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3° dimanche ordinaire

              
Semaine de prière pour l'unité des chrétiens.

Dans l'évangile de ce jour, Jésus proclame que ''les temps sont accomplis, le règne de Dieu est tout proche.'' ''Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle.''
    Cette Bonne Nouvelle, Jésus nous manifeste par son exemple dans sa vie publique, comment la vivre. ''Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.''
    Nous n'aurons jamais fini de comprendre comment aimer comme lui pour que notre vie en soit retournée, convertie.
    En ce dimanche où nous prions pour l'unité des chrétiens, nous réaffirmons que nous croyons en ''un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père.''
    Pourtant, nous nous appelons catholiques, protestants, orthodoxes, anglicans...
    A la suite de la première communauté chrétienne, l'Eglise s'est développée en vivant sa diversité.    
    En faisant nombre de nouveaux membres, elle a vécu par la suite des moments difficiles de son histoire.
    Les chrétiens ont voulu avoir les pouvoirs humains, au nom de Dieu. Ils ont trop souvent confondu l'esprit de conquête et la mission au nom du Christ. Ils se sont battus et se sont séparés.
    Ils ont pu parfois oublier le message d'amour et de liberté, laissant les divisions prendre le pas sur ce qui nous unit.
    Ecoutons Jean Vanier, quand il écrit dans ''La source des larmes'' :
« En entrant dans Jérusalem, Jésus pleure sur notre monde...''Si tu avais compris le message de paix''... car l'oeuvre de Dieu, c'est l'unité. L'oeuvre du mal, du diable le bien nommé, -diabolos, c'est littéralement ce qui divise-, c'est la désunion. La pensée de Jésus, c'est de ramener ensemble tous les enfants de Dieu dispersés. C'est pour cela qu'il est venu. » La paix commence par la rencontre.
    Inutile de se morfondre sur ces réalités, mais au contraire cette conscience que nous en avons peut nous vivifier pour justement répondre à cette invitation à la conversion que nous entendons, ce soir, ce matin.

    Déjà, Jésus annonce la Bonne Nouvelle sur une terre qui est un symbole. La Galilée est un carrefour méprisable pour les chefs religieux, car elle voit passer tous les courants de pensée dans les caravanes qui s'y croisent. Terre païenne.
    Là Jésus invite à croire, il propose sans jamais imposer. Il respecte la liberté de chacun. Mais il n'est pas pour autant hésitant. C'est ainsi qu'il met en valeur que cette annonce du Salut est pour tous. Le Royaume de Dieu est partout.

    L'humanité doit donc répondre à cette offre de retour sur le chemin du bonheur par la conversion et l'accueil de la Bonne Nouvelle.
    C'est dans cette perspective que Jésus va, dans cette contrée, appeler ses apôtres, ses premiers disciples qui le connaissaient déjà, mais il éprouve maintenant leur disponibilité. Leur réponse est un acte. Ils laissent tout et le suivent.
    Nous aussi, nous recevons de Lui, chacun à notre place un appel. Savons-nous le reconnaître ? Savons-nous y répondre ?
   
    Nous attacher au Christ n'est possible qu'en nous détachant de ce qui nous retient trop. Saint Paul ne nous dit pas autre chose. Pouvoir pleurer, être heureux, avoir une épouse, il ne le nie pas, mais il nous dit que ce qui est bon est bon et qu'il est toujours dépassé par le meilleur. Le meilleur nous dit Paul, c'est l'amour en plénitude.
     Nos satisfactions et nos bonheurs légitimes ne doivent pas nous écarter de ce que Jésus nous a montré comme étant le meilleur : aimer Dieu de toute sa force et son prochain comme soi-même.
   
    Mais pour quoi faut-il se convertir sans cesse pour croire à la venue du Règne de Dieu qui proclame l'amour là où règne l'esprit de division ?
    Simplement parce que nous sommes plus facilement attirés par l'emploi de la force pour imposer nos vues, que par l'amour libérateur de nos servitudes.
    C'est aussi ce que nous montre Jonas et ce qu'il vit.
Lui, ce n'est pas un héros ! Appelé par Dieu pour annoncer sa Parole aux habitants de Ninive, il part, mais dans la direction opposée. Aller risquer sa vie chez les pires ennemis, non merci !
    Dieu le rappelle encore, et il obéit. C'est là ce que nous venons d'entendre. Il annonce simplement ''Encore 40 jours et la ville sera détruite''. C'est un peu court comme bonne nouvelle. Hé bien, malgré le piètre discours de Jonas, les gens crurent en Dieu et ont changé leur comportement devant ce cri d'alarme et cet avertissement.
    Plus de châtiment, on voit Dieu et son amour pour l'homme se révéler.
    Il n'en restait plus qu'un à convertir...Jonas lui-même. A son idée, la justice aurait voulu que Dieu exerce sa colère. Alors, il s'en va à l'écart de la ville. Le conte nous dit que Dieu le protège du soleil écrasant avec un arbre (le ricin) qu'il fait pousser et flétrir aussitôt. Jonas montre son mécontement et Dieu lui dit à peu près : ''Tu parles d'une histoire pour un arbre qui crève...Tu ne crois pas que cela aurait été plus grave pour ces ninivites qui allaient se perdre ?''
    Ce conte, nous l'entendons aujourd'hui pour nous dire que Dieu aime tous les hommes et qu'il n'attend d'eux qu'un geste pour leur pardonner.

    L'essentiel est bien de changer notre regard sur les autres en commençant par changer le regard que nous avons sur nous-mêmes. C'est le début de la conversion.
    En cette fin de semaine pour l'unité, il y a là un appel à des relations nouvelles avec le prochain en le considérant comme étant aimé de Dieu autant que nous le sommes.



Jean François NEAU, diacre permanent

25 janvier 2015
 



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