Année B
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retour vers l'accueil5° dimanche de carême
Ces
gens qui veulent voir Jésus sont des étrangers sympathisants. Ils
désirent sûrement aller plus loin, le reconnaître et devenir croyants.
Les disciples y portent attention et le disent à Jésus. Aujourd’hui
est-ce que nous-mêmes, sommes attentifs aux étrangers pour les conduire
à Jésus ? Lui, répond à ses disciples, car ce sont eux qui auront
la charge, plus tard, de signifier aux païens que dans la mort du
Christ, le salut s’est ouvert à tous les hommes. Et Jésus
déclare : «L’heure est venue, pour le Fils de l’homme, d’être
glorifié ». Apparemment, quel peut-être le rapport entre la
demande et la réponse ?
Quand Jésus
dit : « Père, glorifie ton Nom », cela signifie :
«Fais-toi connaître, révèle-toi tel que tu es, comme un Dieu d’amour,
un Père qui a conclu une alliance d’Amour avec l’humanité ».
Aujourd’hui, nous entendons l’annonce de la révélation. La Gloire de
Dieu, c’est sa présence, et l’heure qui fait voir Dieu, c’est celle que
nous découvrons à la Lumière de la Croix, et non pas dans la Célébrité.
Ainsi la gloire se dévoile par ce qui est la plus contraire : le
rejet, l’humiliation, la mort violente. L’Evangile bouleverse nos
pensées. La mort est le lien où la vie surgit.
Il n’y a qu’une seule explication à cela : l’Amour consiste à donner sa vie pour que l’autre vive.
Jérémie pouvait bien parler de l’Alliance nouvelle. Par la première
Alliance Dieu avait donné une Loi à respecter : les commandements.
Pour la Nouvelle Alliance, c’est une Loi d’Amour qu’il inscrit dans le cœur de l’homme.
Un jeune couple se préparant au mariage, me retraçait son itinéraire
chacun est passé rapidement sur ces années où ils grandissaient, en
faisant des expériences pour se construire, plutôt tournés sur
eux-mêmes. Mais parlant de leur rencontre, le ton a changé mettant en
avant, la découverte de quelque chose d’imprévu. « C’était
sûrement le bon jour, le bon moment »… La révélation de leur
amour, ils m’expliquent alors comment elle a ouvert leur vie pour la
partager avec d’autres. Et leurs exemples ne manquent pas, d’attention
autour d’eux, qui les transforment. Mais il arrive aussi d’entendre le
drame de personnes osant dire : «J’ai eu beaucoup pour moi, mais
j’ai raté ma vie ». Ne l’avez-vous jamais entendu ?
Pour vivre, nous sommes appelés à mourir à nous-mêmes. La vraie mort,
c’est de se renfermer stérilement sur soi, c’est refuser de se donner,
de s’ouvrir à l’autre.
Frères et sœurs, il
nous faut regarder la Croix, non comme un simple instrument de mort,
mais comme le lien de la Vie qui passe par la mort. La Croix est le
trône où Jésus glorifié est victorieux du mal et institué sauveur.
L’heure de Jésus, celle de sa mort, est en même temps celle de sa vie
multipliée, la mort qui porte beaucoup de fruit. Nous dissertons
facilement sur la mort. Jésus nous dit simplement sa conviction :
la mort est semailles. Ainsi comprenons-nous la parabole. Le grain de
blé enfoui en terre doit passer par la pourriture, par la mort, pour
renaître dans l’épi gonflé avec des grains en abondance. C’est
l’aventure du Christ, conviction pour que naisse l’Eglise et se
multiplie.
Par amour, Jésus serviteur
jusqu’au bout, va jusqu’au bout de sa vie d’homme, avec la peur bien
sûr, mais en toute confiance en l’amour absolu de son Père. Cette
aventure nous est offerte. Le Christ nous le dit : «Si quelqu’un
me sert, mon Père lui donnera la Gloire. »
Jésus nous attire, par la Foi, dans la diversité de nos chemins, à
vivre l’Amour de Dieu dans l’Amour porté aux hommes, car c’est le seul
chemin où l’on retrouve en chacun le Christ qui nous conduit au Père.
La Foi nous donne de reconnaître la Croix comme route possible de vie et de résurrection.
En ce 5ème dimanche de Carême, de notre marche vers Pâques, le Seigneur
nous appelle à progresser sur le chemin du partage et de la conversion
en participant à une grande collecte au service de ceux qui agissent
pour ouvrir des voies de développement dans les pays défavorisés. A
l’initiative des Evêques de France, avec le Comité Catholique contre la
Faim et pour le Développement (CCFD) il nous est proposé d’œuvrer en
entrant dans un chemin d’offrande qui passe par le partage.
Le CCFD nous invite aujourd’hui à faire confiance à la vie qui se propage par le don.
Donner pour partager nos richesses suppose aussi que nous considérions
ceux qui attendent comme des frères adultes et responsables auprès de
qui notre don nous engage !
Frères et sœurs, que le Christ, pour nous, n’ait jamais à crier :
« Pourquoi m’as-tu abandonné ? » et croyons que la Vie, l’Amour seront Vainqueurs.
Jean-François NEAU
Diacre permanent
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