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PÂQUES




    Vendredi, le vendredi saint, à Joinville a eu lieu un chemin de croix au cours duquel, à la station où Véronique essuie le visage de Jésus, nous avons dit : "Seigneur, je ne te ressemble pas, et de Toi j'offre aux autres une bien triste image."

    Aujourd'hui nous célébrons la résurrection, cet acte unique de Jésus le Christ qui dans un seul mouvement offre sa vie pour sauver tous les hommes et ressuscite pour montrer à tous qu'il a définitivement triomphé du mal. Tous les autres événements de l'humanité, aussi grands soient-ils restent des pacotilles en rapport à cet acte unique, cet acte unique qui nous sauve. Notre joie devrait être telle que, comme le demandait un écrivain à un journaliste Il y a une vingtaine d’années : "Les chrétiens devraient avoir un  air de sauvés ?"

    Si l'on se regarde les uns les autres,  si  vous  me regardez, est-ce que,  nous  qui  sommes rassemblés  aujourd'hui  pour  célébrer  la  résurrection Christ, le Fils de Dieu, nous qui savons qu'il a  vaincu  la mort, nous qui croyons à cette extraordinaire bonne  nouvelle, avons nous l'air de sauvés.

    L’air de sauvés, est-ce à dire que l’on doit être souriant, avenant... peut-être... mais pas seulement. Si je demande à chacun d’entre vous : qui, aujourd’hui, a un air de sauvé ? C'est difficile à trouver...

    Pourtant, quelque fois, il est possible de reconnaître dans des yeux, cette force que donne la foi, à Lourdes, au dernier pèlerinage d'hommes du diocèse nous avons visité un monastère d'hommes, plusieurs d'entre nous, dont je suis, ont été frappé par le moine qui nous accompagnait, on voyait dans ses yeux une grande sérénité, une paix infinie, alors qu'il nous parlait de sa vie que certains auraient trouvé triste et monotone.

    J'ai pensé aussi au Père Maximilien Kolb, condamné à mourir de faim et de soif en 1941 à Auschwitz avec 20 de ses compagnons, cet homme, à la surprise de ses tortionnaires, avec la force de la foi, a su ramener le calme dans l'étroite cellule qu'ils partageaient, a su faire prier ces condamnés, et même leur a fait chanter des cantiques, ce qui a fait dire aux témoins polonais et allemands qui étaient là que l'on se croyait dans une église, pourtant, le Père  Kolb vivait une détresse infinie, mais il avait l'air d'un sauvé, sa foi était de celles qui renversent les montagnes, parce que sa foi est le signe de la charité, de la liberté, de l’amour de Dieu. 
    Sauvés, nous le sommes, mais pour s'en convaincre il est nécessaire de connaître, de comprendre, de fréquenter le Christ, de le suivre, de prier. L'Evangile nous le dit, les témoins de la résurrection, devant le tombeau vide leurs réactions sont diverses et très peu spectaculaires : Marie Madeleine, elle, pense qu’on est venu voler le corps de son Seigneur, Simon Pierre, quant à lui, regarde le linceul et le linge en nous donnant beaucoup de détails matériels, mais rien de ce qu’il pensait. Et Jean lui, par contre, entre, il voit et il croit, c’est lui-même qui le dit, c’est l’amour qui ouvre les yeux de Jean à l’intelligence des signes, c’est lui qui nous précise que jusque là, les disciples, donc lui-même, n’avaient pas compris qu’il fallait que Jésus-Christ ressuscite d’entre les morts.
    Ce jour de Pâques, nous avons aussi entendu ce récit des actes des apôtres, après la résurrection, Pierre fait un discours à Corneille, un romain. Pierre, celui qui avait si peu manifester ses sentiments le jour de la résurrection, Pierre a compris, avec le temps, avec le souvenir de ce qui s'est passé, avec la prière, les signes sont devenus clairs, au point  d'expliquer à cet étranger la mission de ceux qui ont vu vivre Jésus, qui l’ont vu mourir, il explique qu'ils sont les témoins privilégiés de sa résurrection puisqu’ils ont bu et manger avec lui ; il définit en un mot cette mission qui leur est confiée, elle est simple : forts de leur expérience de compagnonnage avec Jésus, ils doivent témoigner que tout homme qui croit en ce Jésus-Christ ressuscité, reçoit par Lui le pardon de ses péchés.

    L’évangile de la résurrection et les actes des apôtres sont liés l’un à l’autre, sans la résurrection il n’y aurait rien eu à raconter derrière. De la résurrection de Jésus elle-même, on ne sait rien, il n’y a aucun témoin, il y a seulement des hommes et des femmes, et même on devrait dire parce qu’elles ont été les premières, des femmes et des hommes qui se sont rendus compte de quelque chose d’anormal : un corps avait disparu, le linceul, des bandelettes sont là, abandonnées...

    Ce que l’on en connaît ce sont les effets, à certains témoins privilégiés, ce corps, ce Jésus crucifié, est apparu, il nous montre Jésus d’une nature différente, il apparaissait et disparaissait, mais cette nature est aussi la même que la nôtre, puisqu’il mangeait et buvait avec eux. Et puis il leur a fait connaître la troisième part du Dieu unique, l’Esprit Saint, ce souffle qui leur donne toutes les audaces.

    Ces différents éléments ont fait comprendre aux apôtres que ce Jésus, cet homme qu’ils avaient suivi, n’était pas seulement un homme, mais qu’il était Dieu, et que ce Dieu, par sa mort et sa résurrection, venait sauver les hommes, tous les hommes.

    Notre participation à la Pâque célébrée aujourd'hui en 2014, montre que nous croyons au témoignage des apôtres, nous croyons que le Christ est ressuscité, nous croyons qu'il est Dieu, et que l’Esprit de Dieu nous est donné.

    Nous y croyons comme Jean, lorsque l’amour de Dieu lui ouvre les yeux à l’intelligence des signes,  nous y croyons comme Pierre qui a découvert qu'il lui fallait annoncer que Jésus est bien le Dieu ressuscité qui accorde son pardon à ceux qui croient en Lui.

     C’est Pâques, Christ est ressuscité, montrons aux hommes qui nous entourent que nous sommes sauvés, ayons aux yeux cette flamme de la foi, et ayons dans le cœur le souci de continuer d’écrire les actes des apôtres dans notre Eglise si décriée d’aujourd’hui.


Michel NOROY, diacre permanent
20 avril 2014

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