revoir à ses parents.
MAIS,
à son tour, Elie refuse : Va-t’en ! Fais
comme si je ne t’avais pas appelé… Elisée s’en retourne au champ. MAIS
finalement, l’appel
l’a complètement retourné. Il change d’avis. Il se débarrasse de ce qui
le
retenait encore : les parents, les bœufs, l’attelage. Il donne
tout. Il
n’a plus rien. MAIS
il est libre pour répondre à l’appel.
Le
texte nous dit : « Il se leva, partit à la suite d’Elie et se mit à
son
service ».
C’est à la veille des vacances
scolaires et à la fin de l’année de travail que Dieu nous interpelle
avec cette
parole. MAIS
visiblement, Dieu ne prend pas de vacances. Il n’attend pas les nôtres
non plus
puisque c’est maintenant que ses appels nous invitent à discerner, à
nous
mettre en route et à nous engager… D’ailleurs, ce temps de repos est
sans doute
le moment idéal pour écouter et réfléchir. C’est l’heure des choix à
faire et
des décisions à prendre pour la prochaine rentrée.
De son côté, Paul écrit aux
Galates pour remettre un peu d’ordre dans la communauté locale. Pour
lui, le
Christ nous appelle à la liberté… MAIS pas à une liberté égoïste qui consiste à
faire seulement ce qui nous plaît. Une liberté qui nous oriente vers
l‘essentiel :
l’amour du prochain. MAIS…
pas non plus à n’importe quel amour… un amour de service, un amour qui
nous met
au service les uns des autres. Un amour qui accomplit la Loi… MAIS
qui ne nous soumet
pas à la Loi si nous nous laissons conduire par l’Esprit.
Dans l’Evangile, nous voyons
Jésus s’engager libre et déterminé sur le chemin qui le conduit à
Jérusalem au
risque de sa vie. Il répond à la mission que son Père lui a confiée. MAIS
il se heurte aux
Samaritains qui refusent de l’accueillir. Pour le soutenir, ses
disciples
Jacques et Jean demandent une sanction sévère. MAIS Jésus se retourne et les réprimande…
En cours de route, Jésus
rencontre trois hommes. Le premier propose spontanément de le
suivre
sans poser ses conditions. MAIS
Jésus attire son attention sur les risques à prendre : suivre Jésus
peut
s’avérer très inconfortable et exigeant. Le deuxième ne demande
rien. MAIS,
sans prendre de
précautions, Jésus lui dit : Suis-moi. L’homme
résiste et
cherche des excuses… MAIS
Jésus insiste : Toi, pars et annonce le règne de Dieu.
Comme le
premier, le troisième se propose spontanément MAIS en fixant ses conditions. MAIS
Jésus lui fait une
réponse claire qui peut paraître dure : Quiconque regarde en
arrière
n’est pas fait pour le royaume de Dieu.
Au passage, nous pouvons
remarquer que nous ne connaissons pas la décision de chacun de ces
hommes que
Jésus a laissés libres.
Quelles conclusions
pouvons-nous retenir de tous les MAIS qui ponctuent ces récits ? En voici quelques-unes. A
vous ensuite d’en chercher d’autres…
1.
Il
y a
différentes façons de répondre aux appels de Dieu.
2.
MAIS nous sommes tous appelés
personnellement à suivre Jésus…
3.
Le
chemin
qui conduit à la vie peut parfois se révéler étroit et sinueux
4.
MAIS le compagnonnage de Jésus nous
invite à la liberté et à l’amour.
5.
Sur
cette route, la marche arrière n’est pas
conseillée !
6.
MAIS chacun reste libre de sa
réponse…
Dans notre diocèse, le dimanche
8 mai 2022, l’évêque a ouvert une année de l’appel avec ces mots :
« Une année pour que chaque baptisé s’interroge : où et
comment Dieu
m’appelle-t-il à servir ? Une année pour que toute notre
Eglise
prenne conscience que l’appel aux vocations est l’affaire de
tous. » Le 30
avril dernier, il a ordonné trois diacres : Jean-Paul, Fabrice et
Bruno.
La semaine dernière, à la basilique Saint Donatien, il a ordonné deux
prêtres : Benoît et Pierre-Emmanuel. Pour prolonger cette
sensibilisation
à l’appel, pendant une année, deux «Vocabox » vont circuler de
famille en
famille dans notre paroisse. Il s’agit d’un jeu de société avec lequel
on peut
jouer en famille avec les frères et sœurs, les enfants ou les
petits-enfants…
Alors bonnes vacances à tous, à la recherche de votre propre vocation
personnelle…
Hubert PLOQUIN, diacre
permanent
Saint Léger d’Orvault
et Saint Philippe et Saint Jacques de Sautron
Le 26 juin 2022