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5° dimanche de carême



     En ce 5éme dimanche de carême nous allons réfléchir aujourd’hui à la solidarité.    
     Nous manifestons le désir de voir Dieu ; les Grecs de l’Evangile de ce dimanche sont pour nous un exemple ils veulent voir Jésus ; ils veulent comprendre qui est cet Homme.
     Le visage de Jésus est bien cette icone qui nous permet d’entrer en relation avec Dieu.
Il ne s’agit pas de curiosité, mais d’une recherche véritable, en cherchant Jésus c’est Dieu que nous rencontrons. C’est aujourd’hui le dimanche du CCFD. Notre thème de prière, c’est la solidarité et la Fraternité. Ouvrons nos cœurs, ouvrons nos mains et élargissons notre prière aux dimensions du monde.  Ce dimanche est tous les ans depuis 30 ans, le dimanche du CCFD ; comme le dimanche le plus proche de fin novembre est le dimanche du Secours Catholique. Ces deux dimanches sont des thèmes profonds et indispensables qui nous font réfléchir. Le Secours Catholique comme le CCFD sont des associations chrétiennes qui nous appellent à la solidarité. C’est à dire de l’amour vécu en acte.
     Les textes de ce jour nous parlent de l’alliance : Dieu veut faire alliance avec son peuple. Le prophète Jérémie annonce une alliance nouvelle : voici venir des jours dits le Seigneur où je ne me rappellerai plus de leurs péchés ; Cette alliance a déjà eu lieu, mais il annonce qu’elle sera renouvelée, malgré le constat d’échec, malgré les péchés de chacun d’entre nous .... L’alliance que Dieu nous propose se traduit aussi en une vie fraternelle universelle qui est en construction ; en chemin, en devenir. La loi de Moïse avait été gravée sur des tables de pierre ; la nouvelle alliance est gravée dans le cœur de Dieu et dans le cœur des hommes.
Le psaume 50 est beaucoup plus long que ce que l’on vient de chanter et je vous invite à le lire dans la bible, vous constaterez que ce psaume est une prière où la reconnaissance de notre péché se fait en même temps que le pardon de Dieu. Ce psaume est la prière de David après son péché ; où il fait confiance au pardon de Dieu. Jérémie et David disent la même chose : Dieu est plus grand que nos péchés, son amour est plus grand que nos erreurs ou notre méchanceté.
     L’alliance dans la lettre aux hébreux est toujours la même, c’est l’obéissance du Christ à son père, et sa prière qui conduisent le peuple de Dieu au salut éternel. Jésus est passé par la mort et la souffrance ; mais il les a vaincus ; et c’est cette victoire que nous célébrerons ensemble en préparant la fête de Pâques.
     Et Saint Jean, dans l’Evangile nous parle de la rencontre des païens avec Jésus, ils veulent voir Jésus, le rencontrer. Dieu a besoin de nous comme des intermédiaires pour faire connaître le Christ ; et le faire rencontrer à d’autres. Nous nous approchons de la fête de Pâques, Jésus sait que son heure est venue. Il parle comme dans son Testament spirituel en disant qu’il faut passer par la souffrance pour aller ensuite vers la victoire définitive. Pour une traduction plus compréhensible il faudrait mettre à la place de « glorifier », fais toi connaitre, révèle toi comme le Dieu d’amour ; comme le père qui nous aime ; c’est un peu comme la prière du Notre Père que Jésus nous a appris : pour prier Dieu son Père et notre Père. Comme le grain de blé dont parle Jésus dans l’évangile il s’agit pour nous de mourir, non pas par un suicide, bien sûr ; mais par un choix d’avenir : mourir à son péché, mourir à ses défauts, mourir au passé ; pour construire demain ; un monde meilleur ou la paix la joie et la fraternité seront la règle de base de l’humanité.
     Nous approchons de la fin du carême et il nous faut réfléchir déjà pour faire un bilan ; oui le carême est un chemin, une route vers la fraternité. Je dirais que l’Evangile qui conduit ce carême, et tout le carême c’est le lavement des pieds. Le geste du lavement des pieds que Jésus a fait à ses apôtres le Jeudi Saint c’est le signe symbolique de ce qu’il faut faire au jour le jour pour parvenir à la fraternité pour une vie en solidarité. La mort de Jésus le vendredi Saint nous prouve qu’il avait raison : c’est l’amour, qui, si nous allons jusqu’au bout, nous emmène dans une vie ou la solidarité est la règle.
     Apres la mort de Jésus c’est sa Résurrection qui nous prouve qu’il avait raison. C’est le « jusqu’au bout de l’amour » qui est la preuve absolue et véritable de l’amour. Un amour qui s’arrêterait en route n’est pas un amour véritable. La fraternité de Jésus avec l’humanité nous fait devenir tous ensemble fils d’un même Père.
     Les lectures de ce jour nous font découvrir cette alliance avec Dieu. c’est cet amour fraternel, qui nous provoque à faire aussi une alliance avec tous nos frères. Les Grecs dans ce passage d’Evangile veulent rencontrer Jésus ; et nous ? accepterions-nous de rencontrer Jésus dans nos frères les plus pauvres qui sont à nos portes ? A travers ces Grecs, c’est toute l’humanité qui cherche, ou qui veut rencontrer Dieu.
     Le carême est un temps de conversion, c’est-à-dire un temps de recherche pour découvrir la route qui mène à la fraternité.
Le CCFD Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement nous fait prendre conscience que l’action à mener n’est pas une petite action ; ni une petite pièce à donner à la quête, mais une conversion du regard ; une attention et une préoccupation qui doit nous mobiliser.
     Samedi prochain le 31 mars, une réunion aura lieu à Montlieu pour parler de notre solidarité envers le Sénégal et du problème de la souveraineté alimentaire ; c’est-à-dire la possibilité pour un pays de se nourrir lui-même en auto suffisance.  Le CCFD est là pour nous réveiller et nous bousculer.
     Quand nous irons voter dans 3 semaines est-ce que le souci des pauvres, et de la justice va nous faire réfléchir avant de se décider pour un candidat qui parlera de justice et de paix ; et de lutte contre le racisme.
     Je terminerais par une phrase de Martin Luther King cité dans le journal paroissial de la Riorte :
"Je refuse de partager l’avis de ceux qui prétendent que l’homme est captif de la nuit, du racisme et de la guerre. Mais au contraire je crois que l’aurore radieuse de la paix et de la fraternité se lèvera quand les hommes croiront à l’amour et à la solidarité."

Bruno  PALLUAT, Diacre permanent (diocèse de Nanterre).
Le 25 mars 2012












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