Vigile Pascale
« VOUS CHERCHEZ JESUS DE NAZARETH, LE CRUCIFIE, IL EST RESSUSCITE »
Voilà la Bonne Nouvelle de Pâques proclamée dans toutes les églises ce
soir : Jésus est ressuscité il est vivant. Nous avons tant besoin
de réentendre ce message, tant besoin de croire que Le Christ est
vivant pour en être les témoins dans un monde où l’espérance chrétienne
s’évanouit, où tant d’hommes risquent de sombrer sous le poids des
catastrophes naturelles, de la souffrance et des remous de l’histoire.
Tant de choses nous paraissent terminées, tant d’espoirs déçus !
La Bonne Nouvelle de Pâques c’est que le Christ est là, enfoui, prêt à se faire reconnaître…
mais… nous passons souvent sans le voir…
Nous sommes comme ces femmes, qui de grand matin vont au tombeau .
Elles ont assisté à la crucifixion de Jésus ; l’une d’elles l’a
enseveli. Elles ont acheté des aromates pour embaumer le corps du
Crucifié. Elles savent bien que tout est fini. Il n’y a plus rien à
faire.
Souvent nous sommes indignés devant les injustices, la violence, la
faim dans le monde, les guerres qui n’en finissent pas, nous sommes
désorientés devant la maladie, brisés par la mort d’un proche, … d’un
jeune… ou par la tragique disparition de cette famille tout près de
chez nous.
Il nous arrive d’être déçus dans nos relations humaines, nos
entreprises, n’en pouvant plus avec l’envie de démissionner, de
baisser les bras et de tout laisser tomber ;;;
Nous vivons dans un monde aspiré par la mort, un univers où la mort semble avoir le dernier mot (tsunami, guerres…)
Tant de jours pour tant d’hommes, et pour nous peut-être, sont des vendredis-saints !
Et, repliés sur nos souffrances, enfermés dans nos douleurs… il nous
arrive souvent de manquer la rencontre avec le Christ…
Mais… voilà que sur la route, le soleil s’est levé. Voilà qu’on a
roulé la pierre du tombeau et pourtant elle était grande…
Alors….si nous savions faire attention …
Sur la route de la vie, le Christ nous invite constamment à lever la tête…
Si nous regardons l’autre, avec un regard neuf, bienveillant, pour voir ce qu’il a de meilleur !
nous découvrirons que chacun de nous porte en lui une part de
résurrection, que chacun peut nous enrichir à condition de plonger en
lui dans ce qu’il y a de beau, de meilleur, de lumineux...
et nous recevrons alors un peu de sa lumière de ressuscité.
C’est ce que vous avez noté sur les cartons jaunes le 4ème dim de Carême :
C’est votre petit fils qui vous émerveille par ces réparties pleines de
fraîcheur, de vivacité, de spontanéité, et qui vous fait craquer,
Ce sont ces jeunes couples qui se préparent au mariage et écrivent avec
beaucoup de sérieux et d’authenticité leur projet de vie…
Ce sont nos amies les religieuses qui vivent et accueillent
régulièrement les plus pauvres au Breil ou au Sillon ou encore cette
visite que vous avez fait à ce malade ou ce prisonnier qui se
transforme en rayon de soleil… voilà nos Galilée : c’est là que
vous le verrez
Le Christ ressuscité nous appelle sans cesse sur les routes de la
Galilée du monde , , c’est lui qui nous pousse : à nous mettre
debout au lieu de ramper, à nous rassembler au lieu de nous murer dans
nos solitudes, à nous mettre en marche au lieu de renoncer. C’est lui
qui nous crie qu’il y a dans les choses plus que des choses et dans la
vie plus que la vie.
C’est lui qui habite l’espérance et qui habite l’amour, qui habite tout
ce qui dépasse l’homme et l’appelle à se dépasser. Christ est
vivant ! Lumière au cœur des pauvres, lumière au cœur du monde
(comme nous l’avons chanté)
Croire dans la résurrection, c’est accepter de toujours recommencer à
créer du neuf, à créer de la vie, à sortir, c’est nous engager
dans les chemins nouveaux qui s’ouvrent à nous, c’est être créateurs de
nouveaux rapports humains, familiaux, sociaux, politiques… Oui
c’est aujourd’hui que nous pouvons sauver la vie de ce qui l’avilit,
faire des choses bonnes et belles, des gestes généreux qu’on a envie
d’éterniser…
Peut-être aurons nous souvent l’impression de n’être qu’au début du
chemin, et nous faudra-t-il souvent avancer tout tremblants et saisis
de peur, comme les disciples.
Nous aurons parfois l’impression d’aller au tombeau de Jésus avec la
crainte de ne rencontrer que la pierre impossible à rouler : C’est
alors que nous redécouvrirons sans cesse qu’il n’est plus là, qu’il est
ressuscité
Les apôtres l’ont vu, et ont mangé et bu avec lui, et sont devenus les
témoins de la Résurrection, nous, nous avons besoin de lui demander son
regard qui plongeait dans les êtres avec une telle intensité, une telle
fraîcheur, une telle nouveauté que personne n’oubliait jamais plus ce
regard..
Plonger dans ce que chaque personne a de meilleur, c’est recevoir une parcelle de la lumière du ressuscité
Sur les chantiers de la Galilée du monde :
il y a une route que personne ne tracera pour nous !
Il y a une parole que personne ne dira à notre place !
Il y a un geste que nul ne fera pour nous !
Allez …et vous le verrez ! Il est vivant !
François CORBINEAU, diacre permanent
23 avril 2011
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