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14° dimanche du Temps Ordinaire


 

« Nul n’est prophète en son pays »

Après avoir entendu dimanche dernier le récit de Jésus pressé par la foule dire à la femme hémorroïsse “ ta foi t’a sauvée “ et vu Jésus guérir la fille du centurion Jaïre nous retrouvons Jésus dans son village d’origine, à Nazareth.
Car Jésus est un fils de la terre, du terroir. Il a vécu la plus grande partie de son existence terrestre dans ce village de Galilée où les préoccupations principales des habitants sont d’abord liées aux récoltes et aux saisons.
Ceci nous permet de mieux situer la personnalité humaine de Jésus, baignée, à son origine dans un monde très rural, ce qui peut expliquer les personnages ou produits mis en scène dans ses paraboles.
De retour chez les siens, avec ses disciples, il se rend à la synagogue le jour du sabbat. Là, comme peut le faire tout juif de plus de 12 ans, il va lire l’Ecriture et la commenter, Marc l’évangéliste ne nous dit pas quel est le texte lu.
L’enseignement que Jésus donne va d’abord surprendre car ce qu’il dit ne correspond pas à l’image que les Nazaréens ont du fils de Marie et de Joseph. D’où lui vient cette sagesse qu’il est en train de manifester. Comment se fait-il qu’il puisse réaliser des miracles ? Nous le connaissons bien, nous connaissons bien ses parents, ses cousins, ses cousines, que lui est-il arrivé ?
La stupéfaction des habitants de Nazareth, nous pouvons la connaître aussi quand l’une où l’autre d’entre nous entreprend une démarche spirituelle qui aboutit à une conversion radicale ou une vocation inattendue. Que lui arrive –t’il ? Alors rappelons-nous toujours que l’Esprit Saint est à l’œuvre en tous temps et en tous lieux. Nous ne le (ou la) connaissions pas comme cela ! Est-ce normal ou faut-il craindre telle ou telle emprise sur lui ou sur elle ?
 Nous aussi nous avons une image des personnes que nous connaissons et un événement fort dans sa vie nous interroge voire nous stupéfie et peut nous amener à prendre de la distance. Cela peut s’exprimer par “je l’ai connu normal“. Citation authentique.
Finalement nous n’aimons pas beaucoup que l’on vienne changer les choses, sans doute d’abord sur le plan religieux. Or les idées de Jésus étaient très novatrices.
Alors une partie de la famille de Jésus et de ses voisins va être choquée par ce langage si différent de ce qu’ils connaissaient. Ainsi, Jésus lui-même a eu des incroyants dans sa propre famille.
Jésus nous l’a dit :“quiconque fait la volonté de Dieu voilà mon frère, ma sœur, ma mère.“(Marc 3,3-5)
La famille de Jésus c’est désormais dans la foi qu’elle se trouve, en ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique.
Vous aurez sans doute remarqué que l’évangéliste Marc nous dit que Jésus n’accomplit pas de miracle mais simplement quelques guérisons. Pour qu’il y ait miracle véritable il faut la foi. Une guérison qui n’aboutit pas à reconnaître Jésus comme fils de Dieu n’est pas vraiment miracle car elle est privée de sa signification essentielle qui est la conversion du cœur.
Ainsi Jésus se heurte à l’absence de foi. C’est déjà le phénomène de l’incroyance qui perdurera au long des siècles et que nous rencontrons aujourd’hui. Actuellement cette question de l’incroyance se double de nombreuses questions liées à l’éthique et aux capacités de la biologie.
L’existence d’un Dieu créateur ayant été écartée on va véhiculer toutes sortes de propositions pour faire évoluer la manière dont est perçue notre dimension humaine. Là l’imagination et les techniques vont proposer des solutions qui sont souvent des dérives qui doivent nous alerter. Ainsi, est-il acceptable que l’on puisse envisager la possibilité de mélanger des cellules humaines avec des cellules  animales ?
Oui, chers frères et sœurs, soyons vigilants, sous couvert de progrès on peut affecter gravement et durablement l’humanité et l’être humain crée à l’image de Dieu.
Les Evêques de France appellent “chacun à trouver les moyens de la vigilance et d’un discernement personnel afin de faire des choix en pleine conscience de ses conséquences éthiques“. Synthétisant leur position ils écrivent qu’en l’occurrence “si la loi dit le droit, elle ne dit pas le bien“, à la suite de la loi sur la bioéthique votée cette semaine.
Tout cela doit nous inciter de manière plus pressante qu’à l’ordinaire, peut-être en ce temps de vacances, si nous pouvons en prendre, à nous interroger sur notre propre foi Elle est confrontée au monde dans ses diverses dérives, elle est confrontée aussi à notre propre fragilité si nous ne la nourrissons pas, ou pas suffisamment, par la prière et les sacrements.
Saint Paul, lui le grand apôtre, nous a dit dans notre deuxième lecture que la vie de foi n’est pas toujours simple, il reconnaît qu’il a dans sa chair une écharde qui fait difficulté dans toute  sa vie.
 Mais retenons surtout ce que lui dit le Seigneur car c’est aussi pour nous, “ma grâce te suffit“ et la conclusion que Paul en tire dans la foi : “lorsque je suis faible c’est alors que je suis fort“ reconnaissant ainsi que tout vient de Dieu.
Qu’il en soit ainsi pour chacune et chacun d’entre nous, avec l’aide de notre Mère du ciel, la Vierge Marie.


Georges Renoux
Diacre Permanent
Basilique du Sacré-Cœur de Marseille
Le 4 Juillet 2021


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