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Fête du CHRIST, ROI DE L'UNIVERS
      

       Dn 7, 13-14 ; Ps 92, 1abc, 1d-2, 5 ; Ap 1, 5-8 ; Jn 18, 33-37
         
Aujourd’hui, dernier dimanche de l’année liturgique, notre dimanche a un nom particulier.
C’est « Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l'Univers ».
On l’appelle aussi le dimanche du Christ Roi.
Mais le titre en entier claque un peu mieux : le dimanche Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l'Univers.

Dans chacun des textes que nous venons d’entendre, est évoqué la figure d’un Roi.
Chacun à sa manière. Chacun éclairant une facette de ce titre prestigieux et quand même un peu inquiétant. Surtout pour nous Français qui avons une histoire et un rapport un peu agités avec la royauté.

Au début de la Bible, le peuple hébreu n’a pas de roi.
Les rois dont on parle, sont des rois étrangers.
Parmi ces rois étrangers, vous avez peut-être déjà entendu parler de « Melchisédech, roi de Shalem, (qui) apporta du pain et du vin ; il était prêtre du Dieu Très-Haut.” Et qui dialoguait avec Abraham. Quelques fois à la messe, on cite son nom pendant la prière sur le pain et le vin.
Mais c’est seulement une fois installés en Terre promise, que le peuple hébreu réclame un roi au prophète Samuel.
Et c’est Saül de la tribu de Benjamin qui sera le premier roi.

Si son nom ne vous rien, vous connaissez certainement mieux celui de son successeur.
Vous souvenez-vous du petit berger roux qui devint roi et qui se batit contre Goliath ?

C’est en effet le roi David, qui a été un chef d’état, un guerrier et aussi un poête. Il est appelé par les Juifs le roi messie. Pas le joueur de football, on est d’accord.
David, Roi et Messie. Celui qui a reçu la mission de gouverner son peuple.

Or ce roi David, nous le retrouvons très vite quand nous parlons de Jésus.
Et ce, dès le début de l’évangile, quand l’ange s’adresse à Joseph, le père de Jésus :
"Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme : car ce qui a été engendré en elle vient de l'Esprit Saint ;
Ou encore les deux aveugles qui s’adressent à Jésus en disant :
"Aie pitié de nous, Fils de David !"

Quand nous entendons « Fils de David », nous comprenons que Jésus est fils de roi. Ce qui revient à reconnaître qu’il est roi.
Ce que Pilate tentera également de dire par deux fois.

Voyons comment Jésus nous parle de la royauté.
Il en parle une première fois quand il s’adresse à ses disciples :
Il s'éleva aussi entre eux une contestation : lequel d'entre eux pouvait être tenu pour le plus grand ?
Il leur dit : "Les rois des nations dominent sur eux, et ceux qui exercent le pouvoir sur eux se font appeler Bienfaiteurs.
Mais pour vous, il n'en va pas ainsi. Au contraire, que le plus grand parmi vous se comporte comme le plus jeune, et celui qui gouverne comme celui qui sert.

Et Jésus ne se paie pas de mots, puisqu’il fait ce qu’il dit :
Quel est en effet le plus grand, celui qui est à table ou celui qui sert ? N'est-ce pas celui qui est à table ? Et moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert ! à la place de celui qui sert.

Jésus renverse l’image que nous avons du roi.
Ou plutôt, ne nous montre-t-il pas l’image du roi que nous sommes appelés à être dans notre vie de tous les jours ?
C’est à dire ?

Si nous pensons au rôle du roi, nous pouvons dire :
-    Il assure la sécurité de ses sujets.
-    Il recherche la paix.
-    Il s’assure que chacun a de quoi manger.
-    Il s’assure que les malades sont soignés.
-    Il veille à ce que chacun reçoive une éducation pour trouver une place dans la société.
-    Il rend la justice.

A y réfléchir d’un peu plus près, n’est-ce pas ce que nous faisons dans notre rôle de parent vis à vis de nos enfants ?
Et quand nous ne sommes pas parents, ou pas encore, est-ce que ça s’applique quand même ?
Voyons.
-    Rechercher la paix, en famille, en classe, au travail.
-    S’engager pour la justice
Voilà qui n’est pas toujours facile et qui peut causer des soucis et du tracas, mais n’est-ce pas un des rôles de l’être humain : vivre au coeur du monde et avec Jésus, vivre au service des hommes nos frères ?
Encore.
-    S’assurer que chacun a ce qu’il faut pour vivre (santé, éducation, nourriture).
Que puis-je faire moi qui n’ai pas 5 euros ?
Je peux aider mon camarade de classe qui peine sur une leçon. Je peux partager mon goûter ou encore, je prends un moment avec mon collègue qui a besoin de confier une peine ou une difficulté ?

Des services existent dans le monde qui réalisent cette fonction royale.
Sur Houilles et Carrières, je pense à la Croix Rouge, à l’Epicerie sociale, au Secours Populaire et au Secours Catholique.
Et je pense aussi à des mouvements d’Eglise comme l’ACO, les Scouts, le MEJ, l’Aumônerie, le KT, Foi et Lumière. J’en oublie, excusez-moi.

Vous l’avez compris,
Chacun de nous, chacune de nous, peut dire :

Je peux être Roi, Reine, moi aussi tel que je suis, à mon niveau.

En fait, ne vous tracassez pas.
Tout est déjà prêt. Tout est déjà là.
Le jour de notre baptême, le prêtre ou le diacre, au moment où nous recevons l’huile du Saint Chrême dit :
Toi qui fais maintenant partie de son peuple, il te marque de l'huile sainte pour que tu demeures éternellement membre de Jésus Christ, prêtre, prophète et roi.

Pour le moment, je vous invite à prendre un moment de silence.

Demandons au Seigneur d’ouvrir nos oreilles et notre cœur pour l’entendre nous dire comme au jour de notre baptême : Tu es avec moi pour toujours prêtre, prophète et roi.
Et au cours de cette eucharistie, plus particulièrement au moment où nous offrirons ensemble le pain et le vin, offrons nos vies au Seigneur dans ce qu’elles ont de plus ordinaire, certains qu’il entend notre demande et saura nous montrer là où il nous attend.

Où nous attend-il ? se demande quelqu’un.

A ses côtés, tout simplement.
Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'étais un étranger et vous m'avez accueilli, nu et vous m'avez vêtu, malade et vous m'avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir.
En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.


Michel BERDAH, diacre permanent
22 novembre 2015

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