Année B
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2° dimanche de Pâques


Jn 20,19-31

Après avoir fêté la résurrection de Jésus, manifestation de la puissance infinie de l’amour d’un père pour son fils humilié, meurtri et mise à mort où Dieu arrache ce fils à sa mort humaine et lui rend la vie en lui offrant sa propre vie. Ce qu’il recommence pour chacun de nous à notre baptême. Aujourd’hui, en Église, nous fêtons la miséricorde, la Miséricorde divine, l’expression de la tendresse de Dieu, de son attachement profond pour chacun de nous, pour chacun de ses enfants, pour l’humanité. Un attachement si profond que ce père est bouleversé par nos malheurs, nos souffrances, notre fragile condition humaine. Si sa miséricorde est attachement et tendresse d’amour, il l’offre à chacun de nous et nous envoie chacune et chacun faire de même avec ses frères.
La providence n’y est sans doute pas étrangère…ce dimanche c’est le groupe des petits fragiles qui va animer la messe, partager ce qu’ils vivent ensemble et témoigner à Sainte Luce. Les petits fragiles c’est un groupe paroissial de personnes qui ont dans leur entourage familial une personne aimée porteuse d’un handicap - visible ou invisible-. Ils se retrouvent régulièrement pour partager, échanger s’écouter, se soutenir et cheminer ensemble sur le chemin de vie, de famille et de chrétien. C’est un chemin de difficultés, de souffrances mais aussi de joie profonde, d’Espérance et de bonheur, une vie de bouleversements, de courage mais avant tout de tolérance, d’ouverture d’esprit et de cœur, d’accueil et de rencontres. Ils vous invitent d’ailleurs à oser les rencontrer, leur parler car c’est de la méconnaissance que nait la crainte et la peur.
Dans l’évangile nous pouvons voir, contempler, le corps de Jésus ressuscité. Face à Thomas nous pouvons voir les blessures de la torture : les trous dans les mains, la fente sur le côté. Un corps meurtri offert à toutes les générations de croyants pour nous rappeler l’humilité de notre Dieu et le partage de son chemin d’humanité avec le nôtre. Il n’est pas venu puissant et dominateur mais comme l’amour : lumineux mais fragile, souffrant et meurtri, il offre son pardon à tous ceux qui l’ont blessé et tué et à tous ceux qui le blessent encore aujourd’hui.
A travers Thomas nous voyons les blessures humaines et la blessure spirituelle du Christ dans le non-amour qui lui est opposé. La parole inouïe sur la croix : « pardonne-leur… », le sang et l’eau qui coulent des blessures, sont pardon et miséricorde pour celui qui croit en lui. Par les yeux de Thomas, ce grand croyant, Jésus nous invite aussi à nous tourner vers nos propres blessures et vers celles de l’autre : celui que j’aime, celui que je n’aime pas assez, celui que je ne veux pas aimer et même celui que je veux ignorer. Toutes ces blessures, les miennes, les leurs, génèrent peines, souffrances, haine, divisions et plus encore ! Tous solidaires dans la folie des hommes. Toutes ces blessures avec la fragilité qu’elles créent, la faiblesse qu’elles induisent nous rappelle fortement que nous ne pouvons lutter seuls, nous avons besoin les uns des autres, nous avons besoin de Jésus et de la grâce de son amour pour guérir.
Comme les blessures de Jésus se guérissent par l’esprit, l’amour et la vie offerte, notre miséricorde celle reçue de Dieu, nourrie de son amour, peut aussi transformer nos propres blessures dans le pardon et l’indulgence. Notre prière, notre compassion, notre consolation sont aussi chemin d’une guérison pacifiée et réciproque. « La paix soit avec vous » N’est-ce pas cette parole du Christ, celle qu’il adresse à ses disciples, tous ses disciples, qu’il nous destine ? Reprise régulièrement par le prêtre au cours des messes, c’est elle qui nous interpelle et va nous conduire sur notre chemin de fraternité.
La réponse aux blessures que l’on subit ou que l’on inflige, le refus de l’accueil ou de la rencontre, le refus du partage de l’amour, jugement, violence, rejet… la réponse, la seule réponse est l’amour témoigné par la miséricorde vécue, reçue et partagée. Alors n’en parlons plus mais vivons là que la joie et la paix du Christ illumine nos vies et notre visage !

Patrick DOUEZ, diacre permanent
le 08/04/2018


12 avril 2015

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