Année B
Sommaire année B
retour vers l'accueil
Fête du CHRIST, ROI DE L'UNIVERS
      

       Dn 7, 13-14 ; Ps 92, 1abc, 1d-2, 5 ; Ap 1, 5-8 ; Jn 18, 33-37


« C’est toi-même qui dis que je suis roi » (Jn 18, 33b-37)


Frères et sœurs,

Ce dimanche est le 34e du temps ordinaire, le dernier de l’année liturgique. L’Eglise nous propose de contempler aujourd’hui le visage du Christ Roi de l’Univers. Si cette vision du Christ Roi est située à la fin de l’année liturgique, c’est pour nous inviter à garder devant nos yeux cette image du Christ comme terme de notre vie mais aussi comme terme de l’histoire.

Ce dernier dimanche nous invite à répondre comme saint Augustin « Tu nous as fait pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi » ou encore comme saint Paul « Vivre, pour moi, c’est le Christ. ».

Si notre monde a eu un commencement, s’il a connu toute une évolution qui se poursuit encore aujourd’hui, il aura aussi un terme. Nous sommes bien conscients, frères et sœurs, que notre univers évolue, soit vers une destruction totale, soit vers un accomplissement. Or notre foi nous dit qu’il va vers son plein accomplissement et cet accomplissement, ce sera le Christ pour nous tous et l’avènement de son Royaume. Ce mystère est lié au plan d’amour de Dieu pour sa création et surtout à son Incarnation en Jésus, fils de Marie, et donc fils de cette terre.

Un royaume où Dieu vient lui-même à notre rencontre, non pas à la manière de rois guerriers et conquérants, pas plus qu’à la manière de ces dirigeants et hommes d’affaires cupides et égoïstes, qui ont marqué et marquent encore l’histoire des hommes. Il n’est pas non plus comme ces chefs qui sont souvent portés à se faire servir plutôt qu’à servir et aider leurs prochains. Nous le voyons bien, beaucoup d’entre eux sont plus attirés par le pouvoir et l’argent que par l’attention aux plus pauvres. Nous devons donc oublier tous ces rois et ces chefs. La royauté de celui que nous honorons, frères et sœurs, n’est pas de ce monde.

Le royaume de Dieu est venu à nous en la personne de Jésus, et c’est bien Lui le Roi promis !

La fête du Christ-Roi veut ainsi convertir nos cœurs et nos représentations, pour que nous comprenions que la puissance véritable réside mystérieusement dans l’abaissement et le don de soi. Son règne est celui de la justice et de l’amour, objet de toute espérance et dont l’édification patiente est la mission de chaque homme.

 « C’est toi qui dis que je suis roi et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité ». Jésus nous parle de roi et de royaume, nous dit encore le pape Benoît XVI, « cependant, il ne se réfère pas à la domination, mais à la vérité. Jésus est venu rendre témoignage à la vérité d’un Dieu qui est amour et qui veut établir un royaume de justice, d’amour et de paix. Le pouvoir du vrai Messie – pouvoir qui ne décline jamais et qui ne sera jamais détruit – n’est pas celui des royaumes de la terre qui s’élèvent et s’écroulent, mais celui de la vérité et de l’amour. »

Être disciples de Jésus signifie se faire confier cette lourde responsabilité : rendre témoignage du règne de Dieu, faire émerger toujours la priorité de Dieu et de sa volonté face aux intérêts du monde et à ses puissances et enfin être imitateurs de Jésus, qui, devant Pilate, dans la situation humiliante décrite par l’Évangile, a manifesté sa gloire : celle d’aimer jusqu’au bout, en donnant sa propre vie pour les personnes qu’il aime. »

Voilà, Frères et Sœurs, ce que signifie cette fête du Christ Roi. Accepter de la célébrer, c’est déjà nous engager dans un vaste programme, c’est devenir les artisans de ce Royaume instauré par Jésus dans le mystère de sa Mort et de sa Résurrection.  « Tu l’as dit, je suis roi ! » … Ce Roi humble et méprisé, ce Roi condamné et torturé, ce Roi abandonné de tous et cloué à une croix, est celui qui reviendra.  « Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite »  nous dit la première lecture du Livre de Daniel.  « Voici qu’il vient parmi les nuées, et tous les hommes le verront, même ceux qui l’ont transpercé … »  reprend en écho l’Apocalypse dans la seconde lecture.

Frères et sœurs, Jésus règne par la foi que nous lui donnons. Honorer ce Roi-là, ce n’est pas d’abord lui organiser des cérémonies triomphales ressemblant aux vanités terrestres. Rendre honneur à Jésus, c’est écouter sa voix, c’est conformer notre vie personnelle, familiale, professionnelle et sociale, à la vérité. C’est imiter Jésus qui n’est pas venu « se » servir lui-même, mais qui n’est que le « témoin fidèle », comme le disait la seconde lecture, témoin d’un Autre, de la vérité de Dieu.

