Année B
Sommaire année B
retour vers l'accueil1er dimanche de Carême
Paroisse St Léger-Ste Bernadette d’Orvault
Homélie du 18/02/2018
1er dimanche de carême
Le texte de la Genèse nous invite à regarder les
nuages, non pour nous y perdre en rêvasseries, mais pour y découvrir
l’arc en ciel, signe de l’alliance de Dieu avec l’humanité.
L’alliance de Dieu avec le ciel et le terre est
cosmique. On a tenté d’expliquer le déluge par des souvenirs
d’inondations catastrophiques dans les régions du Tigre et de
l’Euphrate, mais le texte nous dit bien plus qu’une histoire
d’inondation. Le déluge est l’image d’une humanité en perdition qui
expérimente sa fragilité et sa fin possible. N’est-ce pas ce sentiment
qui habite nos contemporains et nous-même, quand on voit les
dérèglements climatiques, les catastrophes naturelles, le réchauffement
de la planète, et les prévisions des scientifiques ? Serons-nous des
témoins passifs ou des acteurs du changement pour laisser aux
générations suivantes un monde vivable ? Cette question est bien posée
dans l’Encyclique « Laudato Si ». Avec le réchauffement de la planète,
si l’on ne fait rien, un nouveau déluge est annoncé. Déjà l’élévation
du niveau de la mer a fait fuir de leur terre des millions d’êtres
humains… Tout cela nous interpelle sur notre manière de vivre.
Les textes de ce 1er dimanche de Carême nous appellent à la conversion,
conversion de nos sociétés dans leur mode de vie et conversion
individuelle. Ils nous appellent à renouer ou à renforcer notre
alliance avec Dieu, à la suite de Jésus au désert.
Les récits de la genèse, dont font partie le déluge
et l’arche de Noë, suggèrent, selon « Laudate Si », « que l’existence
humaine repose sur trois relations fondamentales intimement liées : la
relation avec Dieu, avec le prochain et avec la terre. Selon la bible,
les trois relations vitales ont été rompues, non seulement à
l’extérieur, mais à l’intérieur de nous. Cette rupture c’est le péché
». Il est aujourd’hui des « structures de péchés », selon l’expression
de Jean-Paul II, qui répandent le mal, détruisent l’homme et la nature
: par exemple, les trafics d’êtres humains, le pillage des ressources
de certains pays, les écarts monstrueux des revenus, laissant en marge
du développement, avec quelques dollars et sans eau potable des
centaines de millions de personnes… Oui, les liens entre les hommes et
Dieu, entre les hommes eux-mêmes, entre les hommes et la terre sont mis
à mal.
Le récit biblique nous dit bien que c’est l’homme qui est responsable,
in fine, de ce qui va arriver. Les comportements qui abiment les
relations avec Dieu, avec nos frères humains, avec la terre sont
destructeurs et mènent à la catastrophe… L’épisode du déluge et de Noë
nous a prévenus.
Alors, devons-nous être pessimistes, résignés ? Non,
car Dieu avait fait alliance avec les rescapés de l’arche de Noë, et «
avec leur descendance et tous les êtres vivants… pour les générations à
jamais… Il n’y aura plus de déluge pour ravager la Terre ». Même si
nous savons que la promesse de Dieu s’accomplira à sa façon, car Dieu
est fidèle, il y a un combat à mener contre les forces du mal, tant au
niveau de la société qu’au niveau personnel.
Le carême, est l’occasion de renforcer l’alliance
que nous avons scellé avec le Christ le jour de notre baptême. Pour
Pierre, « le baptême est l’engagement envers Dieu d’une conscience
droite et il sauve par la résurrection de Jésus Christ ». Ces quarante
jours qui nous séparent de Pâques sont le temps favorable et nécessaire
pour resserrer nos liens avec Dieu, pour refaire alliance avec lui. A
l’issue de ce carême, nous serons alors invités à redire notre
attachement au Christ en renouvelant notre engagement baptismal.
Selon saint Marc, c’est l’Esprit « qui pousse Jésus au désert », juste
avant de commencer sa mission. Pendant ses quarante jours au désert,
Jésus se prépare à sa mission pour annoncer la bonne nouvelle du salut
pour tout être humain. Comme chacun d’entre nous, il est tenté ; mais,
dans la prière et le jeûne, il sort vainqueur de son combat contre
Satan. Laissons-nous donc conduire par l’Esprit au long de ces quarante
jours qui nous séparent de Pâques. Laissons-lui la place en renonçant à
ce qui encombre notre vie. Comme Jésus nous pouvons compter sur
l’Esprit Saint pendant ce carême pour faire la vérité en nous, vaincre
le mal et ajuster notre vie à la volonté du Seigneur.
A la suite de Jésus, nous sommes invités à ne pas rester les bras
croisés. Jean-Baptiste est arrêté, Jésus part en Galilée. Les
oppositions et les coups durs n’entament pas sa détermination. Dans un
monde où souvent nous sommes incompris, il faut tenir bon et témoigner
de la bonne nouvelle de l’Evangile. Nous sommes invités à redire avec
Jésus « les temps sont accomplis, le règne de Dieu est tout proche »,
il est là à portée de main, déjà présent dans nos cœurs, dans nos vies.
La promesse d’alliance éternelle se réalise aujourd’hui avec nous
peuple de Dieu, et « avec tous les êtres vivants… pour les générations
à jamais ».
Pour faire alliance, il faut être deux ! « Convertissez-vous et
croyez-en l’Evangile » dit Jésus. Et si ce carême était bien pour nous
une chance de conversion ? Le moment d’accueillir en nos cœurs l’arc en
ciel du Seigneur et de refaire alliance avec Lui.
Yves Michonneau, diacre permanent
18 février 2018
Paroisse St Léger-Ste Bernadette d’Orvault
Sommaire année B
retour vers l'accueil