Année B
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retour vers l'accueil1° dimanche de carême
Connaissez vous le goum ?
Mon
propos ce matin va s’appuyer sur deux témoignages de marcheurs :
celui d’un séminariste de Bayonne et celui de Mathilde et Edouard
Cortès, pèlerins vers Jérusalem:
Alors d’abord, un goum,
qu'est-ce que c'est et pourquoi ? Un goum c’est un groupe d’une
vingtaine de personnes qui partent pour une semaine de marche, pour un
temps de désert. Dans les grands plateaux des causses en France ou en
Afrique du nord et même en terre sainte. Confort minimum : ils
dorment à la belle étoile ou sous l’abri d’une vieille grange. Les
repas sont simplifiés : le matin du riz, le midi du riz, le soir
du riz. C’est un désert.
Mais je laisse parler notre séminariste :
Nous
vivons dans une société qui nous propose mille et une choses à la
seconde, nous gardant dans une éternelle tension, une sorte de champ
magnétique de l'activisme pour 'remplir le vide'. Nous sommes sans
cesse sous tension et en tension, tant dans notre vie de tous les jours
que dans notre vie spirituelle, alors une question se pose : Comment
rencontrer Dieu si on ne prend pas le temps?
Le goum, c’est un
temps de désert, un temps de cœur à cœur avec Dieu, un temps de pause
dans cette vie. Les quatre piliers du goum sont la marche et la
vie au rythme de la nature, le silence et la prière.
La marche
au rythme de la nature: La marche fait son travail toute seule, elle
apaise, recentre et rend confiance en soi. Au désert, on devient sans
s'en apercevoir, homme de silence et de contemplation.
Dans la
marche on trouve très vite son régime personnel d'endurance et les
attitudes qu'il convient d'avoir à l'égard du soleil et du froid. On
apprend alors peu à peu le dialecte des nuages et du vent. Nos oreilles
et nos yeux s'ouvrent à une multitude de signaux qui nous permettent de
rentrer en communication avec la nature et ses éléments.
Lorsque
nos feux de veillée se meurent, certains restent auprès des braises, en
silence, et laissent leur cœur s'ouvrir à l'amour de ce Dieu qui les
comble.
Le silence et La prière: Il arrive aussi qu'on chemine
des heures sans parler, le silence alors se fait prière, prière de
louange pour la beauté de la création, mais aussi prière d'action de
grâce pour l'expérience que l'on est entrain de vivre;
Si le
silence est présent, il n'est jamais vide car ce silence est habité par
la présence de Dieu, un Dieu avec lequel nous pouvons alors enfin
parler, en vérité, en profondeur. Un Dieu qui essaie de nous rejoindre
chaque jour de notre vie mais que nous n'accueillons pas toujours. Ce
temps de désert, est donc temps de grâce à l'accueil de Dieu, un temps
de mise à l'écoute de sa parole et de ce qu'il veut nous dire, un temps
de discernement avant de se réengager sur le chemin de la vie de tous
les jours.
Le goum est une démarche de pèlerinage, à la suite des
pères du désert, dont la pauvreté, les marches, la solidarité et la vie
au rythme de la nature, en font un lieu privilégié de rencontre avec
Dieu.
Mais c'est seulement en le vivant en vérité, que ce temps
de désert nous révèle à la fois, à travers ses grands espaces, sa
beauté et son silence, que notre être profond a soif, soif
d'autre chose que des produits que la société propose, mais soif de se
retrouver lui même, face à lui même pour trouver et entendre celui qui
l'a guidé jusque là, Celui qui le fait vivre et veut son bonheur :
Jésus Christ. Ne trouvez vous pas qu’à la place du mot goum, on
pourrait mettre le mot Carême ?
Mais ici, en ville, au travail, en famille, ce n’est pas facile de trouver un espace de désert, de silence.
C’est
pourtant ce à quoi nous sommes invités chaque année ? Pour
retrouver le chemin du cœur de Dieu, le chemin du pardon, le chemin du
partage et de la solidarité.
Edouard et Mathilde CORTES ont
décidé de vivre un voyage de noces original : sans un sou en poche
il sont partis à pied de Paris jusqu’à Jérusalem : 8 mois de
marche tous les deux, seuls. Un autre chemin fait de rencontres,
joyeuses, dangereuses mais surtout un chemin de découverte. Découverte
de l’autre, de son conjoint, des personnes rencontrées et aussi de
Dieu.
Alors le Carême : quarante jours de désert, de silence,
de solitude pour entendre Dieu qui chuchote à notre oreille. Quarante
jours c’est long. On peut se décourager. Mais nous pouvons aussi nous
appuyer les uns sur les autres. Par la prière, par des rencontres et
des échanges comme toutes ceux qui vous sont proposés pendant ce temps
de Carême. Par le pardon de Dieu qui vous est offert. Ecoutons Edouard
et Mathilde CORTES :
Au quotidien sur ces milliers de
kilomètres le pardon va devenir notre plus fidèle pansement
cicatrisant. Il ne faut jamais l’oublier dans notre pharmacie si l’on
veut marcher loin à deux. A deux, en couple, en famille. Mais aussi à
deux avec Dieu.
Pour terminer je voudrais vous proposer quelque chose de concret :
Pendant
ce Carême, nous allons chacun, petits ou grands, plus jeunes ou moins
jeunes, nous allons vivre des moments heureux, douloureux, des moments
de joie, de tristesse, de colère ou d’enthousiasme, des rencontres, un
éblouissement devant un paysage... En fin de journée, en y repensant,
en le mettant devant Dieu, pour rendre grâce ou pour appeler à l’aide,
pour chacun de ces moments, je vous propose de prendre un grain de riz
et de le mettre dans un petit récipient.
A la fin de ce carême, le
5° dimanche où nous serons avec le CCFD, ou un autre moment, rassemblez
tout vos grains de riz et offrez les, A Dieu d’abord. Mais aussi, en
les convertissant en argent, un grain pour un centime, ou un euros, ou
10 euros…Offrez les pour partager tous ces moments.
Si nous partons
vraiment pour le désert, c'est-à-dire pour un lieu de rencontre avec
Dieu, si nous laissons Dieu habiter notre cœur et notre vie, tout va
changer. Au début nous n’aurons peut être qu’un grain de riz à offrir à
la fin de la journée. Mais au quarantième jour, le récipient sera-t-il
assez grand pour les contenir tous ?
Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve.
Philippe ARRIVE, diacre permanent
VERTOU
1 Mars 2009
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