Notre vie en Église doit être empreinte de l'humilité des chercheurs de Dieu. Il est facile d'avoir l'impression de détenir la vérité. Il suffit de s'entourer de gens comme nous, des gens qui nous ressemblent et qui nous renvoient notre propre image, comme un miroir.

Combien de personnes prétendent détenir la vérité et s'enferment dans leurs certitudes ? Combien d'institutions s'érigent avec orgueil sur une prétention à la vérité ? La vérité de Dieu est avant tout une vérité d’amour révélée à travers Jésus ressuscité. Le royaume de Dieu est révolutionnaire … les invités au royaume, ce sont tous les mal-aimés, les rejetés, les montrés du doigt, les victimes de la haine et de la violence, les doux et humbles de cœur, les artisans de paix …. Chacun peut être aimé dans sa différence ou sa pauvreté.  Aimé d'un Dieu qui n'a de puissance que dans son amour et son pardon. Sa royauté n'est pas celle des armées et de la force. Elle est ailleurs. Elle vient de la confiance en l'amour de Dieu pour chacun de nous. Elle vient de l'appel de cet Évangile à bouleverser les valeurs de notre monde. La puissance qui crée le monde et qui donne le salut à toute personne, c’est la résurrection … C’est le don et le pardon … c’est l’accueil du prochain à travers lesquels Dieu s’exprime. Chaque fois que nous aimons, que nous pardonnons, que nous tendons la main à quelqu'un qui a besoin d'aide, nous rendons hommage à Jésus, notre Roi. Le royaume de Jésus n’est pas un territoire, il est une manière d’être, une manière de vivre, une présence au cœur du monde. Sa charte fondamentale est faite des Béatitudes et, en vivant selon cette charte, nous suivons le chemin tracé par Jésus.

Voilà notre Roi !
Un Roi qui se tient devant la porte de notre cœur et qui demande tout simplement que nous l’invitons à entrer ;
Un Roi qui se met à genou devant ses sujets pour leur laver les pieds ;
Un Roi qui pour nous est né dans une crèche pour montrer qu’il est venu chercher tout le monde et pas seulement les meilleurs, les plus beaux, les plus fortunés.

Allons-nous alors nous dérober à son amour, frères et sœurs ? A son royaume ?

Ce royaume qui prend forme dans notre monde lorsque nous travaillons à promouvoir les valeurs qui sont la paix, la justice, l'amour et la vérité. Qui prend forme lorsque nous trouvons les mots pour dire Jésus et les gestes pour vivre de Jésus. Et lorsque nos cœurs s'ouvrent à la venue de Dieu, nous sommes tous transformés et nous transformons nos communautés. C'est ainsi que Jésus devient concrètement le Roi de l'univers.

Amen !


Christophe DONNE

Frères et sœurs,

Ce dimanche est le 34e du temps ordinaire, le dernier de l’année liturgique. L’Eglise nous propose de contempler aujourd’hui le visage du Christ Roi de l’Univers. Si cette vision du Christ Roi est située à la fin de l’année liturgique, c’est pour nous inviter à garder devant nos yeux cette image du Christ comme terme de notre vie mais aussi comme terme de l’histoire.

Ce dernier dimanche nous invite à répondre comme saint Augustin « Tu nous as fait pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi » ou encore comme saint Paul « Vivre, pour moi, c’est le Christ. ».

Si notre monde a eu un commencement, s’il a connu toute une évolution qui se poursuit encore aujourd’hui, il aura aussi un terme. Nous sommes bien conscients, frères et sœurs, que notre univers évolue, soit vers une destruction totale, soit vers un accomplissement. Or notre foi nous dit qu’il va vers son plein accomplissement et cet accomplissement, ce sera le Christ pour nous tous et l’avènement de son Royaume. Ce mystère est lié au plan d’amour de Dieu pour sa création et surtout à son Incarnation en Jésus, fils de Marie, et donc fils de cette terre.

Un royaume où Dieu vient lui-même à notre rencontre, non pas à la manière de rois guerriers et conquérants, pas plus qu’à la manière de ces dirigeants et hommes d’affaires cupides et égoïstes, qui ont marqué et marquent encore l’histoire des hommes. Il n’est pas non plus comme ces chefs qui sont souvent portés à se faire servir plutôt qu’à servir et aider leurs prochains. Nous le voyons bien, beaucoup d’entre eux sont plus attirés par le pouvoir et l’argent que par l’attention aux plus pauvres. Nous devons donc oublier tous ces rois et ces chefs. La royauté de celui que nous honorons, frères et sœurs, n’est pas de ce monde.

Le royaume de Dieu est venu à nous en la personne de Jésus, et c’est bien Lui le Roi promis !

La fête du Christ-Roi veut ainsi convertir nos cœurs et nos représentations, pour que nous comprenions que la puissance véritable réside mystérieusement dans l’abaissement et le don de soi. Son règne est celui de la justice et de l’amour, objet de toute espérance et dont l’édification patiente est la mission de chaque homme.

