Année B
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retour vers l'accueil29° dimanche du Temps Ordinaire
Mc 10, 35-45
Les textes de ces derniers dimanches abordaient des questions cruciales
: L’argent, la richesse, le mariage. Aujourd’hui c’est la question du
pouvoir qui est posée ; question oh ! combien d’actualité dans notre
société, quand on voit des dirigeants opprimer leur peuple et se placer
au dessus des lois pour satisfaire leurs intérêts personnels au
détriment de la population. Mais sans aller aussi loin, dans bien des
situations familiales ou professionnelles, l’abus d’autorité rend l’air
irrespirable... Reconnaissons-le également, au fond de nous mêmes, nous
aimons bien souvent avoir raison, être celui qui impose son point de
vue avant d’écouter l’autre… Jésus nous dit « chez vous, il ne doit pas
en être ainsi ». Suivons le chemin que Jésus fait parcourir à ses
disciples pour comprendre de quelle manière exercer nos
responsabilités,
Jésus n’a jamais contesté le pouvoir politique, « rendez à César ce qui
est à César » ni contesté ceux qui avaient une certaine autorité, des
personnes en situation de responsabilité : pensons au Centurion romain,
chef militaire, à Zachée, à Mathieu, le collecteur d’impôts… Il faut
bien des responsables et personnes qui assument les responsabilités
sociales, économiques, politiques !
Par contre, Marc épingle plusieurs fois les disciples qui recherchent
les honneurs. Jacques et Jean dans l’évangile s’approchent de Jésus
pour lui demander « de siéger, l’un à sa droite l’autre à sa gauche ».
Jésus se garde bien de répondre à leur demande et leur dit qu’avant, il
faudra traverser l’épreuve. Un peu fanfarons, les deux frères répondent
: « nous le pouvons ». Mais là encore, Jésus se garde bien de rentrer
dans leur visée. Siéger à ses côtés relève de la volonté du Père.
Immédiatement après, il fait observer aux disciples : « Vous le savez :
ceux que l’on regarde comme chefs des nations païennes commandent en
maîtres ; les grands font sentir leur pouvoir ». Ces mœurs sont aux
antipodes de ce que Jésus propose et vit. Les douze sont-ils avides
d’honneurs, de domination, de supériorité ? Jésus les amène à renoncer
à cette vision des choses pour accepter de servir avec beaucoup
d’humilité, car « parmi vous, dit Jésus, il ne doit pas en être ainsi.
Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur… car le Fils de
l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir. »
Jésus nous demande de ne pas suivre les pratiques et manières de faire
du monde, de ceux qui veulent tout dominer : Il y a une autre voie, une
autre manière d’exercer nos responsabilités… aimer sans dominer ni
accaparer l’autre, mais en partageant. Le seul chemin pour qui veut se
mettre à la suite de Jésus, c’est celui du service. Jésus s’est
mis au service de ses disciples, jusqu’à leur laver les pieds, un
certain soir de Jeudi Saint, (c’était le rôle de l’esclave dans la
société juive de l’époque) ; il s’est mis au niveau de ses
contemporains et en particulier des plus vulnérables, lui qui est «
Maître et Seigneur ».
Servir, nous le faisons sans toujours nous en rendre compte, en
famille, dans les tâches toutes simples de la vie quotidienne, mais
aussi dans l’exercice de nos responsabilités, dans la cité, dans la vie
économique, dans la vie associative ou syndicale. Et au sein de
l’Eglise c’est pareil, pour tant de laïcs engagés dans l’Eglise
bénévolement. Les ministres ordonnés, évêques, prêtres et diacres
exercent une autorité dans l’Eglise, mais ne sont-ils pas d’abord des
serviteurs ? Ministre vient du mot latin qui signifie serviteur ; le
mot grec correspondant est « diakonos » d’où vient le mot « diacre »
celui qui est ordonné pour être au service. Si le service dans la
paroisse n’était pas la règle, notre communauté chrétienne ne serait
pas ce qu’elle est aujourd’hui. Je suis souvent admiratif de ces
personnes qui discrètement remplissent la mission confiée en toute
simplicité et humilité. Mais, comme les apôtres, les laïcs en
responsabilité, les diacres comme les prêtres ou les évêques
n’échappent pas, parfois, aux tentations du pouvoir ! C’est humain,
nous aimons dominer, avoir les honneurs, asseoir notre autorité, dans
l’Eglise comme dans la cité…
Servir à la manière de Jésus, ce n’est pas seulement une façon de
faire, mais c’est une manière d’être et de vivre, que l’on apprend tout
au long de sa vie. Encore nous faut-il regarder le Christ serviteur
pour agir comme lui. Je retiendrai trois attitudes de Jésus dans ses
rencontres avec les hommes et les femmes de son temps :
D’abord, regarder l’autre avec bienveillance, sans
cataloguer ni juger, comme Jésus avec la samaritaine ou la femme
adultère…
Ensuite regarder le monde et les hommes non pas de
haut, mais à partir d’en bas, là où la vie est fragile et a du mal à se
faire entendre ; comme Jésus avec l’aveugle Bartimée ou le
paralytique de la piscine de Bethzatha…
Enfin, permettre à l’autre d’exprimer son désir
comme Jésus avec ses disciples « Que voulez-vous que je fasse pour vous
? » ; ou avec l’aveugle « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » ; ne
pas imposer sa manière de voir, ne pas faire à la place des personnes,
mais faire avec elles, les aider à vivre, à grandir, à devenir
elles-mêmes responsables...
Servir ses frères est une manière de témoigner de
l’amour du Christ pour les hommes, de participer modestement, mais
réellement, à la mission de L’Eglise. Baptisés, nous sommes envoyés au
cœur du monde pour témoigner de la bonne nouvelle de Jésus Christ.
Yves MICHONNEAU, diacre permanent
Paroisse St Léger-Ste Bernadette d’Orvault
18 octobre 2015
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