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Sommaire Avent - année B
2° dimanche de l'Avent

Is 40, 1-5.9-11 / Ps 84 / 1P 3, 8-14  / Mc 1, 1-8

Notre Dieu serait-il toujours invisible ? C’est une question qui taraude beaucoup de croyants : comment le voir ? Mais aussi les personnes qui ne sont pas chrétiennes : « comment peuvent-ils croire à quelqu’un qu’ils ne voient pas ? ». Comme le disait Joseph la semaine dernière «Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, … ça serait peut-être plus simple ! »
Dieu invisible ? En tout cas invisible à mes yeux et pourtant, c’est lui que nous allons fêter dans quelques jours, quand il vient prendre chair en Jésus, l’enfant de Marie. « Il est l’image de Dieu pour que chacun le connaisse. » dira Paul ! S’il me semble invisible, aujourd’hui encore, ne serait-ce pas mes yeux qui ne le voient pas ? Peut-être aurais-je voulu qu’il apparaisse comme ce vieil homme peint par Michel-Ange, ou bien comme cette lumière peinte par Marchal qui naît on ne sait où sur la toile. Peut-être n’ai-je pas suffisamment aiguisé mon regard. Il y a tellement de choses que je ne vois pas mais qui existent quand même : le souffle d’une brise légère sur ma joue, l’infrarouge, un virus… l’amour ! ……Je voudrais vous partager cette phrase de Saint Exupéry : dans Le Petit Prince, il fait dire au renard « on ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux. » Oui, Dieu, notre Dieu nous est essentiel car il est l’amour et sa Parole, assemblée, rassemblée dans ce grand livre qu’est la bible, nous le rend visible car il nous parle au cœur, comme un Père tendre.
Tout cela me renvoie au temps de l’Avent, ce chemin de conversion et d’humilité offert pour me rapprocher un peu plus du mystère de Dieu. Une conversion est rarement une illumination mais plus souvent une disposition du cœur que je choisis de vivre en avançant petit à petit vers le Royaume. Temps offert pour aiguiser mon regard intérieur, celui à qui Dieu parle. Oui, ce Dieu invisible à nos yeux nous parle ! Il est présent tout entier dans sa Parole. Parole vivante, lumineuse qui guérit et relève quand je la partage. Elle vient me guider, parfois me révéler, souvent m’envoyer vers les autres quand je la pratique, quand je lui laisse prendre sa place et me nourrir de son Espérance ! La Parole de Dieu, présente dès le début des temps, guide sans cesse le croyant : Abraham, Moïse, David, Jean, Marie, Joseph… pour ne citer qu’eux… et puis …vous, aujourd’hui puisque vous êtes venus l’écouter. La Parole, quand je la lis, quand je l’entends, c’est Dieu qui se dit. Sa Parole, Dieu l’a d’abord donnée à ses prophètes pour qu’ils guident son peuple puis aux apôtres et aux évangélistes pour qu’ils partagent au monde la Bonne Novelle du Salut offert à tous par Jésus.
Aujourd’hui, la Parole dans le livre d’Isaïe, nous parle de grands travaux de terrassement : combler des ravins, abaisser des collines, rendre droits les chemins pour que la Gloire de Dieu et son nom soient connus de tous. Mais, ces collines, ces ravines, ces routes sinueuses ne sont-elles pas celles de mon cœur de croyant qui doute, qui n’ose pas faire confiance à ce Père tendre ou qui redoute notre fraternité. Notre conversion commence là ! Faire confiance pour accepter cette Parole pour ce qu’elle est : Dieu qui se donne. Pour que son chemin soit droit, lumineux, qu’elle travaille en moi et me guérisse de mes peurs, mes doutes… et de mes pleurs.
Marc dans l’évangile, nous montre en Jean-Baptiste, la route à emprunter, celle de la foi, la confiance et de l’humilité. Jean le Baptiste, le dernier des prophètes, le premier des apôtres, voit venir Jésus et le reconnaît comme le Fils attendu, la révélation ultime. Jean, cet homme a beau avoir une foi à déplacer des montagnes et des foules pour le baptême, reconnaît sa faiblesse, sa petitesse par rapport à celui qui vient de Dieu pour vivre l’amour inconditionnel de son Père. Mais Pierre vient nous rassurer Dieu ne fera pas venir son jour avant que chaque personne ne soit pleinement convertie à l’amour.
Joseph nous rappelait aussi cette question de beaucoup de croyants : « Que devons-nous faire ? » mais oui, que devons- nous faire ? Sans doute nous laisser faire par la Parole de Dieu, lui laisser de la place au cœur de notre vie car elle est don du Père, la laisser nous travailler et nous nourrir par elle, car elle est Dieu qui se révèle.
Nourris, convertis, guidés et guéris par cette Parole, nous pouvons avancer pour vire ensemble dans la paix et la joie de se savoir aimer, nous reconnaître sœurs et frères par Jésus le Christ, lui le Verbe, la Parole vivante du Père et vivre de sa charité.
Pour finir, je vous propose le début de l’Évangile de Jean qui est aussi celui du jour de Noël : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu... [ ]…Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui le fait connaître. » 

Patrick DOUEZ, diacre permanent
le 6 décembre 2020.


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