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3° dimanche de l'Avent

Is 61, 1-2a.10-11 / Magnificat / 1Th5, 16-24 / Jn 1, 6-8.19-28

Ce qui me semble important dans les lectures qui sont proposées à notre prière, tient en trois points :
a)    Le premier, c’est l’annonce d’un Dieu qui veut faire alliance, qui veut rejoindre l’être humain dans ce qu’il a de plus personnel, de plus intime : c’est-à-dire dans son humanité. C’est ce nous appelons l’incarnation.
b)    Le deuxième point, pourquoi Dieu s’intéresse-t-il aux petits, aux laissés-pour-compte, à ceux qui ne comptent pas pour la société. Le prophète Isaïe cite : les humbles, ceux qui ont le cœur brisé, les captifs, les prisonniers.
c)    Le troisième point, c’est : « Est-ce que tout cela nous concerne ? ». Autrement dit, est-ce que l’alliance que Dieu propose est pour chacun de nous, aujourd’hui ?
a)    Un dieu qui veut faire alliance avec l’humanité.
Pourquoi donc Dieu, qui a créé le monde avec autant de perfection : la lumière, la terre, l’eau, l’air, les animaux, l’être humain comme une merveilleuse création ; pourquoi est-il aussi celui qui a créé le monde avec toutes ses imperfections, les cataclysmes, les incendies, la violence et les guerres ?
Je dirais que son désir d’alliance peut être compris justement pour ces deux raisons en même temps. Je m’explique. Quand nous sommes dans la joie, dans l’émerveillement (un beau paysage, la naissance d’un enfant, la guérison d’un malade), Dieu donne à voir sa bonté qui réjouit notre cœur. Dieu souhaite pour nous du bonheur, de la vie, il nous bénit.
Et quand nous sommes dans la peine (un cataclysme, une maladie, une guerre), c’est beaucoup plus difficile de penser à Dieu. Parfois c’est davantage pour lui demander des comptes, lui demander où il était à ces moments-là.
En fait, à ces moments-là surtout, Dieu est comme un père ou comme une mère, qui voit la tristesse et la souffrance de son enfant, et qui souhaite par-dessus tout que son enfant se relève, qu’il reprenne courage et qu’il continue d’avancer. Mais dans ces moments-là, il nous est parfois difficile de dire autre chose que notre incapacité à comprendre ce qui nous arrive, et notre colère. Nous voulons lui faire porter la faute.
Eh bien justement, Dieu accepte de porter la faute. Comment s’y prend-il ? Pour cela, il nous rejoint en épousant notre condition d’être humain.
Il ne sera plus possible alors de dire que Dieu se désintéresse de l’être humain. Et de la naissance dans la crèche de Bethléem, au lavement des pieds, à la Croix à Jérusalem, Dieu connaîtra tout ce que peut connaître un être humain.
Car le signe de l’Alliance, c’est Dieu lui-même.
Ce même Dieu que nous allons accueillir dans le pain du partage, le pain partagé, donné et offert pour que nous recevions sa force et sa vie.

b)    Pourquoi Dieu s’intéresse-t-il aux petits, aux humbles, aux pauvres, à ceux qui ont le cœur brisé, aux captifs, aux prisonniers ?
Nous croyons en un Dieu qui a créé le monde et l’univers, que nul temple, nul édifice ne pourrait contenir, et là, nous nous trouvons en face de ce Dieu qui exprime une préférence pour les petits et les laissés pour compte : les lépreux sur le chemin, la femme adultère, les enfants, la veuve qui dépose les petites pièces de monnaie dans le Temple de Jérusalem.
Nous pouvons nous demander pourquoi ce Dieu puissant s’intéresse aux tout-petits.


Par cette préférence pour les petits, Dieu nous rappelle, car nous l’oublions souvent, c’est pourquoi il nous le rappelle si souvent, il nous rappelle que c’est par le service les uns des autres que nous devenons frères et sœurs les uns des autres. C’est là le plan de Dieu pour l’humanité : le service est la clé de cette fraternité.
Ce n’est pas en s’imaginant au-dessus des autres, en montrant notre supériorité, que nous pourrons bâtir cette alliance que Dieu veut pour nous.

Et Dieu en Jésus ne se paie pas de mots seulement.
Rappelons-nous simplement le lavement des pieds le soir de la Passion. Sommes-nous capables d’imaginer que celui que nous venons prier ici, celui qui nous nourrit de sa parole et de son pain, mettre autour de la taille le tablier des serviteurs, se baisser et laver nos pieds ?
Et pourtant c’est bien ce qu’il fait.

Par le signe du lavement des pieds, Dieu descend de son trône pour prendre la place de l’esclave qui lave les pieds de ses maîtres. Et il ajoute : « Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Dès lors, si je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez vous aussi vous laver les pieds les uns aux autres »

c)    Est-ce qu’il n’y aurait pas quelque chose pour nous aujourd’hui ?

C’est le troisième point.
Être à l’école de Jésus, c’est apprendre à descendre de l’estrade sur laquelle nous sommes pour être à côté de celui, de celle qui est à nos côtés et qui a besoin d’un peu de présence, d’un peu de discussion, d’un peu de courses au supermarché, d’une démarche à la poste, etc.
Le secret de cette alliance, c’est que seule cette attitude d’écoute et de service est capable d’ouvrir notre cœur pour attendre celui qui vient dans ce petit enfant de Noël.
Recevoir celui qui est humble, qui est petit ; aller vers celui qui est captif de la solitude ou prisonnier de ses addictions, c’est une voie que nous conseille le Seigneur pour creuser notre désir de le recevoir, de recevoir l’enfant Jésus dans notre cœur.

Prenons un instant pour penser à celui, à celle, vers qui je peux aller aujourd’hui, cette semaine.

Et enfin, vous découvrirez sans doute une fois encore, qu’en allant à la rencontre du petit, c’est le Seigneur qui vient vers vous, qui s’invite chez vous.
N’ayez pas peur !
C’est ce que nous disons à chaque messe : « Viens Seigneur Jésus ».
Amen.


Michel BERDAH, diacre permanent
17 décembre 2017

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