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Dimanche
dernier, Jésus est en butte aux manques de foi dans son village, non
reconnu, méprisé, comme Amos en son temps. Alors Jésus quitte Nazareth
et part enseigner et accomplir des miracles dans les alentours. Mais la
tâche est immense et la mission : annoncer la bonne nouvelle du Salut,
ne peut attendre. Alors il appelle ses apôtres pour les envoyer, dans
chaque village, guérir, témoigner et convertir. Ses apôtres, des gens
simples et ordinaires, il les a interpellés, un par un, pour en faire
ses disciples puis ses apôtres. Aujourd’hui il les envoie, deux par
deux, sur les routes de Palestine témoigner que la puissance d’un amour
entier et gratuit peut guérir et apaiser, témoigner de leur fraternité
et de leur confiance en lui, Jésus, le Christ, l’Envoyé.
Il les envoie, sous son autorité avec son esprit, deux par deux. Il
sait, preuve en est dans la synagogue de Nazareth la semaine dernière,
que la mission est ardue. À deux on peut compter sur l’autre,
s’entraider, s’écouter, se conseiller, vivre une vraie relation, signe
de fraternité. Deux pour ne pas être pas seul sur un chemin difficile.
Et puis 2, c’est le début de la communauté, c’est déjà faire Église. La
mission ils ne se l’ont pas arrogée, ils l’ont reçue et la portent,
ensemble, fraternellement au milieu du monde. Appelé et envoyé…
Partir a deux, sans rien, juste le strict nécessaire. Un bâton: comme
Moïse, signe de la mission et de l’autorité, comme le berger au milieu
des brebis et puis des sandales car la route est longue… et par-dessus
tout l’Esprit reçu dans la foi en leur maître et Seigneur. À leur
retour, certains apôtres s’étonneront que des esprits leur résistent et
Jésus de leur expliquer que leur foi est encore trop tiède, ils
n’avaient pas assez confiance ! Mais nous, avons-nous assez de
confiance en Jésus, foi en notre Dieu et Père pour témoigner de
l’évangile ?...............
Le strict nécessaire… pas de tunique de rechange. Autrement dit :
témoigner sans changer ni arranger le discours ou son témoignage en
fonction de celui que l’on rencontre. Un seul Seigneur, « chemin,
vérité et vie », un seul message, une seule vérité à vivre pleinement,
entièrement quel que soit l’interlocuteur. Il en est de même pour
chacun de nous. Notre baptême nous envoie dans le monde témoigner de la
bonne nouvelle du Salut. Nous n’avons pas à l’accommoder. Nous ne
sommes pas envoyé dire ce qui plaît au monde mais annoncer l’évangile,
témoigner de notre fraternité et de notre appartenance à la famille de
Jésus. Notre baptême nous a plongés dans l’amour du Christ. Un
témoignage n’est donc pas que paroles. Il est aussi gestes et
engagements. Nous témoignons autant par notre façon d’être, notre façon
de vivre les uns avec les autres, en famille, au travail. Notre vie
entière doit se vivre en vérité telle que lui, Jésus, l’a vécue, en
pleine confiance dans l’amour et la miséricorde de Dieu, son Père et
notre Père.
Jésus envoie aussi ses apôtres chasser les esprits impurs et les
démons. Si Jésus met en eux la puissance de son amour, c’est qu’il veut
les associer à son combat contre le mal. Lutter contre tout ce qui
empêche l’homme d’être à l’image de Dieu, un être de relation capable
d’aimer et de vivre la relation dans la rencontre. Leurs démons sont
nos démons : orgueil, peur, colère, repli sur soi…tout ce qui exclu,
écarte et empêche de partager la vie, l’amour. Les idoles de notre
société écartent aussi de la rencontre et du partage : individualisme,
sécurité extrême, refus de l’imperfection, de la différence, peur de
l’inconnu… cet enfant, cette femme, cet homme si différents leur faire
confiance ?... Le handicapé, le sans domicile, le mendiant aux portes
de l’église que je n’ose ni aborder, ni même regarder. N’oublions pas
la technologie qui glorifient le virtuel en oubliant le réel et le
vivant nous renvoyant vers toujours plus de fragilité à vivre à côté de
la réalité et de la vérité. Des démons bien actuels que Jésus nous
invite à combattre avec Lui. Avec lui, en confiance, dépassons ce qui
isole et rejette pour entrer en relation, vivre l’accueil, nourrir
notre fraternité pour vivre à l’image de Dieu, confiant en chaque
homme, réconcilié avec soi-même et avec l’autre, avec l’humanité ainsi
redécouvrir les merveilles de la vie et la joie de vivre ensemble.
Une rencontre avec un autre qui, comme moi, a reçu le même souffle de
vie de Dieu, c’est aussi une rencontre avec le Christ. L’ouverture à la
découverte féconde et réciproque car celui que nous rencontrons a
toujours une parole pour nous. Jésus envoie ses disciples mais il les
précède déjà sur le chemin. Il est avec eux, il est avec nous sur notre
route et nous ne sommes plus deux mais trois avec lui et sa vie et son
esprit. San appréhension, osons l’appeler en confiance.
Jésus envoie ses disciples témoigner au monde de l’évangile, de la
bonne nouvelle du salut offert à chaque personne. Nous nous sommes ses
disciples aujourd’hui envoyés proclamer cette la bonne nouvelle. Jésus
le dit, pour évangéliser nul besoin de bagages, de connaissances
bibliques ou intellectuelles mais le strict nécessaire : la foi et la
vérité par un témoignage de vie, d’amour partagé, de confiance en Dieu
et en l’homme. Témoigner par une vie fraternelle fondée sur la vie du
Christ et son enseignement : « aimez-vous les uns des autres comme je
vous je vous ai aimés ».
Patrick DOUEZ, diacre permanent
15 juillet 2018
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