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26° dimanche du Temps Ordinaire
                 
Que dit ce texte ?

Nous voyons dans ce passage que les Douze sont présents,  Jean est en train de s’entretenir avec Jésus à propos « ….de quelqu’un…. » et je constate, encore une fois, que ce quelqu’un n’a pas de nom, on ne sait pas si c’est un homme ou une femme..
Ce « quelqu’un… » avait le pouvoir de chasser les démons en se servant du nom de Jésus.
Les disciples ont alors tenté de faire cesser ses activités parce qu’il ne faisait pas partie de leur cercle. C’est à dire que les disciples refusaient une action,  provenant de quelqu’un qui n’était pas des leurs…..
Le texte nous dit :
Mais pour Jésus, ce n’était pas une bonne raison pour avoir agi ainsi.
Il leur dit qu’ils n’auraient pas dû s’opposer à cette personne. Et Jésus intervient d’une façon ferme :
« ….Ne l’en empêchez pas … car il n’est personne qui, faisant un miracle en mon nom, puisse aussitôt après parler mal de moi….. »
Ensuite :
- Jésus parle de celui qui donne un verre d’eau…
- Jésus parle de celui qui, dans son comportement, est un scandale pour « ces petits » qui croient en moi.
Ces « petits » ces « enfants » objet du chapitre précédent.
et Jésus parle d’amputations douloureuses symboliques.
Et pour moi que dit ce passage ?
Je constate une incompréhension entre Jésus et ses disciples sur la mission et sur le chemin à suivre.
 Par sa réaction, Jésus montre qu’il avait un point de vue beaucoup plus tolérant que celui des disciples concernant ceux qui ont le droit d’œuvrer pour Dieu.
Je comprend que les disciples disent que :
    •    ici c’est une propriété privée….entrée interdite…c’est réservé à ceux qui savent….nous avons un monopole…
    •    que l’appartenance au Christ est limitée à ceux qui font partie du groupe..
ce sont des expressions familières à tout être humain et qui dénotent un réflexe de posséder.
Réflexe d’un avoir que l’on traduit par « pouvoir », réflexe qui est excessif au point d’exclure les autres.
La 1ere lecture du livre des nombres, nous parle aussi d’exclusion, :
-« …2 hommes …qui ne s’étaient pas rendus à la tente…. »
un jeune demande à Moïse de « les arrêter… »
Moïse réplique : « …serais-tu jaloux…? »
"Il n'est pas de ceux qui nous suivent".
Peut-être  la racine de 1 'intolérance, de la pensée unique.
Et bien entendu ma pensée, mon discours, sont l'exclusion de l’autre, de celui qui ne vient que très peu aux célébrations dominicales.
« …ils ne se sont pas rendus à la tente… ; »
Mal profond d'une humanité si peu sûre d'elle-même. Je m’accroche farouchement aux certitudes qui ne sont que des idées et non pas réalités de la vie.
Jésus dit :
"Celui qui n'est pas contre nous est avec nous"
Jésus nous place devant ce qu’est la vie en Jésus et Jésus nous place devant ce qui est contre  JÉSUS..
Jésus laisse la porte ouverte à ceux qui veulent venir à lui... même par un autre chemin, parce qu’il n’y a pas d’exclus dans le christianisme qui est bien plus que la religion de la tolérance puisqu’elle est la religion de l’amour !
On remarque que les disciples sont très prompts à condamner, alors qu’ils sont faibles, on le verra au moment de la passion de Jésus, prompts à se sauver.
Etre dans "le camp de Jésus ", ce n’est pas d'abord les discours, c'est LE VERRE D'EAU que 1'on donne.
Jésus nous le dit :
-« et celui qui vous donnera un verre d’eau…. »
Moi qui suis athée, moi qui suis sans religion, est-ce que je n’irais pas porter un verre d’eau, devant toute une assemblée, à ce pauvre, à ce rejeté de la société ?
Nous devons nous réjouir du bien que fait un frère qu’il soit protestant ou même fidèle d’une autre religion que la nôtre ou  même athée ...

Mais nous sommes tellement conditionnés par notre milieu, notre culture, nos traditions qu’il nous est parfois difficile de ne pas voir en l’autre un ennemi parce qu’il n’est pas... des nôtres.
Reprenons aussi la 1ere lecture :
Il y a cohérence de la 1ere lecture et dans l’Evangile rapporté par Marc, je remarque que la même tentation guette les disciples :
    •    se servir d’un avoir, un don de Dieu, pour exercer un pouvoir….acquérir un privilège…..
et puis il y a dans ce passage, des termes très durs.
vous avez  sûrement déjà entendu tes parents ou un professeur,  dire à des enfants : «Si tu continues, je te tords le cou!»
Croyez-vous qu’il avait vraiment envie de  faire du mal ?
Non, c’est plus tôt une façon de parler! On exagère pour nous  faire réfléchir!
Si Jésus parle ainsi, c’est que ce qu’il a à nous dire est très important !

Jésus, cette fois-ci, tu y vas fort ! tu laisses éclater ta colère dans un flot d’images excessives, parce que ce qui a frappé les disciples, te frappe en plein cœur, Toi qui chérit les faibles et les petits.
Jésus invite ses disciples à ouvrir la porte :
-Celui qui n’est pas contre nous est pour nous… »
c’est une manière de dire qu’il y a des gens qui sont des nôtres même s’ils ne sont pas sur nos listes….
On pourrait dire :
- qu’il y a de bons fruits même à l’extérieur de la communauté et donc s’il y a de bons fruits, il y a de bons arbres même à l’extérieur de la communauté…
et le contraire est aussi à comprendre
s’il ya de mauvais fruits…il y a donc de mauvais arbres et donc il faut se résoudre à couper l’arbre malade……

Avec ce que nous lisons aujourd’hui, il est impossible pour nous baptisés de rester les yeux fermés, les oreilles sourdes, et la bouche close devant la désocialisation des peuples opprimés par un petit nombre.
Et Jésus nous le dit dans ce passage, tant pis, s'il faut y perdre sa main, son pied ou son oeil , c'est-à-dire sa tranquillité, son confort, moral ou spirituel, et le charme d'aller bien quand tout va mal.
Soyons réalistes, Jésus ne conseille à personne de se mutiler, mais Jésus veut nous faire sentir, par ces phrases violents, la gravité de ce qui est en jeu dans ces textes, à savoir la cohésion de la communauté.
Dans ces textes, nous sommes engagés, non pas à savoir qui est le plus grand, mais de vivre en paix les uns avec les autres et de partager la même passion pour le Royaume.
Prenons un temps de réflexion pour la semaine à venir, je me pose cette question :
Que peut-on faire au nom de Dieu ? 

donner,

partager,

aimer

Jean CARLES, diacre permanent
27 septembre 2015

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