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retour vers l'accueil3° dimanche de l'Avent
Is 61, 1-2a.10-11 / Magnificat / 1Th5, 16-24 / Jn 1, 6-8.19-28
« Au milieu de vous se tient Celui que vous ne connaissez pas. »
Chers frères et sœurs,
Se mettre à l’écoute du Seigneur qui s’est fait l’un de nous, tel est
l’un des défis fondamentaux de ce temps de l’Avent. Notre prétention
fréquemment infondée de connaître déjà qui est Jésus Christ est souvent
comme un écran opaque qui nous empêche de le rencontrer personnellement
pour puiser la joie qu’il nous apporte par de son Incarnation.
Dans le passage l’Evangile selon Saint Jean que nous méditons
aujourd’hui, ce sont « les Juifs » qui envoient des émissaires au
Baptiste pour l’interroger sur l’authenticité de ses œuvres de
prédicateur et de baptiste qu’il se permet d’accomplir avec une allure
visiblement prophétique. Par le terme «les Juifs », l’on doit
comprendre, dans l’Evangile selon Saint Jean, l’aristocratie du Temple.
Et cela se confirme dans ce passage où les émissaires sont délégués
depuis Jérusalem. De plus, ils sont des Prêtres et des Lévites, et
n’importe qui ne peut les envoyer : « Il faut, disent-ils, que nous
donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés ». Mieux, Jean précise
qu’ « ils avaient été envoyés de la part des Pharisiens ». Ces
derniers, en leur qualité avérée de leaders religieux et maîtres
théologiques, demandent à Jean la source de son autorité. Car il prêche
ouvertement. Il entraîne des disciples (Jn 1, 35). Il attire du
monde. « Toute la Judée, les habitants de Jérusalem » se rendent auprès
de lui et se font baptiser par lui en confessant ouvertement leurs
péchés (cf. Mc 5). « Qui es-tu ? » demandent les envoyés. Jean, pour sa
part, refuse de répondre à cette question. En effet, « se dire
quelqu’un » (cf. Ac 5, 36), c’est prétendre à une autorité donnée.
Jean, quant à lui, réserve la totalité de l’autorité à Celui que ses
interlocuteurs, bien que savants, ne connaissent pas, et qui est déjà
au milieu d’eux. C’est donc à l’écoute de l’inconnu présent parmi eux
qu’ils sont appelés à se mettre désormais. C’est à son école qu’ils
sont invités à se rendre.
Or pour s’instruire sur lui et de lui, ils doivent avant tout apprendre
à le découvrir au creuset d’une rencontre personnelle. Car l’abondance
des connaissances religieuses, bien qu’importantes, ne sont pas
suffisantes pour identifier le Messie. Il faut s’approcher de Jésus,
l’entendre et se laisser toucher par lui. Ainsi nos vies seront
transformées. Et c’est ce retournement intérieur que vise la
prédication de Jean Baptiste au désert et le baptême par lui conféré au
Jourdain. Il s’agit d’une joyeuse préparation des croyants à accueillir
la visite du Seigneur qui s’annonce.
Cette préparation, en même temps qu’elle ouvre aujourd’hui nos cœurs à
la joie de la rencontre du Seigneur qui revient, nous dispose également
à entretenir en nous le trésor de la présence de Dieu dont nous sommes
déjà le sacrement en ce monde, afin que tout en nous soit gardé sans
reproche pour la venue de notre Seigneur, rappelle Saint Paul aux
Thessaloniciens. Il dit surtout : « N’éteignez pas l’Esprit ».
Puissions-nous, en tout lieu et à chaque instant, garder en mémoire,
comme le Prophète Isaïe, que l’Esprit du Seigneur est sur nous, et que
notre vie doit témoigner pour l’onction qui fait de nous des messagers
du Seigneur auprès de toute personne en détresse, afin de rallumer chez
chaque frère et chaque sœur la flamme de la joyeuse marche à la
rencontre du Sauveur qui vient.
Père Tanguy SOGLO
Paroisse saint Michel de Comè,
le 14 décembre 2014
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