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11ème dimanche du Temps Ordinaire

Ez 17, 22-24 ;
2 Cor 5, 06-10 ;
Mc 4, 26-34


    Nous sommes invités aujourd’hui à nous émerveiller, à rendre grâce pour cette la terre et la nature qui nous sont données, à dire merci pour la beauté de ce monde. Dans l’Encyclique « Laudato Si », le pape nous dit d’emblée que « le monde est plus qu’un problème à résoudre, il est un mystère joyeux que nous contemplons dans la joie et la louange ».  Avec Ezéchiel regardons cette jeune tige plantée par le Seigneur sur une haute montagne, qui « deviendra un cèdre magnifique » où « habiteront les passereaux et toutes les sortes d’oiseaux à l’ombre de ces branches ». « Qu‘il est bon de rendre grâce au Seigneur et de chanter pour ton nom, Dieu très haut » nous dit le psalmiste. Le temps des vacances qui arrive est souvent propice à l’émerveillement, au repos, à la prière de louange, propice pour dire merci à Dieu pour sa création.
    Cependant nos contemporains oublient souvent que tout ce qui vit et respire sur notre terre vient de très loin. L’homme moderne est tenté d’exploiter la nature à sa guise, comme s’il en était le propriétaire, alors qu’il n’en est que le gérant très éphémère. « La crise écologique » actuelle, que chacun peut constater, avec par exemple ici, la raréfaction de nos petits oiseaux ou des abeilles, « est la manifestation extérieure, nous dit le pape François, de la crise éthique culturelle et spirituelle de la modernité, nous ne pouvons pas prétendre soigner notre relation à la nature et à l’environnement sans assainir toutes les relations de l’être humain ». C’est dans ce contexte que nous sommes invités à être des semeurs pour prendre soin à la fois de la nature et des relations humaines, et, à travailler dans la confiance et l’Espérance à l’avènement du Royaume de Dieu.

    Devenons des semeurs. Dans les deux paraboles, Jésus parle du Royaume de Dieu qui grandit là où le semeur est passé et où la vie est possible. Dieu agit sans bruit. Il laisse grandir la semence qui devient une plante généreuse…. Nous aussi, nous sommes invités à être des semeurs à la suite de Jésus.  « Il en est du Règne de Dieu comme d’un homme qui jette le grain dans son champ » (Mc 4, 26). Il faut d’abord que le grain soit semé !
    Chacun de nous, et ensemble, en Eglise, nous avons la responsabilité de jeter le grain en terre.  C’est notre mission, c’est la mission de l’Eglise au cœur des réalités humaines. C’est ce que vous faites, simplement, peut-être petitement, dans le champ de votre quotidien familial, relationnel, associatif, social ou paroissial. Si nous sortons de nous-même pour porter des graines de paix, de bonheur, de justice autour de nous, alors nous pouvons nous identifier à cet homme qui jette le grain dans son champ. Mais, si nous ne le faisons pas, alors, le Royaume ne germera pas !
    Dans toutes ces rencontres où sont semés des germes de vie, rien n’est à sens unique. Nous nous nourrissons de nos rencontres, et de nos expériences. Nous apprenons beaucoup des autres, surtout s’ils sont différents de nous ou en état de fragilité ; ils nous ramènent souvent à la réalité de notre condition humaine et à l’évangile… A nous de savoir accueillir et reconnaître ces germes semés en nous, ces cadeaux qui nous sont fait par l’autre et par le Seigneur lors de nos rencontres.

    Devenir des semeurs et cheminer avec humilité. La parabole du grain de blé exprime une certaine sérénité : « Nuit et jour, que le semeur dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit ». La responsabilité du semeur est de semer. Ensuite, la germination est lente et ne dépend pas de nous… Le semeur doit laisser la semence germer, prendre soin de la plante pour favoriser sa croissance … et le Seigneur fait son travail. Jésus nous invite à semer sans nous tracasser de ce qu’il adviendra, Nous ne sommes pas propriétaires des récoltes… Autrement dit, le Royaume de Dieu n’est pas le fruit des seuls efforts de l’homme. La fécondité n’est pas de son fait. Quand nous voyons que le royaume est en germination ou en croissance, que des bourgeons éclosent, nous ne pouvons que nous réjouir et remercier Dieu qui féconde notre terre et le cœur de l’homme. Le sauveur, c’est Lui, nous ne sommes que des humbles serviteurs à son service.
    Les deux paraboles de l’évangile nous convient à la patience et à la confiance. Le cèdre magnifique planté par le Seigneur a bien mis 200 ans à pousser, et la faucille ne passe que lorsque le temps de la moisson est arrivé. Le Règne de Dieu que nous semons au fil des jours croît cependant inexorablement, car le monde est travaillé par l’Esprit de Dieu… Mais les résultats ne sont pas à attendre à échelle humaine. Il y a disproportion entre la petite graine de moutarde et la plante généreuse qui en résulte, disproportion également, entre la petite tige plantée en terre et la beauté du grand cèdre où « les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre ». Ce magnifique cèdre, c’est l’image du royaume de Dieu qui accueille tous les hommes et les êtres vivants.
    Ces paraboles nous invitent à cheminer dans la Foi et l’Espérance. En effet, nous avançons sans tout voir, ni tout comprendre, mais nous avons confiance, nous dit saint Paul. Cette espérance est stimulante, elle nous invite à travailler au Royaume, à semer et à lutter contre les forces du mal, à tenir aussi dans l’adversité, car nous savons que l’Esprit de Dieu est à l’œuvre et que le mal est vaincu par la croix et la résurrection du Christ.

    Notre mission et celle de l’Eglise c’est d’être semeur, semeur de paix et de justice, semeur d’amour et de miséricorde et de révéler aux hommes de notre temps le vrai visage de Dieu, le Père miséricordieux et infiniment bon. Avec saint François d’Assise, nous pouvons dire :
Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix !
Là où il y a de la haine, que je mette l'amour.
Là où il y a l'offense, que je mette le pardon.
Là où il y a la discorde, que je mette l'union.
Là où il y a l'erreur, que je mette la vérité.
Là où il y a le doute, que je mette la foi.
Là où il y a le désespoir, que je mette l'espérance.
Là où il y a les ténèbres, que je mette ta lumière.
Là où il y a la tristesse, que je mette la joie


Yves Michonneau, Diacre permanent.
Paroisse St Léger-Ste Bernadette d’Orvault
17 juin 2018


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