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2ème dimanche du Temps Ordinaire


1S3, 3b-10.19 / Ps 39 / 1Co 6, 13c-15a.17-20

        104ème journée du migrant et du réfugié ! Une journée pour aiguiser notre réflexion, notre attention, notre regard sur toutes ces personnes qui nous paraissent si différentes, nous surprennent souvent, nous apeurent parfois mais qui avancent vers nous en faisant preuve d’espoir et de courage admirables.
      
        Une nouvelle fois, notre pape nous invite à changer notre regard, pas seulement celui qui nous permet de voir l’autre, l’enfant, la femme, l’homme, qui vient de si loin, mais changer notre regard profond, celui du cœur. Changer ce regard pour dépasser nos préjugés, nos a priori, aller au-delà des jugements à l’emporte pièces et des catalogages que les médias ou la société civile nous imposent. Bien sûr, nous sommes curieux, nous voudrions tout savoir, tout connaître…tout de suite…de ce qui jette ces personnes par routes et chemins ou sur la mer, au risque de leur vie avec des conséquences supposées dans notre vie ou pour notre confort. Mais toutes ces personnes, ces enfants, ces femmes, ces hommes, seuls ou en famille, ne sont-ils pas déjà nos frères en humanité ? Notre foi, la sagesse de cette foi, celle en un Dieu unique Père de tous les hommes, ne nous dit-elle pas que nous sommes frère non seulement en humanité mais aussi en Christ, animés par l’Esprit que Dieu donne à chacun. L’Esprit, que Jésus incarne, dit notre filiation et notre fraternité : un seul Dieu, un seul Père ! Sans doute, n’avons-nous pas la même philosophie, la même religion, la même façon de prier, de parler, de vivre mais nous sommes tous frères et enfants de Dieu né de son amour, avec une même vocation : aimer et être aimé

        Changer notre regard, c’est s’inspirer de celui de Jésus qui ne voit pas en l’autre un rival, un risque ou un danger mais un frère à aimer, à secourir, à respecter. Sans le juger vivre la miséricorde et l’accueillir…le rencontrer. François, notre Pape écrit « En observant les migrants et les réfugiés, ce regard saura découvrir qu’ils n’arrivent pas les mains vides : ils apportent avec eux un élan de courage, leurs capacités, leurs énergies et leurs aspirations, sans compter les trésors de leurs cultures d’origine. »
Au-delà de notre curiosité, au-delà de nos jugements, nous avons à convertir notre regard d’enfant de Dieu. Passer outre nos appréhensions, nos interrogations stériles et les discours médiatiques, exige un engagement concret : l’Accueil. Accueillir, pour rencontrer la personne qui est là, migrant ou réfugié, et offrir à ce frère, cette sœur, une oasis de paix car nous sommes tous à habités par la même dignité celle d’enfant de Dieu. Accueillir et accepter de vivre la rencontre, de partager la parole et le pain, d’offrir du temps et peut-être un toit et un lit comme le font des personnes de notre paroisse. Un couple en témoigne…

  (Témoignage de Véronique et Gérôme.
    Dans le cadre de JRS-Welcom, ils ont accueilli pdt 5 semaine un jeune migrant.)

        …Changer le regard c’est donc se sentir concerné, oser dépasser les préjugés repousser le rejet pour découvrir la personne vivante qui est face à moi et m’engager. Avoir de l’empathie, compatir à la souffrance de l’autre est essentiel mais ne suffit plus. Il nous est nécessaire de nous engager ensemble « peuple du monde » pour permettre à chaque humain de recommencer à vivre en paix sur notre terre, « notre maison commune » dira François.

        Nous venons de fêter Noël, la venue en notre monde, en notre chair, de l’incarnation de l’amour de Dieu. Il n’est pas venu avec armes et bagages ou une légion anges, NON ! Il est là, au fond d’une mangeoire, fragile et vulnérable, totalement dépendant d’une jeune femme et d’un simple charpentier, son mari. Pour échapper à la barbarie ils ont fui et migré vers un autre pays ! Comment ne pas voir dans toutes ces personnes une autre image de Jésus ? Ne sont-ils pas fragiles, vulnérables et dépendants? Tous fuient la barbarie de la guerre, de la dictature politique ou religieuse, les catastrophes climatiques voire économiques « pour écrit Benoît XVI  laisser derrière eux le désespoir d’un futur impossible à construire » !
 
        Changer son regard c’est le convertir par la miséricorde de notre Père pour ne plus se laisser guider par la peur mais par l’amour, ne plus laisser la société m’influencer ou guider mes geste mais vivre pleinement en vérité la rencontre avec l’autre. Nous rencontrer fraternellement pour que nos fragilités respectives, nos vulnérabilités, les siennes et les miennes, deviennent ensemble une force et la source de la relations fraternelles que Jésus nous invite à vivre pour être ensemble le chemin de joie et de bonheur. Prémices du royaume. « Me voici Seigneur, je viens faire ta volonté ».
 

        Patrick DOUEZ, diacre permanent
        14 janvier 2018


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