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13° dimanche ordinaire

On n’a qu’une vie !
Il faut bien mourir de ça ou d’autre chose alors profitons de la vie !
Qui n’a pas entendu cette phrase de la bouche d’un voisin, d’un collègue …
A la suite de l’extrait du livre de la Sagesse que nous venons d’entendre on peut même y lire « Eh Bien allons ! Jouissons des biens présents et profitons de la Création comme du temps de la jeunesse, avec ardeur. Du meilleur vin […] enivrons-nous.» ( Sag 2,6-7)
C’était déjà le point de vue de beaucoup de païens, grecs ou romains lorsque ce texte a été écrit dans le dernier siècle avant Jésus Christ.
Celui des Juifs est tout autre. Pour eux, notre vie présente est déjà semence d'éternité : "Dieu a créé l'homme pour une existence impérissable, il a fait de lui une image de ce qu’il est en lui-même."  Ce qui est une autre manière de dire que Dieu a créé l’homme à son image. Dieu qui est amour et vie.
Oui, les païens se trompent : « Leur perversité les aveugle et ils ne connaissent pas les secrets desseins de Dieu, ils n’espèrent pas de récompense pour la piété, ils n'apprécient pas l'honneur réservé  aux âmes pures » (Sag 2,21-22). Traduisez : « Mes frères, tenez bon, Dieu  saura vous récompenser. »
Pourtant nous savons bien que la mort biologique est inéluctable. Alors il s'agit ici de la mort spirituelle, de la privation de Dieu : pour l'auteur du  livre de la Sagesse, la résurrection n'était promise qu'aux justes. Il faudra  attendre la venue du Christ, offert "pour la multitude" pour que nous découvrions la foi en la résurrection promise à tous, car "Dieu est plus grand que notre cœur".
Mais comme le dit la publicité « Cà c’était avant ! » Avant la venue du Christ, Dieu parmi les hommes.

Dans l’Evangile que nous venons d’entendre il y a plusieurs groupes de personnes (je rassure tout de suite les bacheliers de ces derniers jours je ne vais pas leur demander une étude de texte supplémentaire !)
Il y a Jésus,/ une grande foule,/ un chef de synagogue nommé Jaïre,/ les disciples et une femme dont on ne connaît pas le nom.
Jaïre, le chef de la synagogue, fait une prière à Jésus : « Ma petite fille est à toute extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. »
Un peu plus loin, la femme, « qui avait des pertes de sang depuis douze ans…– [et qui] avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins » prie Dieu mais cette fois-ci en silence (dans son cœur dirait on).
Le chef de la  synagogue est un personnage recommandable, tout en haut de l’échelle sociale. Et la femme est à l’autre extrémité de cette échelle car elle est impure du fait de sa maladie.
Tous les deux prient Dieu à leur manière. Tous les deux mettent toute leur Foi dans leur démarche. Mais autour d’eux on se moque.
Pas toujours ostensiblement, mais lorsque Jésus demande « Qui a touché mes vêtements ? » on imagine les disciples disant à Jésus « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ? » Dis Jésus tu rigoles !
Et lorsque Jésus arrive dans la maison de Jaïre et qu’on lui apprend que la petite fille est morte « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. »
Alors Jésus met tout le monde dehors ! Tous ces moqueurs, ces incrédules qui savent que la mort est la fin de tout. La mort physique pour cette fille de douze ans. Ou la mort sociale pour cette femme qui était exclue depuis douze ans.
« Il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui l’accompagnent. Puis il pénètre là où reposait la jeune fille. »
D’ailleurs rappelez vous :« toi, quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra. » (Mt 6,6)
« C'est pourquoi, je vous le dis : tout ce que vous demandez dans la prière, croyez que vous l'avez déjà reçu, cela vous sera accordé. »  (Mc 11, 24)
Cela peut nous paraître un peu enfantin et naïf car nos prières semblent ne pas toujours être exaucées. Et nous pouvons nous interroger :
- Mon voisin vient de mourir et laisse quatre petits orphelins. Où est Dieu ?
- Je ne sais pas prier, je m’ennuie et je ne sens rien. Est-ce normal ?
- Ne prie-t-on pas simplement en agissant ?
Dans notre relation à Dieu, il est parfois décourageant de voir nos demandes rester sans réponse … Est-ce parce que nous prions mal ? Regardons Jésus dans l’Évangile. Lui aussi a entendu les moqueries. Sur la Croix il semble même découragé : «  Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? »
Mais rappelez vous, avant de ressusciter Lazare, Jésus prie ainsi : « Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m'as exaucé.
Je savais bien, moi, que tu m'exauces toujours ; »
Alors ne renonçons pas à lui confier nos désirs, revenons face à notre Père dans une plus grande confiance.
Dieu veut pour nous la vie et le bonheur. Même si tout ce que nous voyons autour de nous est souvent moquerie ou incrédulité. Tout à l’heure nous y repenserons en priant tous ensemble avec les mots de Jésus, Notre Père…

1 - Mon Père, mon Père, je m'abandonne à toi
Fais de moi ce qu'il te plaira
Quoi que tu fasses, je te remercie
Je suis prêt à tout, j'accepte tout

Car tu es mon Père, je m'abandonne à toi
Car tu es mon Père, je me confie en toi

2 - Mon Père, mon Père, en toi je me confie
En tes mains je mets mon esprit
Je te le donne le coeur plein d'amour
Je n'ai qu'un désir, t'appartenir

Philippe ARRIVÉ, diacre permanent.                  
Vertou  30 juin - 01 Juillet 2012     




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