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PÂQUES

Lorsque Marie-Madeleine sort de chez elle, à l'aube du premier jour de la semaine, elle ne sait pas encore que c'est l'aube d'un jour nouveau, que c'est l'aube d'une humanité nouvelle.
Elle va rendre ses devoirs à un mort et c'est un vivant qu'elle trouvera !
Lorsque Simon-Pierre et Jean courent vers le tombeau, croyant à un rapt, ils ne savent pas que ce sont eux qui vont être enlevés dans l'aventure la plus extraordinaire de tous les temps !
Marie-Madeleine, on l'avait vue, avec quelques femmes, au pied de la Croix. Elles étaient là aussi lorsqu'on déposa Jésus au tombeau et qu'on roula la pierre. Et elle est là, Marie-Madeleine, la première. N'est-ce pas la vocation de la femme d'être à la vie naissante ?
Mais cette fois, quel mystère ! Qui peut croire ? Elle-même pense que son Seigneur a été enlevé. Sans le vouloir, la voici devenant la première missionnaire de la résurrection.
Et que dire de Pierre et de Jean ? Quel empressement ! Les fuyards d'il y a trois jours. Avouez qu'il y avait, aussi, de quoi être dérouté, d'être tenté de prendre une autre route ! Quand l'espoir est déçu… .
Et voilà que ce matin, ils courent Pierre et Jean. Ils arrivent au tombeau. Jean s'efface devant Pierre qui entre le premier, puis Jean entre à son tour. Pierre, notre pape 1er, et Jean, en quelque sorte l'Eglise naissante, naissante dans un tombeau !
Le tombeau est vide… Le linceul est resté là… .
Un cri va se répandre, un cri repris de génération en génération jusqu'à nous,  un cri que rien et personne ne pourra étouffer : "Il est ressuscité !"
Tout bascule. Le lieu de la mort devient le lieu de la vie. Nous sommes entrés dans l'ère de la vie.
On croit rêver quand on dit cela. L'actualité nous met devant les yeux la course à la violence, à la mort. La désespérance est le pain quotidien de millions et de millions d'hommes et de femmes, jetés à la porte de leur cœur, à la porte du travail, à la porte de chez eux, à la porte de leur pays : c'est l'errance.
C'est vrai, les forces du mal sont toujours à l'œuvre.
Mais à leur logique de mort s'impose la logique de vie !
Frères et sœurs, nous ne sommes pas des rêveurs. La résurrection n'est pas un mythe. Christ est ressuscité et, avec lui, tous ceux qui ont été baptisés dans sa mort et sa résurrection. Notre baptême nous a plongés dans cette mort et cette résurrection. Il dépend de nous que peu à peu la logique de vie submerge la logique de mort.
Écoutons l'apôtre Paul  nous dire : "Recherchez donc les réalités d'en haut. Tendez vers les réalités d'en haut, et non pas vers celles de la terre." (Col 3, 1)
Nous sommes en germe de vie comme le grain de blé est en germe d'épi.
Cette résurrection commence en nous, lorsque nous faisons la vérité en nous, loin de toute tricherie de la vie.
Nous sommes les missionnaires de la résurrection lorsque dans nos familles nous purifions sans cesse l'amour qui nous cimente.
Nous sommes les témoins de la résurrection lorsque dans nos relations, nos engagements c'est la paix et le bonheur de l'autre qui sont recherchés.
Ensemble, en Église, nous sommes vraiment disciples du Christ ressuscité lorsque nous acceptons que l'Évangile éclaire, soutienne ou conteste dans la société, les comportements, les décisions sociales, économiques, politiques, religieuses.
Nous enracinons l'espérance des hommes dans la résurrection du Christ lorsque, Peuple de Dieu, nous vivons la réconciliation, la paix, la solidarité.
Dans la nuit pascale et aujourd'hui, dans le monde entier, des enfants et des adultes ont été ou seront baptisés. Nous-mêmes, sommes conviés à renouveler nos promesses de fidélité au Christ. Nous sommes invités à redire notre appartenance au peuple de Dieu, peuple de ressuscités, ferment de vie au cœur du monde.
Nous pouvons ressentir comme une impuissance devant l'immensité de la tâche. La mondialisation semble submerger toute initiative. On capte les nouvelles, on se lamente, on s'indigne, on admire ceux qui œuvrent dans les organismes humanitaires. Et puis, la vie continue…
Sommes-nous persuadés que chacun d'entre nous, là où il est, peut être ferment de vie et d'amour ?
Combien étaient-ils ce premier matin du premier dimanche de Pâques ?
Et lorsque Pierre se rend à Césarée chez un centurion de l'armée d'occupation ? Oui, combien étaient-ils ? Une petite poignée d'hommes et de femmes, face à l'empire romain. Dérisoire.
Mais la force du Christ ressuscité est plus forte que toutes les forces de mort.
Comme l'écrit l'apôtre Paul : "Quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui en pleine gloire." (Col 3, 4)
Frères et sœurs, en célébrant le Christ ressuscité nous venons fortifier notre foi.
En cette eucharistie, Christ nous communique sa vie. Il nous envoie au milieu du monde signifier que la vie triomphe de la mort.
Nous sommes les disciples du vivant. Christ est ressuscité. Alléluia !

Georges AILLET, prêtre.
24 avril 2011



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