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5° dimanche ordinaire


Jb 7,1-4.6-7 ; 1Co 9,16-19.22-22 ; Mc1,29-39

 
« Jésus leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti.»
St Paul nous dit ; « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile !»
Et enfin, écoutons Job : « Vraiment, la vie de l’homme sur la terre est une corvée ».
Les textes de ce matin ( ce soir) semblent nous entrainer sur des chemins contradictoires : sortir et évangéliser ou se plaindre et se refermer sur soi même.

Dans cet épisode du récit de Job on pourrait croire que cela se passe en France : Job n’arrête pas de rouspéter ! (Je vous invite à relire la totalité du livre de Job pour remettre cet extrait dans un contexte plus positif.)
Pourtant ne nous arrive t il pas de dire ou de penser : qu’est ce que j’ai fait au bon Dieu pour qu’il m’arrive cela ?
Regardons Jésus qui a accepté sa Passion, son humiliation dans la confiance.
Vous pourriez avoir envie de me dire : Oui mais toi qui prêche, tu as beau jeu de dire cela, toi qui es en bonne santé ! Mais moi qui suis malade je trouve le temps long.
Regardons Jésus : dès qu’il rentre à la maison il guérit la belle mère de Pierre qui a de la fièvre. Seulement de la fièvre ! pourrait on dire devant les blessés, infirmes, handicapés qui viennent de partout en espérant être guéris par le Rabbi de Nazareth.
Et Jésus, alors que « La ville entière se pressait à la porte » nous dit Marc, dit à Simon « Allons ailleurs,[...]; car c’est pour cela que je suis sorti.»
Jésus est il insensible à tant de souffrance, à nos souffrances ?

Pour essayer de comprendre, je voudrais passer par 2 chemins :
- le premier c’est la lettre pastorale de notre évêque : «Une audace nouvelle pour annoncer la Parole »
- le second est un regard sur notre société qui met tant en valeur la force et la bonne santé.
→ Notre évêque, dans les pas du Pape François nous invite à sortir et il invite les paroisses ( et les paroissiens) à s’arrêter pour réfléchir à la manière d’évangéliser : Notre évêque nous dit « Je voudrais attirer l’attention des paroisses sur cinq verbes qui caractérisent selon le Pape François « l’Eglise en sortie » : prendre l’initiative, s’impliquer, accompagner, porter du fruit et fêter ».
Mgr James nous invite à dépasser l’accueil que nous faisons quotidiennement : aux enfants par le caté, aux jeunes parents qui demandent le baptême d’un enfant ou ceux qui demandent le mariage, etc...Cet accueil est très important, mais que disons nous, que proposons nous à ceux qui ne demandent rien car ils ne connaissent ni Jésus, ni l’Eglise ?
« C’est pour cela que je suis sorti.» nous dit Jésus : Pas parce qu’il se désintéresse des malades qui se rassemblent pour être guéris, mais certains seraient peut être guéris sans avoir rencontré Dieu, sans avoir fait une rencontre de Foi. « Allons ailleurs, afin que là aussi je proclame l’Évangile »
Les guérisons opérées par Jésus devraient, semble-t-il, remettre en cause certains de nos discours sur la souffrance ; si Jésus guérit les malades, c'est que la maladie est un mal ; s'il guérit en même temps qu'il annonce le Royaume, c'est parce que le mal s’oppose au projet de Dieu et donc il faut nous en débarrasser. Dans la première lecture, nous avons entendu Job crier sa souffrance, et à la fin du livre, Dieu lui donne raison d'avoir osé crier. La souffrance en soi est toujours un mal, il faut le dire ! Mais Jésus refuse le seul rôle de guérisseur, Jésus pose des gestes qui sont des signes : il est venu guérir les cœurs brisés et blessés, pas seulement les corps.
→ Deuxièmement, notre société glorifie les plus forts, les plus conquérants, du moins ceux qui le montrent. Alors que le thème de cette journée de prières est « vivants et fragiles »
Jésus aurait pu rester à Capharnaüm et guérir tout le monde : il aurait été acclamé, glorifier, il serait surement passé au journal de 20h ! Et Après ?
Dieu qui « compte le nombre des étoiles, [qui] donne à chacune un nom » comme dit le psaume, est le même qui s’incline devant la Belle mère de Simon pour la guérir et la relever.
Ce Dieu qui relève les humbles, qui choisit une fille de Nazareth, pour être la Mère de son Fils, Marie, qui elle même s’adressera à Bernadette, à Lourdes, une bergère d’une famille pauvre. Notre Dame de Lourdes que nous allons fêter dans quelques jours et qui a été choisie par le Pape Jean Paul II pour accompagner cette journée des malades et de la pastorale de la santé.
C’est une journée de prières pour les malades et aussi pour ceux qui les soignent, pour ceux qui sont seuls et pour ceux qui les visitent, pour ceux, peut-être qui se croyaient forts et pour ceux qui se mettent à leur service, maintenant qu’ils sont affaiblis.
Dans la Genèse Satan invite Adam et Eve à vivre « comme des dieux » (Gen 3, 05). Jésus, Dieu nous a montré comment vivre en homme , en servant ses frères, les plus faibles. Ce n’est pas toujours à la une des journaux, mais cette générosité, cette compassion, cette solidarité est d’esprit divin.
C’est Jésus qui nous invite à sortir pour aller rencontrer nos frères et sœurs en humanité et à partager cette Bonne Nouvelle : Dieu existe, je l’ai rencontré !...dans les mains, dans les yeux , dans le cœur de mes frères. Vivants, fragiles et frères.  


Philippe ARRIVE, diacre permanent
Château-Thébaud et Vertou
8 février 2015




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