4° dimanche de carême

Année B

La bienveillance de Dieu

Osons regarder ce Jésus en croix… Oui frères et sœurs, osons lever nos yeux vers ce crucifié, le regarder et l'adorer. Ce regard vers le Christ Sauveur est un regard de foi, un regard de confiance et d'amour. En nous tournant vers le Christ, nous accueillons la guérison et la vie.

C'est là tout l'enjeu du Carême qui est un temps de conversion et de retour à Dieu. C'est important car trop souvent nous avons tendance à regarder ailleurs, vers ce qui nous tente et nous aveugle. Nous pensons y trouver le bonheur, mais le plus souvent c'est la déception et le vide. Il nous faut donc réentendre l'appel de Dieu : « Revenez à moi de tout votre cœur. » (Jn 2, 12a)

Jean, le seul des douze apôtres, à être là, ce vendredi après midi, au pied de la croix, n'a pas oublié ce jour. Pour Jean, témoin oculaire de la passion du Christ, c'est la Croix qui est la gloire de Dieu. Cette grande croix de bois sur laquelle saigne un corps d'homme torturé, c'est un sommet de douleur et de mort mais c'est aussi un sommet de la révélation divine.

L'amour extrême brûle au cœur de Jésus en croix : « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner la vie pour ceux qu'on aime » ( Jn 15, 13) Mais cet amour extrême est lui-même le signe d'un autre amour extrême, celui du Père : « Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique » (Jn 3, 16)

Ce monde qui nous paraît parfois si moche, si mal fait, Dieu l'aime. Cet amour de Dieu pour le monde, qui lui a fait donner son fils unique, Jean l'a exprimé de cinq manières : Dieu ne veut pas que l'homme périsse ; Il veut que nous vivions éternellement ; Il ne veut pas condamner le monde mais, Il veut que toutes les personnes soient sauvées car il les aime toutes et les œuvres de l'homme sont « œuvres de Dieu » (1 Th 2, 4)

C'est merveilleux ! Nous sommes tous regardés par Dieu avec bienveillance : un regard qui nous fait exister, un regard qui épanouit, stimule, entraîne, fortifie et dynamise. Là où il y a l'amour, Dieu est présent. Mais, nous sortons de cette présence d'amour quand nous méprisons quelqu'un, quand nous sommes jaloux, quand nous voulons ignorer telle ou telle personne. Pourquoi ? Parce que Dieu aime aussi ceux et celles que nous avons du mal à aimer !

Dieu a tout fait. Il est allé jusqu'au bout, pour sauver. Dieu nous a tout donné pour que le monde soit sauvé. Mais il ne nous sauve pas sans nous. C'est à nous de lutter contre le mensonge et le mal pour que la Lumière de la Vie brille en nous et sur le monde. Mais, hélas, les personnes qui refusent obstinément Dieu se condamnent elles-mêmes à être « un monde » en dehors de Dieu un monde sans vie éternelle ! Si nous voulons prolonger la mission de Jésus, ne condamnons personne mais au contraire, mettons notre volonté à sauver tous nos frères, à faire tout pour cela.

Nous sommes invités à communier au regard d'amour du Christ sur les autres ; nous sommes invités à être à notre tour, son cœur et ses bras dans notre milieu de vie, dans notre village, dans notre lieu de travail, dans notre paroisse Alors, il n'y a plus de jugement et la vie éternelle a déjà commencé.

Amen.

Michel Houyoux, diacre permanent



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