Année B
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23° dimanche ordinaire
 Is 35, 4-7a/ Jc 2, 1-5/ Mc 7, 31-37


            Chers frères et sœurs,  
                                    
Quand un peuple souffre, il aspire à la libération. Alors il crie. Quant un homme est malade ou en danger, il désire être sauvé. Alors il prie. Et Dieu répond. La réponse qu’il donne par Isaïe, dans la première lecture,  au cri d’angoisse d’Israël  est l’une des plus merveilleuses : « Prenez courage, ne craignez pas. Voici votre Dieu (…) Il vient Lui-même et va vous sauver ». Et le prophète cite une série de faits miraculeux : les aveugles verront, les boiteux bondiront, les sourds entendront, les muets crieront. Qui pourrait opérer ces signes, si ce n’est Dieu, et Dieu seul ? Pour tout croyant qui écoute ou lit ce passage de l’Ecriture, ces miracles sont comme des panneaux qui signaleront la venue de l’heure attendue : Dieu vient Lui-même pour nous sauver. Et c’est bien ce que confirme l’action de Jésus dans l’Evangile : « Tout ce qu’il fait est admirable. Il fait entendre les sourds et parler les muets ». C’est donc en Lui que s’accomplit cette venue du Dieu sauveur. Désormais toute personne qui veut être sauvée doit aller à Jésus seul. Alors peut surgir une question : Comment aller à Jésus ? Comment se faire sauver par Lui ? C’est à cela que répond l’Evangile de ce dimanche.

        Il est écrit dans l’Evangile qu’« On amène à Jésus un sourd-muet, et on le prie de poser la main sur lui ». Observons  l’attitude de ceux qui présentent le patient à Jésus : pour peu qu’on lui amène un malade et qu’on lui adresse la prière de le guérir, c’est qu’on croit qu’il a le pouvoir d’opérer cette guérison. Or ce signe qu’on lui demande (la  guérison d’un sourd-muet) est de la série des signes qui témoignent que le sauveur est déjà venu. C’est donc une personne ou un groupe de personnes qui croient en Jésus. Autrement dit, c’est à peu près ce que l’on appelle aujourd’hui des chrétiens. C’est donc la communauté chrétienne qui a le pouvoir de nous présenter à Jésus, et de le prier de nous sauver. Et en Eglise, nous pouvons prier ensemble pour nos frères et sœurs. Le geste intercesseur de l’Eglise se pose solennellement le jour de notre baptême : la communauté nous présente au Christ pour qu’Il fasse de nous des fils de Dieu à son image. Et les parrains nous accompagnent sur ce chemin qui mène au salut. Et dans tous les autres sacrements, les prières et les bénédictions, c’est la même action de l’Eglise qui se renouvelle pour nous. Et le seigneur répond à ses prières en notre faveur.

        Par ailleurs, la prière et l’action de la communauté visent avant tout à nous mettre en contact direct avec le Seigneur. C’est bien ce que semble signifier Jésus quand il emmène le sourd-muet à l’écart, dès que lui fut présenté le souffrant, avant de guérir ce dernier. L’homme se retrouve ainsi seul à seul avec son sauveur.  C’est donc à travers  un face à face, un cœur à cœur sincère avec Dieu, dans la prière, que nous recevons de Lui les grâces qu’Il nous donne.  N’ayons donc pas peur de parler au Seigneur, de lui dire directement les maux dont nous souffrons. Quant à  ce sourd-muet, de quoi peut-il  s’agir quant à sa surdité et son mutisme ?  C’est sûrement quelqu’un qui ne peut pas entendre la Parole de Dieu : il est sourd. Et ne l’ayant pas entendue, il ne peut la proclamer : il est muet. Cela est si vrai que le patient se situe en Décapole, territoire païen, c’est-à-dire non encore ouvert à la Bonne Nouvelle du salut. « Ouvre-toi », ordonne Jésus, et le malade est guéri. Et nous aujourd’hui, de quoi avons-nous besoin d’être guéris? En quoi avons-nous besoin de nous ouvrir à la grâce de Dieu ? Sachons surtout que nos pauvretés sont avant tout des pauvretés spirituelles et morales. De quoi avons-nous besoin pour être riches de la foi, selon l’expression de Saint Jacques dans la première lecture ? Qu’est-ce qui nous enferme dans notre vie intérieure et nous empêche de nous ouvrir au salut de Dieu ? Pour répondre en toute vérité à ces questions, cessons de nous juger et de juger les autres à travers les mesures selon nos fausses valeurs (richesse ou pauvreté, grandeur de classe sociale) et laissons-nous interpeler par la vérité de l’Evangile.                    
        Ouvre nos cœurs, Seigneur, à ta parole, et nos vies chanteront les merveilles de ton amour.
        Par Jésus le christ notre seigneur. Amen.

Tanguy SOGLO, diacre transitoire
Azovè (Bénin),
Paroisse de l’Immaculée Conception,
le 9 septembre 2012  


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