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10° dimanche ordinaire


1 R 17, 17-24 ; Ps 29 ; Ps 29 ; Ga 1, 11-19 ; Lc 7, 11-17

           
Et si nous prenions place, nous aussi, dans l'un de ces cortèges qui se croisent ?
    Pourquoi ? Parce que, ce qui nous est donné à méditer aujourd'hui, et ce n'est pas souvent que nous entendons ce texte, nous propose un vrai pélerinage.
    Arrêtons-nous sur ces trois points :
        -Nous voici en face d'une rencontre imprévue et bouleversante.
        -Ce qui se passe nous indique un chemin à suivre.
        -Au bout de la route une maison nous attend.

La rencontre imprévue et bouleversante :
    Nous sommes toujours remués quand nous sommes face à un tel événement.
    Nous nous sommes sûrement, un jour trouvé confrontés à de telles souffrances insupportables. Les faits divers nous en rapportent sans cesse aussi.
    Cette femme est ici symbole et réalité de la plus grande tristesse.
Perdre son seul fils après la mort de son mari la place dans la pire des situations.
    Elle n'a plus aucun soutien pour vivre, ni affectif ni matériel, et de ce fait elle devient exclue de la société.
    Et voici qu'au milieu de cette nuit du désespoir, un homme, Jésus, croise ce cortège funèbre. Devant cette souffrance, Jésus n'est pas seulement troublé. Il compatit et dit à la femme : ''Ne pleure pas''
    Emu, saisi de pitié au plus profond de lui-même, il joint le geste et la parole. Peu de mots, seulement : ''Jeune homme, je te l'ordonne, lève-toi.''
        ''Alors le mort se redressa, s'assit et se mit à parler.''
    La Parole du Christ est action créatrice...comme au commencement dans la Genèse où Dieu dit et cela fut.
    Bien sûr, nous savons qu'il ne s'agit pas d'une résurrection car la mort de ce jeune est sans doute survenue encore plus tard .
    La vraie résurrection, ce sera revivre une fois pour toutes en entrant dans la gloire de Dieu.
    Mais cet événement retentit au milieu de la foule.
        ''La crainte s'empara de tous. Ils rendaient gloire à Dieu.''
    Ils disaient : ''Un grand prophète s'est levé parmi nous et Dieu a visité son peuple.''
    Quand Dieu vient à la rencontre de l'homme, il vient pour le sauver.
    Jésus a vaincu la mort dans son passage par la croix.
    Aujourd'hui, à la lumière de sa résurrection, nous en voyons le signe, nous le reconnaissons.

Cet événement nous indique un chemin à suivre :
    Comment annoncer, aujourd'hui encore, que Jésus est maître de la vie ?     Comment proposer la foi en ce Dieu qui nous sauve et veut nous faire partager sa vie ?
    C'est notre devoir de témoin, notre devoir de chrétien.
    La seule route sur laquelle nous pouvons marcher est celle de l'amour vécu en actes chaque jour.
    La première lecture nous en donne l'exemple quand le prophète Elie rend la vie au fils de la veuve qui l'a accueilli.
    Saint Jean nous le redit quand il écrit : ''N'aimons pas avec des paroles mais en actes et en vérité.''
    En nous mêlant aux deux foules qui se sont rejointes, observons bien Jésus.     C'est en se mettant dans ses pas que nous trouverons comment nous comporter et comment ajuster nos attitudes.
    Le Christ à Naïm est là avec ses disciples, il est là en Eglise.
Oui, il est là, il voit, il sait s'arrêter, il saisit, il compatit et il agit.
    C'est ce que nous avons à vivre pour être participants à l'oeuvre de Dieu en ce monde en répondant à son invitation : ''Viens et suis-moi.''

En action catholique, c'est ce que l'on appelle : ''Voir, Juger, Agir'' ou bien : ''Vivre, Comprendre, Reconnaître, Changer''

Nous mettre et rester en tenue de service près de ceux que croise notre chemin, comme à Naïm, c'est ce que nous rappelle l'Eglise avec les années Diaconia.
C'est aussi ce que nous avons à vivre  en étant toujours à l'écoute des personnes submergées par les difficultés familiales ou professionnelles pour leur redonner
le souffle, leur rendre la vie en les relevant.
La compassion ne peut pas être, comme trop souvent aujourd'hui, une simple réaction affective, épidermique et sans lendemain. Elle n'est vivante qu'en étant agissante.

Au bout de la route nous attend une maison :
    Le Christ nous a dit : ''Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père... Je vais vous y préparer une place et là où je suis vous y serez aussi.''
C 'est la promesse de la vie éternelle.
    N'oublions pas d'annoncer toujours ce que nous espérons dans la foi. L'homme est destiné à partager la vie divine en toute éternité.
    Pour dire cela et être crédible, il nous faut aimer, accueillir, partager joies et peines dans la vie quotidienne.
    En vivant la solidarité, l'amour gratuit, nous permettrons aux gens d'entendre la Parole du Christ et même de l'accueillir. 
        Seul l'amour est digne de foi !


Jean François NEAU, Diacre permanent
9 juin 2013




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