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5° dimanche ordinaire


Jb 7,1-4.6-7 ; 1Co 9,16-19.22-22 ; Mc1,29-39



Deux des traits dominants dans les textes qui nous sont proposés par l’Eglise en ce 5e dimanche du temps ordinaire sont d’une part, l’annonce de l’Evangile, et d’autre part, le rôle de la prière dans le ministère de Jésus.
L’annonce de la Bonne Nouvelle, la proclamation de l’Evangile, “c’est pour cela que je suis sorti“ dit Jésus aux apôtres qui le cherche et il va parcourir la Galilée pour le faire, avec des signes qui l’accompagnent.
L’Evangélisation c’est l’annonce d’un Dieu d’Amour  à ceux qui l’ignorent mais c’est aussi réveiller dans le cœur et dans l’esprit des hommes et femmes de ce temps la vie de la foi.
Ainsi nous avons deux grands axes dans ce devoir d’évangéliser :
-    l’annonce à ceux qui ne connaissent pas l’Evangile,
-    le réveil de la foi chez celles et ceux qui ont entendu la Parole de Dieu mais l’ont mise en sommeil.
 Le Code de Droit Canonique qui régit le vécu de l’Eglise et de ses fidèles, interpelle ceux-ci sur la nécessité d’être des évangélisateurs. Il dit en effet :
“tous les fidèles ont le devoir et le droit de travailler à ce que le message divin du salut atteigne sans cesse davantage tous les hommes de tous les temps et de tout l’univers. “nous dit le canon 211.
Ce droit et ce devoir nous sont donnés “en tant qu’incorporés au Christ par le baptême“. Nous participons ,chacun selon sa condition propre, à la mission que Dieu a confié à l’Eglise pour que celle-ci l’accomplisse dans le monde, explicite le canon qui définit qui sont les fidèles(204).
Ce droit et ce devoir c’est donc à chacun et chacune d’entre nous qu’ils sont confiés.
Bien sûr, nous ne nous lancerons pas à des milliers de kilomètres comme l’ont fait nombre de prêtres, de religieux et de religieuses mais aussi de laïcs, surtout au XIXe et XXe siècles pour annoncer la Parole de Dieu.
On parlait alors de Missions et de Pays de Missions. Ce n’est plus très vrai aujourd’hui car nombre de prêtres de ces pays sont parmi nous ici en France et nous les en remercions.
En 1943 deux prêtres écrivaient “France pays de Mission ?“Ils y mettaient un point d’interrogation. Je crois que 75 ans après ce point d’interrogation n’est plus nécessaire.
A tous, chers Frères et Sœurs, est confiée, avec urgence, la mission d’annoncer, là où nous sommes, là où nous vivons la Bonne Nouvelle de Jésus Christ fondée sur l’Amour, d’autant que notre environnement a lui aussi changé et que désormais beaucoup ne la connaisse pas.
Faut-il nous rappeler que cela commence par la transmission de la foi auprès de ceux que nous côtoyons chaque jour  enfants, petits-enfants, amis, proches.Le pape François disait récemment sa peine de voir qu’en pays de chrétienté des enfants ne savent pas faire le signe de croix.
Sommes-nous suffisamment attentifs à cette transmission des fondements de notre foi ?
Sommes-nous témoins de ces valeurs d’amour, d’espérance que nous donne notre foi en Jésus-Christ ressuscité ?
Brûlons-nous d’annoncer l’Evangile comme nous y invite St Paul dans sa lettre aux Corinthiens que nous avons entendue ?
“C’est une nécessité qui s’impose à moi“
“Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile“.
Je crois que l’une des craintes en face de notre mission, est souvent d’avoir peur de ne pas savoir répondre aux objections de ceux à qui l’on s’adresse.
Sur ce plan, notons deux choses :
-l’évangélisation passe d’abord par le témoignage personnel, sujet que nous maitrisons et toute interrogation supplémentaire est occasion d’approfondir notre connaissance et surtout notre foi.
-C’est peut-être aussi faire fi de l’action de l’Esprit Saint qui nous vient en aide et suscite dans nos cœurs des paroles au moment nécessaire. Jésus nous l’a annoncé.
Essayons donc et nous découvrirons les signes et les merveilles que Dieu peut faire dans le cœur de l’autre quand nous l’annonçons.

Jésus nous montre aussi que l’évangélisation s’enracine dans la prière. Avant de repartir pour parcourir la Galilée, Jésus se retire dans un endroit désert pour prier.
Ce que Jésus nous montre ici c’est ce cœur à cœur qu’il a avec le Père mais que nous nous pouvons nous aussi avoir avec chacune des personnes de la Trinité. Il faut parfois se retirer un peu, venir adorer, bref décider de donner du temps à Dieu.
Ceci m’invite peut-être à repenser tel point de l’organisation de mes journées, les priorités que je me donne, la place que je me laisse prendre par tous les moyens de communication qui nous sont proposés aujourd’hui.
Pourtant fondamentalement une seule chose est nécessaire, toujours “remettre Dieu au centre de ma vie“
Job nous en donne un exemple. Nous n’avons entendu qu’un court passage mais dans tout ce livre de Sagesse, ce personnage maintient sa confiance en Dieu malgré les pressions de sa femme et de ses amis. “Dieu a donné, Dieu a repris, que le nom de Dieu soit béni “ose t’il prier au cœur de ses malheurs. Oui,  Dieu entend le cri des malheureux.
Pour montrer la nécessité de prier, Ste Thérèse d’Avila utilise une image. Elle dit que nous ressemblons à un homme qui meurt de soif à coté d’un puits .Il a la corde, il a le seau, il lui suffit de puiser. La corde et le seau c’est la prière.
Prière personnelle, mais aussi prière collective, en paroisse, dans un groupe, dans une communauté.
La prière avec d’autres frères et sœurs, surtout si elle est un lieu d’expression dans la liberté, apporte beaucoup. La prière de l’autre va alimenter ma propre prière, l’éclairer de rayons nouveaux qui vont me donner une vision différente mais complémentaire de la mienne dans l’expression de l’amour de Dieu mais aussi de celui  des frères et sœurs.
Chers frères et sœurs notre mission est de “rendre visible aux hommes d’aujourd’hui la miséricorde de Dieu et sa compassion pour toutes les créatures“ (P. François).
C’est à travers notre vécu, notre accueil, notre langage, notre paix, notre joie que nous nous approcherons de cette visibilité parce que le Seigneur nous l’aura donnée dans la prière pour être des témoins crédibles de son Amour.
Que la Vierge Marie nous accompagne, voire nous précède, sur ce chemin d’annonce de la Parole de Dieu afin d’être des  artisans pour un monde toujours plus humain et plus fraternel.
(Sources diverses)




Georges RENOUX, Diacre Permanent
Basilique du Sacré Cœur de Marseille
Le 4 février 2018



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