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« Dieu
n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres
vivants. » nous dit l’auteur du Livre de la Sagesse.
«Ne
crains pas. Crois seulement.» dit Jésus à Jaïre et à sa fille qui
venait de mourir il dit : « Jeune fille,
lève-toi ! »
Ces paroles de la liturgie de ce jour
me touchent profondément : qui de nous ne connaît pas une personne qui
souffre durement ou qui paraît s’avancer vers la fin de sa vie
terrestre ? Et nous voudrions tant l’aider ou la garder. Lorsque la
mort prend le visage de la maladie qui frappe, tourmente, défigure et
détruit l’homme en pleine vie, ne sommes-nous pas bouleversés ?
Il est tout à fait normal que nous nous posions certaines questions et que nous ayons besoin d’explications.
1
- « Dieu n’a pas fait la mort … il a créé l’homme pour une existence
impérissable, il a fait de lui une image de ce
qu’il est en lui-même. »
La réponse paraît
claire : nous avons été créés à l’image de Dieu, l’immortalité
fait donc partie de notre être le plus profond.
Mais alors, d’où
vient la mort ? Le livre de la Sagesse, reprenant l’affirmation de
la Genèse, l’attribue au péché : « La mort, nous dit-il, est
entrée dans le monde par la jalousie du démon, et ceux qui se rangent
dans son parti en font l’expérience. »
Ceux qui se rangent
dans son parti en font l’expérience… » qu’est-ce que cela
signifie ? Est-ce que seulement ceux qui se rangent dans le
parti du démon font l’expérience de la mort ? Pourtant, la mort
nous apparaît comme la condition inévitable de toute créature, comme
une loi fondamentale de la nature. Tout, dans la création a un début,
connaît un temps de croissance puis dépérit progressivement et
finalement disparaît ou est transformé en autre chose. Cela se vérifie
également chez tous les humains, qu’ils soient bons ou mauvais.
Mais
alors, de quelle mort s’agit-il ? Voici une explication
intéressante donnée par Marie-Noëlle Thabut qui assure le commentaire
des lectures bibliques sur le site internet de l’Eglise Catholique de
France. Je la cite : « Il ne peut s’agir de la mort
biologique, car tous, croyants ou païens, nous en ferons l’expérience
un jour ou l’autre. Il s’agit de la mort spirituelle, la privation de
Dieu : pour l’auteur du livre de la Sagesse, la résurrection
n’était promise qu’aux justes. Il pensait encore que les païens, ceux
qui se sont rangés dans le parti de la mort, c’est-à-dire contre Dieu,
ne connaîtront pas la résurrection. Il faudra attendre la venue du
Christ offert « pour la multitude » pour que nous découvrions
la foi en la résurrection promise à tous, car, comme le dit Saint
Jean : ’Dieu est plus grand que notre cœur’. » fin de
citation.
2 - « Ne crains pas. Crois seulement.» et puis « Jeune fille, lève-toi ! »
L’Evangile
d’aujourd’hui nous rappelle que Dieu, nous a faits pour la vie et qu’il
n’a fait ni la mort, ni le mal et qu’il n’est pas à la source de la
souffrance. C’est pour cela que Jésus, vient nous manifester par son
attitude et ses paroles la tendresse de Dieu. Au départ, ce qui
motive Jaïre et cette femme handicapée qui se cache dans la foule, à
aller vers Jésus, c’est leur souffrance et leur espérance. Ils veulent,
l’un et l’autre croire à la vie, c’est pourquoi ils se tournent vers
Jésus avec confiance.
Alors, par la force qui émane de Jésus, la
femme est guérie, et, par sa parole, la fille de Jaïre revient à la
vie. Ces miracles, comprenons-le bien, ne sont pas une solution, mais
des signes. Tout n’est pas encore rêglé pour autant. C’est Saint
Cyrille de Jérusalem qui demande, dans sa catéchèse baptismale : « Ce
fut déjà une chose étonnante que l’aveugle de naissance retrouvât la
vue à Siloé, mais qu’est-ce que cela faisait à tous les aveugles du
monde ? »
Oui, mais les autres ? et nous-mêmes ? Nous
connaissons tous des hommes, des femmes et des enfants éprouvés par des
souffrances de toutes sortes, la maladie, l’accident, le handicap, et
nous avons chacun nos souffrances, nos peurs, nos doutes. A chacune et
chacun d’entre nous Jésus dit : «Ne crains pas, crois
seulement !».
Nous sommes là au coeur de la foi chrétienne. Si
nous croyons que Jésus, qui a donné sa vie par amour pour nous est
ressuscité, et si nous croyons que nous sommes déjà unis à lui et qu’il
demeure en nous, alors nous pouvons affirmer, de façon étonnante, que
la mort véritable, celle qui est séparation de Dieu, n’est plus devant
nous mais derrière nous.
Croire, ce n’est pas rester passif.
C’est marcher à la suite de Jésus et le chemin n’est pas terminé.
Rappelons-nous le commandement qu’il nous a laissé la veille de sa
mort: «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a
pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » Jn 15, 9.
Soyons
donc les uns pour les autres, notamment en cette période d’été, grâce
au repos que nous allons prendre et aux rencontres que nous allons
faire, des témoins actifs et joyeux d’un Dieu qui aime tous les
hommes.
André ROUL
28 juin 2009
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