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Nous sommes dans l’année de la Miséricorde, c’est-à-dire l’année ou Dieu accueille la misère de l’homme et lui donne son amour et son cœur en forme de réconciliation.
Le salut vient par la Foi au Christ et par l’amour que chacun peut lui donner ou lui manifester.
En cette année du jubilé nous sommes plus attentifs à la miséricorde du Seigneur et tous les textes de ce jour nous en parlent.

D’abord le prophète Nathan qui réagit violement contre le péché du roi David ; et celui-ci demande pardon et Dieu lui accorde son pardon.
Ce qui me frappe le plus, ce n’est pas son péché, car à notre époque c’est chose courante et depuis une trentaine de siècles les choses n’ont pas beaucoup évolué, je dirais même que notre civilisation a reculé au lieu d’avancer.
Mais ce qui m’étonne le plus c’est la réaction de Dieu, d’abord il se sent lui-même blessé par le péché de David : tu as méprisé Dieu en prenant la femme de ton frère dit le prophète Nathan. Faire du mal à un autre, même à un étranger comme Ourias le Hittite, c’est s’attaquer à Dieu lui-même, c’est le blesser dans son amour sans limite pour tous les hommes.
Si Dieu accorde son pardon à David, il faut croire qu’à nous aussi il nous pardonne nos fautes. Dieu est plus grand que nos péchés, si on veut bien le reconnaître.
Le pardon c’est aller au delà du don, c’est aller encore plus loin, non pas revenir en arrière comme si le péché n’avait pas existé, mais tourner la page, et construire l’avenir.
Le roi David restera le grand roi d’Israël le modèle des rois de la terre ; celui que Dieu a aimé et protégé dans ses entreprises et ses luttes pour la stabilité de la Palestine à cette époque. Jésus de par sa généalogie est appelé le fils de David.

Le psaume 31 nous dit la même chose : Heureux est l’homme dont la faute est enlevée et le péché remis ; c’est le dernier couplet du chant du psaume qui donne le sens de celui-ci : L’amour du seigneur comblera celui qui compte sur lui. Oui que le Seigneur soit votre joie ; chantez votre allégresse car Dieu est délivrance pour ceux qui sont dans la détresse.

Nous avons aussi le texte de St. Paul qui redit d’une autre manière que la miséricorde du Seigneur est un acte gratuit, un cadeau de Dieu. Personne ne peut arriver à la sainteté tout seul ; St Paul parle de l’homme juste, c’est-à-dire le fidèle qui fait confiance au Seigneur d’une manière absolue : je vis, mais ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi. St. Paul rejoint à travers les siècles la foi d’Abraham : il fut proclamé juste car il eu foi et confiance dans l’ amour du Seigneur.
Paul depuis plusieurs dimanches dans sa lettre aux Galates nous dit et nous redit que la loi juive est complétement dépassée car les juifs en refusant d’obéir et d’évoluer avec le Christ qui leur apportait la libération, ont montré la limite de leur résonnement obscurci et pollué par l’image d’un Dieu vengeur d’une loi étroite et par les pratiques dépassées de l’Ancien Testament.

Dans l’Evangile de Luc, Jésus reprend ce thème de la miséricorde en montrant que le pardon est un acte gratuit de Dieu qui ne se mérite pas mais est obtenu grâce à l’amour 
Jésus a rendu la vie au fils de la veuve dans les textes de la semaine dernière, l’événement se sait dans les environs et provoque la curiosité des juifs de l’époque qui veulent savoir qui est vraiment Jésus ; d’où lui vient cette capacité à faire des miracles comme les prophètes.
St. Luc nous raconte l’itinéraire de Jésus qui commence à se faire connaître et donc qui se révèle en même temps. Jésus n’est pas sensible aux honneurs ; Le pharisien Simon l’invite pour faire connaissance, pour essayer de comprendre qui est ce Jésus qui interroge tout le monde. Mais Jésus est l’homme qui se laisse toucher d’abord par la souffrance par la misère et aussi par les larmes de cette femme ; elle veut se faire pardonner ses péchés, ses nombreux péchés, et elle sent que Jésus est là pour pardonner, pour réconcilier tout homme et toute femme qui fait l’effort de venir à Lui.
Face à la détresse de cette femme, Jésus la reçoit en brisant les préjugés de l’époque.
Le pharisien Simon restera avec ses questions, car elles sont de l’ordre de la curiosité ; tandis que la femme qui manifeste de l’amour, de la tendresse pour Jésus, elle, sera pardonnée et elle comprendra enfin que l’amour proposé par Dieu va plus loin que nos péchés. La curiosité de Simon n’est pas mauvaise en soi, mais il faut aller plus loin. Quand chacun dans son cœur découvre qui est Jésus, il faut le comprendre, le suivre, et l’aimer
Et comme nous a dit St. Paul lui faire confiance.

La découverte de cet évangile c’est de comprendre :
Qui est proche de Dieu ? C’est celui qui croit que Dieu est proche de lui.
Et qui est pardonné ? C’est celui qui croit que Dieu pardonne et nous aime, lui le premier.

Jésus est l’ami des pécheurs, des pauvres et des petits ; c’est-à-dire de ceux qui se sentent pardonnés par un amour gratuit.
La fin de cet texte d’évangile nous le redit en disant que Jésus était accompagné par plusieurs femmes dont une ou deux avait déjà été pardonnées et même délivrées des 7 démons, chiffre symbolique de la Bible pour dire que c’était des pécheresses qui suivaient Jésus et ont été parmi les privilégiées admises à le suivre au jour le jour durant sa vie de missionnaire de la Bonne Nouvelle. 
Et nous aujourd’hui que faire ? que chacun ouvre son cœur à la miséricorde du Seigneur en lui faisant confiance. Le pharisien Simon a essayé de comprendre, mais la foi ne se comprend pas, il s’agit d’aimer et de faire confiance. La foi n’est pas une science pour tout savoir ou tout comprendre, mais un attachement, un amour, une relation personnelle avec Jésus qui nous aime.

Bruno  PALLUAT, diacre permanent
12 juin 2016



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