Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ
L’Eglise en ce dimanche nous propose de fêter
l’Eucharistie, le corps et le sang du Christ. (Avant le concile c’était
la Fête-Dieu.)
Cette Eucharistie qui est au cœur de la vie du chrétien.
Pour nous montrer que ce don merveilleux que Jésus a
laissé à l’humanité s’inscrit dans une histoire sainte, ,notre mère l’
Eglise fait précéder l’Evangile de textes qui permettent de compléter
et de mieux aborder la démarche que fit le Seigneur le Jeudi Saint.
L’Eglise le fait en nous faisant relire le livre de l’Exode où nous
constatons que le sang était très présent dans la religion en Israêl,
ce qui n’est pas pour nous sans symbole ,car dans notre liturgie
chrétienne nous évoquons souvent le sang de l’Alliance.
Le passage qui est rapporté nous ramène à des coutumes vieilles de 3000
ans. Ici elles sont signe d’une Alliance non entre deux peuples pour
faire la paix, mais entre Dieu lui-même et un tout petit peuple qu’il
s’est choisi. Et ce peuple choisi s’engage après que Moise ait
rencontré le Seigneur.
“Tout ce que le Seigneur a dit nous le mettrons en pratique, nous y obéirons. “ .
Et la bénédiction avec le sang n’a de sens que parce qu’elle est liée à l’Alliance.
Ainsi depuis des millénaires Dieu attend un peuple fidèle à l’Alliance passée et aux mystères vécus avec lui.
Ce rappel est aussi pour nous, sommes nous fidèles à l’Alliance et aux
mystères que Jésus est venu nous apporter en vivant selon l’expression
de Saint Paul, “ l’obéissance de la foi“ ?
L’extrait de la lettre aux Hébreux commence par cette phrase splendide
“le Christ est le grand prêtre du bonheur qui vient“. Ce passage
s’adresse à des chrétiens qui connaissent très bien la religion juive
et l’Ancien Testament. Evoquant les rites anciens l’auteur inconnu nous
amène à l’amour de Jésus médiateur d’une Alliance Nouvelle qui permet
de recevoir l’héritage éternel, source de notre bonheur.
Et ce bonheur nous le connaissons, c’est de nous
nourrir du corps de Jésus et de boire son sang tel qu’il l’a
voulu à la Sainte Cène.
Evoquer le corps et le sang du Christ c’est venir
vers ce mystère merveilleux qui fait que par la parole d’un prêtre le
pain et le vin deviennent Jésus lui-même.
Dimanche dernier Mgr Ellul parlait de mystère
de la foi pour la Trinité, ici voici un autre mystère, il nous est
demandé de croire sans pleinement comprendre.
Lorsque nous commençons les rencontres avec
les catéchumènes nous évoquons très vite cette notion des mystères de
la foi. En effet, pour eux qui peuvent venir de l’incroyance, il est
difficile d’admettre un Dieu unique en trois personnes ou que du pain
et du vin consacrés par un prêtre deviennent corps et sang du Christ.
Et c’est déjà une preuve de leur foi naissante et de leur volonté de
devenir chrétien que de les voir admettre cette notion de mystères
chrétiens. Ils savent déjà qu’ils n’apprendront pas tout sur Dieu mais
qu’il leur donnera les grâces nécessaires pour avancer sur le chemin
des sacrements de l’initiation.
Et l’Eucharistie est un sacrement de l’initiation, c’est une étape importante après le baptême.
S’il faut être baptisé pour recevoir le corps du Christ, pour les
adultes catéchumènes, c’est très proche du baptême, souvent le même
jour ou le lendemain. Par contre pour les enfants baptisés tous petits
il n’en est pas ainsi. On va leur proposer une catéchèse avant de
recevoir “Jésus dans leur cœur“selon l’expression consacrée.
Cheminement normal mais qui ne doit pas être inutilement prolongé par
des habitudes, souvent liées à la scolarité, qui privent des enfants
parfaitement prêts de recevoir plus tôt le Christ. N’est-ce pas le Pape
Pie X, il y a plus d’un siècle, qui proposait que les enfants puissent
communier dés l’âge de 7 ans ?
Venir chercher le Christ dans l’Eucharistie doit être une démarche
d’amour. C’est venir se nourrir de celui que l’on aime et qui donne la
force de porter cet amour à tous ceux qui nous entourent La communion
au corps du Christ doit donc être préparée dans notre cœur. Dieu vient
en nous. Connais t’on un plus grand miracle sur la terre ? N’y
sommes-nous pas trop habitués ? N’avons –nous pas quelque chose à faire
pour écarter la dimension d’habitude dans notre démarche de communion,
pour la rendre plus spirituelle ?
Certains trouveront peut-être que j’exagère en
disant cela, tant mieux, car cela signifie qu’eux font le geste vrai
avec un cœur droit.
En disant “amen“ à celui qui nous remet la sainte hostie, nous marquons
un signe d’adhésion, “oui je crois“ que ce pain est vraiment le corps
du Christ mon Seigneur et mon Sauveur qui vient me visiter, au cœur
d’une assemblée qui est aussi son Corps.
Il m’arrive de penser que lorsque les cloches de la basilique
sonnent pour annoncer la consécration, toutes et tous, si nous
sommes à l’extérieur, devrions arrêter, ne serait ce qu’un
instant, ce que nous faisons pour prendre conscience que Dieu descend
sur terre pour nous nourrir et nous sauver Il veut vraiment ne
faire qu’ un avec nous,Est-ce que nous y pensons vraiment ou sommes
–nous d’abord préoccupés par les “choses de la terre“ comme on
dit.
L’assemblée dispersée, à la fin de la célébration,
mais aussi toute la semaine, le Christ reste là dans son tabernacle,
et pour nous qui avons la grande grâce d’avoir la chapelle du
Saint Sacrement ouverte toute la journée, il nous attend. Dans ma
journée, dans ma semaine ne puis-je prendre quelques instants pour
venir l’adorer comme le font de nombreuses paroissiennes et de nombreux
paroissiens.
Vous connaissez tous la dévotion qu’avait le Saint
Curé d’Ars pour le Saint Sacrement et ce commentaire d’une grande
hauteur spirituelle qu’il reçut un jour d’un vieux paysan adorateur,
“Je l’avise et il m’avise“. Oui le Seigneur vient nous aviser, nous
parler au cœur. C’est là, dans l’adoration puis dans la prière
quotidienne, avec l’aide du Saint Esprit que Dieu prend une place
significative dans nos vies.
En ce jour de Fête Dieu soyons unis à notre
Pape qui va faire à Ostie une longue procession dans les rues de cette
ville avec le Saint Sacrement.
On ne peut pas solenniser le Corps et le Sang du
Christ sans mettre à l’honneur celle qui lui a donné un corps de chair
pour qu’il puisse passer parmi nous sur cette terre..
OUI Vierge Marie merci pour ce FIAT qui donna à
l’humanité son Sauveur. Oui Vierge Marie donnes-nous d’avoir pour Jésus
l’amour qui était le tien.
(sources diverses)
Georges RENOUX, Diacre Permanent
Basilique du Sacré Cœur de Marseille
le 3 juin 2018