Fête de la Sainte Trinité

Sommaire fêtes particulières 
Accueil


Ex 34, 4b-6.8-9) ; Dn 3, 52, 53, 54, 55, 56 ; 2 Co 13, 11-13 ; Jn 3, 16-18

Dans les années 1950, à la question de catéchisme : « Qu’est-ce que le mystère de la sainte Trinité ? », il fallait répondre, je cite : « Le mystère de la sainte Trinité est le mystère d’un seul Dieu en trois personnes distinctes ». L’enfant que j’étais y perdait son petit savoir en arithmétique et son peu de latin ! Aujourd’hui encore, pour nous, le mystère reste entier si nous ne nous appuyons que sur nos raisonnements humains. Pour entrer un peu plus dans la compréhension de ce mystère, laissons le Seigneur ouvrir notre intelligence et notre cœur dans l’accueil et l’écoute de sa Parole. Dans le livre de l’exode, Dieu lui-même se présente à Moïse comme « le Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité ». On est loin de l’image d’un Dieu vengeur, coléreux, moralisateur, punisseur, image qui subsiste encore dans notre inconscient chrétien. Nos esprits sont malheureusement encore obstrués par l’image d’un Dieu-gendarme à l’affût de chacun de nos écarts et de nos faux pas.

Non, notre Père céleste est toute tendresse et toute bonté. Il se tient à nos côtés et nous comble de sa bénédiction, comme jadis auprès de Moïse sur la montagne du Sinaï. Il nous libère de nos peurs, comme il a libéré les Hébreux  de l’esclavage en Egypte pour les accompagner et les guider vers la terre promise. Même si comme eux nous avons la « nuque raide », engoncés dans un corset de préjugés, par-delà nos faiblesses, nos addictions, nos fragilités, le Seigneur Dieu nous accueille avec bienveillance, nous pardonnant nos fautes et nos péchés à l’image du Père du fils prodigue.

Cet amour, Dieu l’a révélé de façon unique par l’incarnation de son Fils Jésus, « conçu du Saint-Esprit, né de la Vierge Marie » comme nous le proclamons dans le credo. Jésus, qui a épousé notre condition humaine. Lui, sur qui l’Esprit Saint est descendu sous la forme d’une colombe lorsqu’il fut baptisé dans le Jourdain. Lui, à qui le Père a déclaré tout son amour : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je trouve ma joie ».

A travers ses paroles et ses actes, Jésus a mis en œuvre cet amour infini de son Père pour chacune et chacun de nous. Car l’amour est la nature, la substance commune du Père, du Fils et de l’Esprit-Saint. Il suffit de parcourir les évangiles pour voir cet Esprit d’amour à l’œuvre.

Nous y découvrons ou re-découvrons Jésus, miséricordieux envers les prostituées, qui s’invite dans la maison de Zachée,  le collecteur d’impôt, qui partage le repas avec les publicains et les pécheurs. Qui n’hésite pas à côtoyer  les lépreux et autres malades, à les guérir. Qui rencontre la femme samaritaine ou la cananéenne. Qui dénonce les hypocrisies de toutes sortes. Ce Jésus qui lave les pieds à ses Apôtres. Qui pardonne à la femme adultère, à Pierre qui l’a renié, au bandit qui est crucifié à côté de Lui. Ce Jésus qui est saisi d’émotion devant la douleur des ses amies Marthe et Marie à la mort de leur frère Lazare. Qui pose un regard bienveillant sur le jeune homme riche. Ce Jésus qui s’est pris de passion pour les humains en prenant le chemin, ô combien tragique, de la passion et de la souffrance, par amour pour nous.

A Nicodème qui le questionne, Jésus donne la vraie mesure de cet amour inconditionnel de Dieu pour nous : « Dieu a tellement aimé le monde, qu’Il a donné son Fils unique…il a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que par lui, le monde soit sauvé ». La relation entre Dieu et nous est fondée sur l’amour, la miséricorde : on est loin de l’image d’un Dieu, juge répressif qui vient punir et souhaite la mort du pécheur.

Sœurs et frères bien-aimés, laissons  l’Esprit de Pentecôte, souffler sur le brasier d’amour pour attiser en nous le feu de la charité. Laissons-le affermir nos voix pour proclamer la Bonne Nouvelle du Salut. Dans notre monde, l’esprit des ténèbres, l’esprit du mal, de la haine, de la violence, du mensonge semble prendre le dessus. Dans ce monde de conflits et de guerres où la vie humaine est méprisée, répondons positivement à l’invitation de saint Paul : « Frères, soyez dans la joie,…, vivez en paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous… ». Oui, chaque vie humaine, quelle qu’elle soit, a du prix aux yeux de Dieu ! Oui, comme nous l’y invite le prêtre, au début de chaque Eucharistie : que « la grâce de Jésus le Christ, notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père, et la communion de l’Esprit-Saint soient toujours avec nous ».

Lors de notre baptême, nous avons été marqués du signe de l’amour, le signe de la croix. Baptisés au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Depuis ce jour, sous la tendresse bienveillante du Père, la lumière du Christ et la force de l’Esprit-Saint nous ont accompagnés. Nous avons pris racine dans la tradition vivante de l’Eglise. Sans nous réfugier dans la nostalgie du passé. D’un passé où « notre mère l’Eglise » faisait étalage de sa puissance et souvent , hélas, de son arrogance. Dans l’humilité du service, avançons sur les chemins de nos vies ordinaires, en témoins audacieux et joyeux de ce Dieu d’amour trois fois saint. Agissons, par nos paroles et nos actes, + au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

Arsène BUCHHOLZER, diacre permanent

Niederhaslach - 4 juin 2023

 

 



Sommaire fêtes particulières

Accueil