Année A

Sommaire année A
Accueil



Veillée Pascale


Chaque année, au cours de cette veillée pascale, le peuple chrétien fait mémoire de son histoire.  Il réactualise ainsi le salut donné par Dieu. Nous avons entendu beaucoup de textes que l’on appelle les récits fondateurs : le poème de la création du monde, puis l’alliance conclue par Dieu avec les hommes par Abraham, prêt à donner son fils… Les textes qui ont suivi nous ont beaucoup parlé de l’eau : nous avons entendu comment Dieu a libéré son peuple en le faisant traverser la mer à pied sec ; et puis, par son prophète Isaïe : « venez, voici de l’eau ! » ; puis encore : « je répandrai sur vous une eau pure » nous a dit Dieu par la bouche d’Ezechiel.
La traversée de la mer, l’eau donnée gratuitement, l’eau pure versée sur nous, tout cela évoque évidemment le baptême, ce baptême qui fait de nous des chrétiens, c’est à dire des personnes unies au Christ Jésus, comme nous l’a enfin rappelé St Paul. Et puis, pour couronner cette suite de textes fondateurs, nous avons entendu un des récits de la résurrection de Jésus. Résurrection qui concrétise l’accomplissement de la Promesse de Dieu, par son fils Jésus qui sauve l’humanité entière en faisant le don de sa vie, pour nous ouvrir à une vie nouvelle, la vie de ressuscité, la vie éternelle qui nous est désormais accessible.
Dans ce passage d’évangile, qui nous raconte comment les disciples de Jésus ont découvert sa résurrection, avez-vous remarqué comme Jésus ressuscité insiste pour que ses disciples se rendent en Galilée pour le revoir ? Ce message est répété deux fois. Tout d’abord, c’est l’ange qui dit aux deux femmes venues au tombeau « vite, allez dire à ses disciples : « Il est ressuscité d’entre les morts, et voici qu’il vous précède en Galilée ; là, vous le verrez. » » Puis à nouveau, c’est Jésus lui-même qui leur apparaît et leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. » C’est le premier message donné par Jésus après sa résurrection. C’est même le seul message, répété deux fois. « Allez en Galilée, c’est là que vous me verrez ». Que signifie cette insistance ? Jésus vient de revenir d’entre les morts, événement extraordinaire, et la seule chose qu’il trouve à faire, c’est simplement de donner rendez-vous à ses disciples en Galilée ? étonnant, tout de même ! La Galilée, souvent appelée « carrefour des nations », c’est ce territoire cosmopolite où vivent des gens de toutes origines. La Galilée, c’est la province ; c’est loin de la capitale Jérusalem, avec ses fastes et ses lumières. La Galilée, finalement, c’est le monde ; le vrai monde, là où vivent les vrais gens, sans artifice, sans masque, dans l’humilité, avec les vraies joies et les vraies difficultés du quotidien.
C’est donc en Galilée, dans ce terreau humain, que Jésus se donne à voir. Ce n’est pas dans les palais des princes, ce n’est pas chez les notables de la capitale, mais au milieu du peuple, au cœur de l’humanité. Ce n’est même pas au ciel qu’il faut le chercher. Plus tard, il fera dire par ses anges, à ses disciples qui restent le nez en l’air, dans le récit de l’ascension : « pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? ». Oui, c’est bien parmi les hommes, dans le concret de nos vies, que Jésus ressuscité se donne à voir.
Ce message, il s’adresse à nous tous, aujourd’hui. Et à vous aussi, Aurélie et Claudia, qui allez être baptisées dans quelques instants. Vous avez parcouru un long chemin pour vous préparer à cet événement. Et maintenant, nous y sommes ! Mais le baptême n’est pas la fin du chemin. C’est au contraire le début. Par le baptême, vous entrez dans la famille de Jésus, pour être unis à lui – comme St Paul nous l’a redit – pour être de ceux qui le connaissent, qui le fréquentent, qui souhaitent vivre de son enseignement mais aussi et surtout de sa présence.
Pour connaître son enseignement, il y a des livres. Et il n’en manque pas ! Mais pour vivre de sa présence, il n’y a que la vie, ici et maintenant, là où nous sommes, parmi les personnes de notre entourage, famille, amis, collègues, voisins : la Galilée. Le peuple de toutes les diversités, de tous les contrastes ; de toutes les occasions de joie, mais aussi de tous les combats. Et il n’en manque pas non-plus !
Vous allez donc être baptisées. A défaut de vous plonger entièrement dans l’eau – c’est ce que signifie baptiser – je vais seulement verser sur votre tête un peu d’eau. « Je verserai sur vous une eau pure ». Mais pour ce qui est de plonger, ce n’est pas dans l’eau que vous le serez, mais bel et bien dans le monde. La Galilée, vous y êtes déjà tout entières plongées ! C’est votre quotidien. Vous ne vivez pas hors du monde, et devenir chrétien ne vous retire pas du monde mais au contraire vous y envoie, avec mission de témoin. C’est à vous désormais d’y trouver Celui que vous cherchez  depuis le début de votre chemin : Jésus, le Christ, présent dans chacune des personnes que vous rencontrerez. Et à vous d’en témoigner.
Vous allez également, pour la première fois, participer pleinement à la communion, en mangeant le corps du Christ. Car le Christ, qui sera désormais votre force, est présent aussi dans cette hostie où il se donne. Étonnamment, c’est à travers la fragilité, la vulnérabilité, la petitesse de ce tout petit rond de pain, que Jésus nous donne sa force. Et cette force, il nous la communique afin que nous soyons ses témoins et ses missionnaires au milieu de cette Galilée, souvent indifférente, parfois hostile qu’est notre monde d’aujourd’hui.
Nous tous qui sommes venus ce soir pour célébrer le Christ ressuscité, laissons-le nous redire, comme à ses disciples au matin de Pâques :
« Soyez sans crainte, je suis ressuscité d’entre les morts, et je vous précède en Galilée ; c’est là que vous me verrez. » Alleluïa !

Daniel BICHET, diacre permanent
15 avril 2017
Eglise de la Trinité - Clisson


Sommaire année A
Accueil