Année C
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retour vers l'accueil11° dimanche ordinaire
Après avoir médité les lectures du jour, l’équipe de préparation
liturgique de ce 11e dimanche du temps ordinaire, a retenu trois mots
clefs : FOI, PARDON et AMOUR.
La FOI : Ce récit de l’évangile que nous venons d’entendre illustre
bien les propos que l’apôtre Paul tient dans sa lettre aux Galates.
Lui, Paul, qui a été élevé dans la bonne tradition juive, a passé une
partie de sa jeunesse à essayer de respecter scrupuleusement la Loi, de
faire de la Loi le pivot de sa vie. Or, il s’est aperçu que cette
interprétation pharisienne de la Loi ne lui servait à rien. Quand il a
rencontré le Christ mort et ressuscité, ou plutôt lorsque le Christ
s’est révélé à lui sur le chemin de Damas il a réalisé que c’est par la
foi en Jésus Sauveur qu’on peut trouver la vie. C’est pour cela qu’il
n’hésite pas à dire : « Ce n'est pas en observant la Loi que l'homme
devient juste devant Dieu, mais seulement par la foi en Jésus Christ. »
Lui qui persécutait les chrétiens a accueilli la miséricorde de Jésus
et est devenu un des plus grands témoins de la foi chrétienne.
Dans l’évangile, saint Luc nous dit que Jésus est invité à manger chez
un pharisien, nommé Simon. Ce pharisien veut savoir qui est vraiment ce
Jésus et c’est pour cela qu'il l’a invité à sa table. Il a sûrement
entendu dire que Jésus guérissait des malades, qu’il chassait les
démons et que beaucoup de juifs le suivaient. il sait aussi que des
scribes et des pharisiens critiquent l’attitude et l’enseignement de
Jésus. Il est, d’une certaine façon sur le chemin de la Foi puisqu’il
veut savoir qui est Jésus.
Il ne met pas longtemps à porter son jugement. Quand il voit Jésus
accepter de se laisser toucher par une femme de mauvaise réputation, il
se dit : « Mais, si cet homme était prophète, il saurait qui est cette
femme qui le touche, et ce qu'elle est : une pécheresse. » Pour
lui, c’est clair : un vrai prophète doit faire la distinction entre le
bien et le mal, entre les bons et les mauvais. Et un bon ne se laisse
pas contaminer par les mauvais. Simon le pharisien ne peut pas imaginer
qu’un prophète puisse accueillir des gens impurs, des pécheurs. Son
cheminement dans la foi est bloqué car sa réponse est trop rapide.
C’est sa manière à lui de classer les gens. Jésus n’est pas un prophète
et cette femme est une pécheresse : Voilà, c’est terminé ! Il leur a
mis des étiquettes. Cela nous arrive à nous aussi. Trop souvent, nous
avons un classeur dans notre tête et notre cœur. Nous avons plus ou
moins tendance à classer les gens sur des apparences ou à partir des
rumeurs. Tout récemment, voyageant dans le métro parisien, j’ai réalisé
un moment que j’étais en train de poser des jugements sur certains
passagers, en les regardant, en m’appuyant sur leurs apparences ou leur
comportement. Quand nous portons des jugements négatifs sur telle ou
telle personne, nous les classons. Il est vrai que la presse, la
télévision et tous les médias en général nous incitent souvent à avoir
une telle attitude qui n’est pas celle de Jésus.
Le PARDON : Nous avons vu le comportement de Simon. Regardons
maintenant celui de cette femme dite « pécheresse ». Elle aussi fait le
cheminement de la foi. Elle va le faire avec des gestes simples. Elle a
été, sans doute, transformée par le regard de Jésus (un regard
différent de tous les regards qui en faisaient une femme-objet ) ; tout
de suite, elle va couvrir les pieds de Jésus de ses baisers, de ses
mains, de ses cheveux, d’un parfum précieux... et elle va y ajouter ses
larmes. Pour exprimer quoi ? Pour montrer qu’elle découvre en Jésus une
attitude de pardon et d’accueil. D’un seul coup, elle ressent que le
regard et l’attitude bienveillante de Jésus la libèrent. D’ailleurs,
que lui dit Jésus, après avoir raconté la parabole des deux débiteurs ?
: « Tes péchés sont pardonnés. » et il ajoute, devant tous les invités
: « Ta foi t'a sauvée. Va en paix ! »
L’AMOUR : Et nous, comment cheminons-nous dans la foi ? Notre
cheminement est-il à l’image de cette femme ou à l’image de Simon, le
pharisien ? Ce dernier oublie qu’il est, lui aussi, un pécheur,
peut-être moins grand pécheur que la femme qui se tient aux pieds de
Jésus, mais un pécheur tout de même. Ce n’est pas parce qu’il croit
respecter la Loi qu’il est meilleur que cette femme. Jésus, par sa
parabole, essaie de faire comprendre à Simon qu’il montre très peu
d’amour comparé à cette femme : « Si ses péchés sont pardonnés c’est à
cause de son grand amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu
d’amour. »
Nous nous comportons parfois comme des pharisiens en pensant que si
nous observons la Loi nous méritons le salut. La catéchèse d’autrefois
allait un peu dans ce sens. Quand, étant enfant, on nous demandait de
faire des sacrifices pendant le carême, et même parfois d’en faire le
compte chaque jour, on risquait d’être auto-satisfaits et de croire
que, grâce à nos efforts, on méritait le salut. Même chose une fois
adulte. Un petit exemple : Si nous ne mangions pas de viande le
vendredi, on pouvait être fiers d’avoir respecté la loi, même si nous
avions mangé un bon brochet au beurre blanc à la place d’une tranche de
jambon. N’était-ce pas une attitude hypocrite ?
Il ne s’agit pas, bien sûr, de dire tout simplement : « J’ai la Foi. »
mais de la vivre concrètement en aimant nos frères comme Jésus nous le
demande.
FOI, PARDON. AMOUR
Avant d’entrer dans la liturgie eucharistique, méditons la dernière
phrase de St Paul dans la lecture d’aujourd’hui : «Je vis ma vie dans
la FOI au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré pour moi. Et
j’accueille cette grâce de Dieu. Car si c’était en observant la Loi que
je pouvais devenir juste, alors le Christ serait mort pour rien ».
Demandons au Seigneur d’ouvrir nos yeux et notre cœur. Qu'il nous aide
à ne jamais oublier la miséricorde qu'il nous a manifestée. Au lieu de
juger les autres, disons à Dieu notre reconnaissance pour ce PARDON
qu'il nous accorde.
Le psaume que nous avons chanté, le psaume 31, est attribué au roi
David. Il fait le lien avec la première lecture. David a avoué sa
faute, il se sait pardonné et il peut chanter : « L'AMOUR du Seigneur
entourera ceux qui comptent sur lui. Que le Seigneur soit votre joie. »
C’est le vœu qu’il nous adresse à tous.
André ROUL, diacre permanent.
16 juin 2013
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