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5° dimanche ordinaire


Jb 7,1-4.6-7 ; 1Co 9,16-19.22-22 ; Mc1,29-39

On entend souvent dire que vivre en chrétien, c’est imiter le Christ. On entend aussi dire que, pour bien comprendre qui est Dieu, le Dieu auquel croient les chrétiens, il suffit de lire la Bible. Tout ça est bien vrai, ce n’est pas moi qui dirais le contraire. Or, chaque dimanche à la messe, et même chaque jour si on le souhaite, il nous est donné cette chance d’entendre des extraits très variés de la Bible : Tout d’abord, un texte de la première alliance – que nous appelions jadis l’ancien testament – ;  c’est la première lecture. Puis un psaume, qui est une prière très ancienne du peuple juif ; puis une deuxième lecture extraite de la nouvelle alliance, une lettre écrite par un apôtre à sa communauté ; puis enfin, un passage d’Evangile. Avec tout ça, on devrait avoir de bonnes références et trouver chaque dimanche de bonnes idées pour vivre en chrétien !
Alors, voyons-voir si c’est bien le cas aujourd’hui.
Je ne sais pas comment vous avez reçu la première lecture, tirée du livre de Job, mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle n’est pas très optimiste ! Elle commence avec « vraiment, la vie de l’homme sur la terre est une corvée » et s’achève par « ma vie n’est qu’un souffle, mes yeux ne verront plus le bonheur ». Et entre ces deux phrases, une série de lamentations, le cri d’un homme qui a perdu toute espérance. Difficile de voir dans ce passage en quoi ce texte peut constituer une aide à vivre en chrétien.
Mais quand on lit en entier ce livre de Job – ce  que je vous invite vivement à faire – cette magnifique fable biblique qui met en scène un défi entre Dieu et le diable, on en ressort au contraire plein d’espérance, de confiance en ce Dieu qui comble de bien ceux qui croient en lui.
Le psaume 146 nous l’a redit : « Il est bon de fêter notre Dieu, il est beau de chanter sa louange ; il guérit les cœurs brisés et soigne leurs blessures » Et de fait, c’est bien ce que fait Dieu à la fin du livre de Job : il le rétablit dans sa dignité, il le guérit, lui redonne une vie pleine de joie et de bonheur. Car malgré ses malheurs, et ils sont nombreux, Job n’a jamais cessé de faire confiance à Dieu. Jamais il ne l’a renié. C’est sans doute cela, la première clé que nous apporte la première lecture : vivre en chrétien, c’est d’abord mettre sa confiance en Dieu, quoi qu’il arrive.
Et puis, l’Evangile d’aujourd’hui nous présente une journée de Jésus. Une journée bien remplie ! C’est un jour de sabbat. Dès le matin, à la synagogue, il enseignait, nous dit St Marc. Avant même de quitter la synagogue, il libère un homme possédé par des démons. Souvenons-nous, c’était le passage de dimanche dernier. Puis, aussitôt après, une fois rentré à la maison, il guérit la belle-mère de Pierre. Le soir venu, on lui amène ensuite une foule de malades, de gens possédés par des démons. « la ville entière se pressait à la porte ». Et Jésus les guérit, tous ! Il les libère de leurs démons. Dès le lendemain, très tôt dans la nuit, bien avant l’aube, il se lève et sort dans un endroit désert pour prier. C’était un jour de sabbat, mais pour Jésus, ce n’était pas une journée sabbatique ! Et nous n’en sommes encore qu’au premier chapitre de l’Évangile de Marc !
Par cette succession rapide d’événements, dès le début de son récit, l’évangéliste St Marc nous dit l’urgence d’annoncer l’Evangile. Jésus lui-même le dit aussitôt à ses disciples qui le cherchent : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. » Urgence !
Urgence encore sous la plume de St Paul, dans son célèbre « malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile ! » que nous avons entendu dans la deuxième lecture. Non-pas que St Paul craigne une punition divine – « malheur à moi » – mais plutôt qu’il brûle de faire connaître l’amour de Dieu à tous. Il ne peut pas garder la Bonne Nouvelle de l’Evangile pour lui seul. Il en serait malheureux. Voilà le sens de ce « malheur à moi ». C’est la deuxième clé pour vivre en chrétien : Comme St Paul, et aussi comme Jésus lui-même : annoncer l’Evangile autour de nous, sans délai.
Revenons à l’Evangile : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ». Là aussi. C’est-à-dire comme je l’ai fait ici. Or, dans le récit de cette journée, comment voyons-nous Jésus « annoncer l’Evangile » ? Que signifie pour lui « annoncer l’Evangile » ? Eh bien il suffit de le suivre dans les différents événements de cette journée :
Tout d’abord, il commence par enseigner : « Jésus se rendit à la synagogue, et là, il enseignait ».
Vivre en chrétien, donc imiter Jésus, c’est enseigner, c’est à dire proclamer, expliquer la bonne nouvelle. La dire avec des mots, tenter de la faire comprendre.
Ensuite, Jésus guérit. Il guérit la belle-mère de Pierre, puis un grand nombre de personnes malades qui viennent à lui. Imiter Jésus, c’est guérir. C’est croire que, à notre niveau, avec nos moyens, nous sommes capables de guérir, de consoler, de réconforter, de prendre soin des personnes qui nous sont confiées. Se faire proche. Bien-sûr nous ne sommes pas capables, par notre seule force ou notre seule volonté, d’opérer des miracles. Mais en laissant Jésus agir à travers nous, par son Esprit Saint, tout devient possible.
On voit aussi Jésus expulser les démons de gens possédés. Imiter Jésus, vivre en chrétien, c’est chasser les démons, c’est-à-dire combattre le mal. Sous toutes ses formes, où qu’il soit. Ne pas laisser le mal avoir le dernier mot. Combattre le mal, ce n’est pas condamner les personnes, mais au contraire, les libérer. Comme Jésus ne condamne pas les possédés, mais au contraire libère ces personnes en chassant les démons qui résident en eux.
Et puis enfin, dernier tableau dans cette longue journée, nous voyons Jésus se mettre à l’écart, dans un endroit désert, pour prier. Remettre à Dieu ce qui vient de lui, lui confier ces personnes rencontrées, revenir à la source.

Vivre en chrétien, frères et sœurs, c’est donc bel et bien imiter Jésus. C’est annoncer l’Evangile, de toutes les manières que Jésus nous a montré au cours de cette journée à Capharnaüm :
Enseigner, proclamer, guérir, libérer, combattre le mal, et prier. Rejoindre nos frères les hommes pour leur annoncer explicitement la Bonne Nouvelle d’un Dieu qui se fait proche, qui prend soin de nous, qui nous libère. Nous faire proches à notre tour, témoigner de cet amour par notre bienveillance. Et rejoindre Dieu dans le silence d’un endroit désert, pour lui remettre notre vie et celle de tous les hommes.
Amen.

Daniel BICHET, Diacre Permanent
Gorges, St Hilaire de Clisson
Le 4 février 2018



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