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3° dimanche ordinaire

Livre de Jonas 3, 1-5.10
Psaume : Ps 24 (25)
1ère lettre de Saint Paul apôtre aux Corinthiens 7, 29-31
Evangile de Jésus Christ selon St Marc 1, 14-20


Aujourd’hui le monde entier est en état d’urgence…
Dérèglement climatique, destruction des ressources naturelles, pandémie, révolution numérique… Pour prévenir l’avenir de l’humanité, il nous faut changer au plus vite nos modes de vie. « Le temps est limité… car il passe ce monde tel que nous le voyons. » Voilà une parole d’actualité qui met le monde entier en émoi… En fait la parole que je viens de citer ne date pas d’hier. Nous l’avons entendue à l’instant : c’est une phrase de Paul dans l’une de ses lettres aux Corinthiens.
Elle fait donc partie de la Parole de Dieu que l’Eglise nous invite à célébrer ce dimanche. Cette parole, Jésus l’a incarnée tout au long de sa vie publique dans son langage et sa vie d’homme. Dans l’évangile, Marc nous rapporte comment, où et à qui Jésus a parlé au début de sa mission.

Comment Jésus a-t-il commencé à parler ? Par une annonce et un appel très simples : Voilà l’annonce : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. »
Dieu n’est pas loin. Sa proximité apparaissait déjà dans le Premier Testament mais les hommes ont souvent gardé leurs distances. Par sa naissance à Bethléem, par son entrée dans l’humanité, Jésus supprime la distance : Dieu en personne vient à notre rencontre.
Et voilà son premier appel : « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile. » Dans le Premier Testament, des appels à la conversion existent déjà. Tout à l’heure, nous avons entendu comment « la parole du Seigneur fut adressée de nouveau à Jonas. »  De nouveau parce qu’au premier appel, Jonas s’était enfui. Il ne voulait pas porter le message de Dieu aux païens de Ninive. Mais la seconde parole du Seigneur a fini par le faire bouger. A contre-cœur, à toute allure - en un jour au lieu des trois qui auraient été utiles - il a annoncé aux habitants la destruction de leur ville s’ils ne changeaient pas de vie. Lui, Jonas, ne croyait pas l’efficacité de ce message mais, à sa grande surprise, les païens y ont cru. Ils se sont laissé transformer par la parole du Seigneur.
Cette invitation à changer de vie nous concerne nous aussi. La parole de l’évangile nous bouscule sans doute mais elle est Bonne Nouvelle. Elle nous ouvre à la joie de la confiance. Elle a le pouvoir de provoquer notre conversion si nous acceptons de l’entendre, de lui faire de la place chaque jour dans notre cœur et dans notre activité.

Où Jésus a-t-il commencé à parler ? Marc nous dit que « Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Evangile de Dieu. » Nous savons que cette région au Nord de la Palestine était un « carrefour des nations », c’est-à-dire un lieu où se côtoient des gens d’origines diverses. Le choix de Jésus est donc de ne pas rester dans les synagogues pour annoncer la Bonne Nouvelle du salut aux seuls croyants juifs. Dès le début, son message prend le large et s’ouvre à l’universel.
Ce constat est pour nous une précieuse indication. Il nous permet de nous interroger sur les choix et les lieux de nos engagements au nom de notre foi. Il nous incite à sortir sur les places et sur les parvis pour porter la Parole de Dieu bien au-delà des personnes qui fréquentent nos églises. Il nous invite à nous faire proches de ceux qui sont loin, à partir à leur rencontre.

Enfin, à qui Jésus a-t-il commencé à parler ?
Selon Marc, les premiers destinataires de la Parole étaient les habitants de Galilée.
L’évangéliste ne nous dit rien de leurs réactions. Nous pouvons imaginer que Jésus a rempli sa mission et que l’Esprit Saint s’est chargé du reste…
Mais la Parole peut aussi prendre la forme d’un appel beaucoup plus précis et plus personnel. Dans le Premier Testament, nous avons déjà quelques exemples. La semaine dernière nous avons entendu le Seigneur appeler Samuel à quatre reprises. Aujourd’hui c’était l’appel de Jonas à deux reprises. Les réponses de l’un et de l’autre sont bien différentes. Elles montrent ainsi la liberté laissée à chacun.
Au début de sa mission, la Parole de Jésus prend aussi la forme d’appels personnels. En passant le long de la mer, il aperçoit des pêcheurs. Ce ne sont pas des intellectuels ni des gens pieux. Ce sont des travailleurs manuels en pleine activité. Même si Jésus utilise des mots familiers pour s’adresser à eux, nous ne sommes pas sûrs que Simon et André en aient bien saisi le sens ni mesuré les conséquences : « Venez à la suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » L’appel de Jacques et de Jean est encore plus bref : « Il les appela. » Pourtant les réponses sont immédiates… Ce sont des réponses sans paroles : « Ils le suivirent… Ils partirent à sa suite. » Ils ont posé des actes !

Aujourd’hui, Seigneur Jésus, toi qui es la Parole du Père, nous avons répondu à ton appel pour t’écouter, te célébrer et te recevoir dans ton eucharistie. Envoie-nous ton Esprit pour que nous puissions maintenant transmettre ta Parole avec les gestes et les mots ajustés aux personnes vers lesquelles ton amour nous envoie. Amen.

Aujourd’hui écoutons la Parole de salut que Dieu nous adresse en son Fils Jésus. C’est lui qui sans cesse nous appelle à le suivre. C’est lui qui nous invite à la table de sa parole et de son pain. C’est lui qui nous rassemble tous auprès de son Père. C’est lui qui fait de nous des frères. C’est lui qui nous envoie participer à la construction d’un monde juste et fraternel, un monde d’amour et de paix. Il espère notre réponse en paroles et en actes.

Hubert PLOQUIN, diacre permanent.
le 24 janvier 2021                                    
Saint Léger et Sainte Bernadette d’Orvault   
                               



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