 « C’est toi qui dis que je suis roi et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité ». Jésus nous parle de roi et de royaume, nous dit encore le pape Benoît XVI, « cependant, il ne se réfère pas à la domination, mais à la vérité. Jésus est venu rendre témoignage à la vérité d’un Dieu qui est amour et qui veut établir un royaume de justice, d’amour et de paix. Le pouvoir du vrai Messie – pouvoir qui ne décline jamais et qui ne sera jamais détruit – n’est pas celui des royaumes de la terre qui s’élèvent et s’écroulent, mais celui de la vérité et de l’amour. »

Être disciples de Jésus signifie se faire confier cette lourde responsabilité : rendre témoignage du règne de Dieu, faire émerger toujours la priorité de Dieu et de sa volonté face aux intérêts du monde et à ses puissances et enfin être imitateurs de Jésus, qui, devant Pilate, dans la situation humiliante décrite par l’Évangile, a manifesté sa gloire : celle d’aimer jusqu’au bout, en donnant sa propre vie pour les personnes qu’il aime. »

Voilà, Frères et Sœurs, ce que signifie cette fête du Christ Roi. Accepter de la célébrer, c’est déjà nous engager dans un vaste programme, c’est devenir les artisans de ce Royaume instauré par Jésus dans le mystère de sa Mort et de sa Résurrection.  « Tu l’as dit, je suis roi ! » … Ce Roi humble et méprisé, ce Roi condamné et torturé, ce Roi abandonné de tous et cloué à une croix, est celui qui reviendra.  « Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite »  nous dit la première lecture du Livre de Daniel.  « Voici qu’il vient parmi les nuées, et tous les hommes le verront, même ceux qui l’ont transpercé … »  reprend en écho l’Apocalypse dans la seconde lecture.

Frères et sœurs, Jésus règne par la foi que nous lui donnons. Honorer ce Roi-là, ce n’est pas d’abord lui organiser des cérémonies triomphales ressemblant aux vanités terrestres. Rendre honneur à Jésus, c’est écouter sa voix, c’est conformer notre vie personnelle, familiale, professionnelle et sociale, à la vérité. C’est imiter Jésus qui n’est pas venu « se » servir lui-même, mais qui n’est que le « témoin fidèle », comme le disait la seconde lecture, témoin d’un Autre, de la vérité de Dieu.

Notre vie en Église doit être empreinte de l'humilité des chercheurs de Dieu. Il est facile d'avoir l'impression de détenir la vérité. Il suffit de s'entourer de gens comme nous, des gens qui nous ressemblent et qui nous renvoient notre propre image, comme un miroir.

Combien de personnes prétendent détenir la vérité et s'enferment dans leurs certitudes ? Combien d'institutions s'érigent avec orgueil sur une prétention à la vérité ? La vérité de Dieu est avant tout une vérité d’amour révélée à travers Jésus ressuscité. Le royaume de Dieu est révolutionnaire … les invités au royaume, ce sont tous les mal-aimés, les rejetés, les montrés du doigt, les victimes de la haine et de la violence, les doux et humbles de cœur, les artisans de paix …. Chacun peut être aimé dans sa différence ou sa pauvreté.  Aimé d'un Dieu qui n'a de puissance que dans son amour et son pardon. Sa royauté n'est pas celle des armées et de la force. Elle est ailleurs. Elle vient de la confiance en l'amour de Dieu pour chacun de nous. Elle vient de l'appel de cet Évangile à bouleverser les valeurs de notre monde. La puissance qui crée le monde et qui donne le salut à toute personne, c’est la résurrection … C’est le don et le pardon … c’est l’accueil du prochain à travers lesquels Dieu s’exprime. Chaque fois que nous aimons, que nous pardonnons, que nous tendons la main à quelqu'un qui a besoin d'aide, nous rendons hommage à Jésus, notre Roi. Le royaume de Jésus n’est pas un territoire, il est une manière d’être, une manière de vivre, une présence au cœur du monde. Sa charte fondamentale est faite des Béatitudes et, en vivant selon cette charte, nous suivons le chemin tracé par Jésus.

Voilà notre Roi !
Un Roi qui se tient devant la porte de notre cœur et qui demande tout simplement que nous l’invitons à entrer ;
Un Roi qui se met à genou devant ses sujets pour leur laver les pieds ;
Un Roi qui pour nous est né dans une crèche pour montrer qu’il est venu chercher tout le monde et pas seulement les meilleurs, les plus beaux, les plus fortunés.

Allons-nous alors nous dérober à son amour, frères et sœurs ? A son royaume ?

Ce royaume qui prend forme dans notre monde lorsque nous travaillons à promouvoir les valeurs qui sont la paix, la justice, l'amour et la vérité. Qui prend forme lorsque nous trouvons les mots pour dire Jésus et les gestes pour vivre de Jésus. Et lorsque nos cœurs s'ouvrent à la venue de Dieu, nous sommes tous transformés et nous transformons nos communautés. C'est ainsi que Jésus devient concrètement le Roi de l'univers.

Amen !

Patrick CHAHLA, diacre permanent
Paroisse Ste Marie du Val de Sèvre, Diocèse de Nantes
25 novembre 2018

Sommaire année B
retour vers l'accueil