Année B
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12ème dimanche du Temps Ordinaire

Jb 38, 1.8-11
Ps 106
2 Cor 5, 14-17
Mc 4, 35-41


    Pour les apôtres, il faut passer sur l'autre rive, quand le vent se lève et que Jésus sommeille. Nous pouvons comprendre la peur qui les envahit et nous aurions sûrement réagi comme eux.
Mais au-delà du simple récit que nous a écrit Saint Marc, que veut-il nous faire comprendre ?
Pour cela, il nous donne une parole, l'évangile nous dit la direction et il nous demande de la vivre aujourd'hui.

Une parole : ''Passons sur l'autre rive''
Après une journée de prédication, le soir est venu. Jésus s'embarque avec eux.

L'évangile nous dit de laisser là notre tranquillité et notre bien-être.
La mer dans la Bible est toujours le symbole de l'insécurité et du danger.
Et pour nous, passer sur l'autre rive va signifier le fait de changer quelque chose à nos habitudes et à nos routines. Notre pape François nous y exhorte avec ténacité et l'encyclique Laudato si (loué sois-tu!) en est encore le dernier cri.
Cela peut bien vouloir dire se mettre au service des autres, des pauvres. C'est aussi adapter notre comportement pour être un évangile vivant aux yeux de nos enfants, de ceux que l'on croise chaque jour.
C'est regarder avec confiance l'avenir quand des prêtres nous quittent et ne sont pas remplacés ou quand nous remarquons d'abord qu'ils ne sont pas assez souvent présents physiquement.
C'est peut-être bien aussi de faire l'effort d'accompagner des jeunes quand ils s'engagent en Eglise, comme  pour la confirmation, au lieu de se dire que c'est leur affaire, qu'il y aura trop de monde ou que ce sera plus long... et d'aller à une autre messe. (alors qu'on déplore facilement leur absence.)

L'évangile nous demande de prier le Seigneur de nous donner le courage de changer nos cœurs pour agir par amour, cet amour que Lui seul peut nous donner. Il nous demande de prendre notre place de baptisés, non pas pour assister à une liturgie, mais pour être des actifs participants en prenant notre part de travail. Bien des choses ne doivent pas être renvoyées vers les seuls pasteurs, car elles sont aussi la charge et la mission de tout baptisé. Nous avons peur du manque de prêtres ? Cette constatation, ne serait-elle pas une grâce du Seigneur pour nous stimuler et nous faire reprendre une vraie place de témoin annonceur de la résurrection, au lieu de nous lamenter ?

Une parole : ''Survient une violente tempête, lui dormait'' On dit qu'il y en a de très fortes sur le lac de Génésareth.

L'évangile nous dit : Bien des tempêtes traversent nos vies. Ce sont celles de nos corps luttant contre la maladie ; celles aussi de notre esprit qui doute et qui se perd en questions quand nous n'y comprenons plus rien. L'obscurité nous envahit et nous luttons dans la nuit comme les apôtres. (la nuit de l'âme que Mère Thérésa, Ste Thérèse ont connu.) Comme eux, nous avons avec nous le Christ qui nous appelle à la confiance. Il est avec nous. En sommes-nous assez convaincus ?
Car Dieu nous semble souvent dormir, être absent, laissant notre monde entre nos mains pour le meilleur et pour le pire. C'est la liberté qu'il nous donne, à ce prix.
Dans les épreuves, nous disons facilement : quand va-t-il se réveiller ?

L'évangile nous demande : d'oser crier vers lui dans la tourmente. Certes, ne comptons pas sur une intervention spectaculaire, mais son intervention sera toute intérieure en réveillant notre foi, car n'est-ce pas plutôt le sommeil de notre confiance qui le faisait dormir ? Sa présence d'amour elle se manifeste quand nous ouvrons nos mains crispées et que nous reconnaissons humblement notre faiblesse, notre impuissance.

Une parole : '' Maître, nous sommes perdus.'' Pourquoi avoir peur ? Silence ! Tais-toi !

L'évangile nous dit : l'absence de foi, que nous avons comme les disciples, n'empêche pas Jésus de rester présent et d'agir pour nous ramener au grand et vrai calme.

L'évangile nous demande : de dépasser nos peurs, dans la foi en Celui qui nous accompagne toujours. Il nous emmène vers l'autre rive, celle du monde qui ne nous est pas familier, parfois même hostile au message du Christ. Il nous demande de l'annoncer pourtant en partageant la vie de ces frères lointains, même s'ils sont nos voisins, et proches aussi dans l'amour que Dieu leur porte.
Le silence de Dieu n'est pas une absence, un abandon, mais un mystère qui nous conduit à contempler le Christ pour nous laisser transformer par lui.

Jean François NEAU, Diacre permanent
21 juin 2015


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